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Les lecteurs ont voix au chapitre

Lettre ouverte au ministre de l’Économie Monsieur le ministre, Je m’adresse à vous parce que vous êtes un des rares membres sérieux de notre gouvernement, sérieux, efficace et qui ne s’empêtre pas de « querellite ». C’est à propos des groupes électrogènes privés, disséminés un peu partout au Liban et qui pallient les déficiences de l’EDL. J’ai ouï dire dernièrement qu’on leur a fait payer les arriérés d’impôt sur le revenu non réglés depuis dix ans. C’est donc qu’ils sont désormais reconnus officiellement et j’oserais dire « légalisés ». Mais ne pensez-vous pas qu’il est temps de tarifer leurs services ? Certains nous font payer 35 $ les cinq ampères ! Ne trouvez-vous pas que c’est exorbitant ? Et, en plus, ils ont trouvé moyen de conclure un accord entre eux, d’une part pour imposer leurs tarifs et d’autre part pour ne pas débaucher leurs clients respectifs. Je crois qu’il est temps de mettre le holà à ce chaos. D’autres services ont grand besoin d’être repris en main. Je crois que chaque ministre devrait avoir pour conseiller quelqu’un de démuni afin d’avoir une idée de ce que peinent les pauvres pour arriver... s’ils arrivent. Encore une fois, je m’adresse à votre sérieux et à votre sens du bien public. Antoine AZAR Frustration Depuis plus d’un mois que les lampions de l’avenue qui va du Palais de Justice jusqu’au pont de la Quarantaine sont allumés nuit et jour et sans interruption. En simple citoyenne, j’éprouve une grande frustration, vu les coupures survenant dans certains quartiers. J’ai appelé plusieurs fois l’EDL, on m’a répondu que l’affaire était du ressort de la municipalité de Beyrouth. Alors là, on ne sait plus à qui s’adresser. J’ai fait part de ma frustration à des amis qui m’ont dit « laisse tomber, personne ne sait ce qui se passe, c’est peut-être pour des tests ou pour l’entretien ». En désespoir de cause, je m’adresse à vous ; vous avez sûrement les moyens d’en savoir plus, parce que moi, j’ai tout essayé. Mona KARAM Wassouf et Denniyé En lisant votre article concernant le caporal Wassouf, j’étais pour le moins choqué quand vous avez traité la région de Denniyé de « fief des intégristes ». Je lis votre journal depuis l’âge de 10 ans et maintenant que je suis en France, je n’ai pas changé mes habitudes. Votre attitude (...) envers certaines régions du Liban que vous n’avez jamais visitées est de la pure hypocrisie, surtout quand vous lancez des rubriques intéressant les Libanais qui habitent à l’étranger qui sont fiers de leur patrie et qui essayent de s’intégrer dans des pays qui respectent les droits de l’homme. Wassim ABDEL-RAHMAN Il s’agit au départ, on l’aura compris, du caporal des Marines US dont le cas continue de défrayer la chronique. Il s’agit aussi, et surtout pour notre correspondant d’une région chère à son cœur. À ce propos, comment nier qu’à Denniyé une région fort belle par ailleurs (vous voyez que nous la connaissons...), il existe des îlots d’intégristes ? Quant aux droits de l’homme, il serait souhaitable que nous commencions – nous citoyens, avant même l’État – à les respecter. Les monstres Ceux que vous appelez des « parents indignes » (il s’agit de ces pères et mères qui tabassent leurs enfants, souvent des nourrissons) sont des monstres parfaitement indignes de la qualité de parents. Par leur comportement infâme, ils causent des torts irréparables à leur nouveau-né : traumatismes crâniens, fractures diverses, accident cérébral, risque de cécité (...). Désirer un enfant puis le rejeter, en s’acharnant sur lui, parfois jusqu’à la mort, une fois qu’il vient au monde, relève de la psychopathie criminelle. Beaucoup d’enfants malheureux et abandonnés subissent quotidiennement des injustices et des torts qui sont passés sous silence. Votre devoir est d’en informer l’opinion, de relever le scandale afin d’obtenir de la justice qu’elle applique à leur encontre un châtiment exemplaire. N’hésitez pas à publier des noms quand vous le pouvez car comment autrement freiner ces dangereux malades ? Bruno SPAGNOLO Quand le courant se fait continu… Quand donc éteindra-t-on les lampions ? C’est la question que pose un lecteur, à propos des lampes de l’avenue qui s’étend entre le Palais de justice et la Quarantaine et qui demeurent, dit-il, allumées jour et nuit. Une performance, si l’on pense au rythme des coupures de courant imposé au pays… Électricité encore : les propriétaires de groupes électrogènes privés auraient été récemment priés de s’acquitter des taxes qu’ils doivent à l’État. Ce qui signifie, en déduit un correspondant, qu’ils sont désormais légalisés. Dès lors, pourquoi ne pas uniformiser les tarifs imposés aux abonnés ? On attend la réponse du ministre de l’Économie à cette pertinente question. Un autre problème qui se pose, et dont on parle bien peu, est celui des enseignants du secteur privé. Un domaine où, paraît-il, les