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Actualités - ANALYSE

Diplomatie - Jean Obeid aurait été convié à une réunion avec ses pairs au Caire Concertations intensifiées pour voler au secours du Soudan

Face aux pressions que subit le Soudan à cause du Darfour, les pays arabes se concertent pour voir comment ils peuvent le soutenir. Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a reçu à ce propos hier un appel téléphonique de Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe. Il a été question d’une réunion qui se tiendrait au Caire, au niveau des chefs de diplomatie. La stratégie envisagée, pour réduire la tension, consisterait à se gagner, autant que faire se peut, l’appui du continent africain. La densité de la pression exercée sur le Soudan, notent des sources diplomatiques, est telle que le délai initial de trois mois convenu avec Kofi Annan a été ramené par le Conseil de sécurité à un mois seulement. Au bout duquel Khartoum devra prouver qu’il a complètement neutralisé les milices arabes accusées de massacres, d’atrocités et d’exactions diverses. Si la pacification n’est pas établie, le Conseil de sécurité appliquerait l’article 41 de la Charte, qui autorise des sanctions économiques et politiques variées. Pour y échapper, le Soudan doit remplir les trois conditions posées par Annan : – Désarmer les milices loyalistes d’origine arabe ou africaine, pour faire cesser les heurts avec les milices du Darfour, composées d’unités du Mouvement de libération du Soudan et d’autres groupements. Ces affrontements ont fait des centaines de tués et poussé à l’exode plus d’un million de personnes. – Apporter une aide humanitaire urgente à la population éprouvée. – Trouver une solution politique au conflit. L’Irak Sur un tout autre plan, enchaînent ces sources diplomatiques, Amr Moussa bute actuellement sur une difficulté considérable : comment se dépêtrer de la question, hautement conflictuelle, de l’éventuel envoi de forces arabes, ou islamiques, en Irak ? Le secrétaire général de la Ligue assure, diplomatiquement, qu’il n’y a pas d’initiative saoudienne dans ce sens. Les déclarations des officiels du royaume, encouragés par le secrétaire d’État américain Colin Powell, ne sont aux yeux de Amr Moussa que des idées émises par Ryad. Uniquement, à son sens, à seule fin de pousser gentiment les Américains (et leurs alliés) par les épaules vers la sortie. mais également pour aider les autorités irakiennes à rétablir l’ordre et la stabilité dans un pays livré sinon à une anarchie totale du moins à une violence aussi extrême que multiforme. Une situation qui risque de déboucher sur une partition de facto de l’Irak. Ce que tous les pays et les régimes arabes redoutent, à cause du risque de contagion. Ils sont donc tentés d’intervenir, mais se heurtent au virulent refus de parties irakiennes (et autres) actives et redoutables, comme le mouvement de Moqtada Sadr. Ou comme la cellule de Zarqaoui qu’on dit affilié à el-Qaëda. Pour le chef religieux comme pour l’activiste, si des forces arabes débarquent en Irak, elles seraient combattues les armes à la main, parce qu’elles se rendraient complices de l’occupant. Reste le recours éventuel à des pays islamiques non arabes. Il fait l’objet de concertations, en coordination avec la présidence de cette instance, avec les membres de l’Organisation de la conférence islamique. Mais les gouvernements relancés hésitent car on sait trop bien quel danger l’Irak est devenu par lui-même ces derniers mois pour quiconque s’y aventure. Enfin, dans l’ensemble, les Américains non plus ne sont pas tout à fait d’accord avec Saoud al-Fayçal, le ministre saoudien des Affaires étrangères. En effet, s’ils veulent bien de forces d’appoint arabes ou islamiques, ils n’acceptent pas qu’elles les remplacent purement et simplement, comme le suggère l’émir. C’est ce que Colin Powell a expliqué aux Saoudiens puis à Iyad Allaoui, le chef du gouvernement irakien, qu’il a rencontré à Djeddah. Khalil FLEYHANE

Face aux pressions que subit le Soudan à cause du Darfour, les pays arabes se concertent pour voir comment ils peuvent le soutenir. Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a reçu à ce propos hier un appel téléphonique de Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe. Il a été question d’une réunion qui se tiendrait au Caire, au niveau des chefs de...