licenciements sont pratique courante, sous prétexte que cela fait des économies de cotisations à la Caisse nationale de Sécurité sociale. Au détriment, le plus souvent, de la qualité de l’enseignement prodigué à une jeunesse et à des parents de plus en plus désemparés. Après Riad el-Solh, après les Martyrs, Béchara el-Khoury, dont la statue, propose un autre lecteur, devrait retrouver la place qui lui revient de plein droit, puisqu’il s’agit de celle du premier président de l’ère de l’indépendance. Comme si l’actuelle caste politique n’avait pas assez de soucis avec les deux premiers problèmes… Titans de bronze et talon d’Achille Les titans de la république seront parmi nous un jour. Leur sang n’aura pas été versé en vain pour des fils prodigues. Ils demeurent, malgré le gommage systématique de la mémoire, le symbole d’un peuple à jamais martyrisé. Nos nouveaux Achille et Midas, qui ont choisi d’être comparses de l’obscur, ont-ils oublié la fureur d’Apollon ? Mais que veulent-ils donc encore de la Res-publica moribonde, vidée de sens et de sous, en proie aux abus de pouvoir, suivisme et avilissement ? Ils sont fins stratèges, car pour vider aussi allègrement les caisses publiques tout en se taillant des armures impénétrables il faut des talents : l’analyse, la synthèse et un sens émoussé des chiffres. Bref de la planification et de l’intelligence. Les fonds publics se sont évaporés mais la fortune de nos Midas n’est plus à prouver. Nous leur en savons gré de toutes les générosités saisonnières (qu’ils prodiguent par l’intermédiaire de diverses associations à but non (?) lucratif gérées et mieux huilées que la machine d’État) pour polluer les esprits et anéantir les consciences. Une petite dose d’opium, un petit pansement et le tour est joué. Un infime retour d’impôt sur une note salée qui représente 10 000$ par tête de citoyen. Il ne reste plus à Midas et Achille* de choix. Pour récolter des voix, ils doivent continuer d’arroser à coup de dollars et de coups de bâton. Mais s’ils décidaient de bien fermer les vannes, nous verrons, et pour la première fois depuis la guerre, rouler les dés de la démocratie. Les erreurs se commettent tous les jours, et de grosses, comme nous en sommes témoins, mais tout cela fait notre histoire, tous ceux-là sont fils de la même terre. Du même creuset. Suivons la lumière, suivons le bon sens, lisons, analysons et ne ménageons ni Midas ni Achille. Nous ménagerons ainsi à nos descendants l’erreur de tomber dans le puits sans fond de la bêtise et de la barbarie. Élisabeth REBEIZ (*) Tous les deux furent châtiés par Apollon, dieu de la lumière, de la beauté et des arts. Midas reçut des oreilles d’âne et Achille une flèche mortelle à travers une faille dans son armure au niveau du talon. Double langage L’extrême précarité du statut du personnel éducatif dans le secteur privé au Liban n’est un secret pour personne ; ce personnel est à la merci des directeurs d’école qui n’hésitent pas à partiquer les licenciements arbitraires à l’encontre de leurs enseignants quelle que soit la durée du service de la personne dont on découvre soudain l’incompétence ou l’inutilité. Jamais prévenu, jamais averti par écrit, et sans aucun préavis, l’employé se retrouve, au début des vacances, dans l’impossibilité de présenter sa candidature dans un autre établissement. Ceci n’a rien d’étonnant dans un pays comme le Liban, où les droits élémentaires du citoyen sont régulièrement bafoués, et particulièrement les droits du travail. Mais que cette maladie se propage et se transmette, par contagion, à certains établissements scolaires conventionnés, réputés, voilà qui est fort surprenant. En effet, usant d’un double langage, ces établissements – et d’autres – exploitent sans état d’âme l’absence totale de protection sociale qui prévaut au Liban. Quel sens faut-il alors accorder à la pédagogie qui prône l’égalité et le respect de l’autre, aux valeurs essentielles défendues par les lumières, à l’esprit des droits de l’homme ? Raji HACHEM Des statues et des hommes La presse et la vox populi ont empêché le déboulonnage de la statue du grand-père du prince al-Walid et ont permis aux martyrs de retrouver leur place. Pourquoi, n’essaie-t-on pas de s’attaquer à un plus gros challenge ? Par exemple, le retour de la statue de Béchara el-Khoury à sa place. Si le fait d’avoir été le président de l’indépendance n’est plus une cause suffisante, il mérite quand même sa statue, au moins comme premier président à jouer les prolongations. Khalil LETAYF Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Lettre ouverte au ministre de l’Économie

Monsieur le ministre,
Je m’adresse à vous parce que vous êtes un des rares membres sérieux de notre gouvernement, sérieux, efficace et qui ne s’empêtre pas de « querellite ».
C’est à propos des groupes électrogènes privés, disséminés un peu partout au Liban et qui pallient les déficiences de l’EDL.
J’ai ouï dire...