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Actualités - CHRONOLOGIE

Bkerké - L’ancien député a été reçu hier par le patriarche maronite Tammam Salam : Pour un conseil municipal libre de toute tutelle

Tirant à boulets rouges sur le Premier ministre Rafic Hariri, l’ancien député Tammam Salam a plaidé hier en faveur d’un conseil municipal « souverain et libre de toute tutelle » à Beyrouth. M. Salam a été reçu par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à Bkerké. Les élections municipales ont été au cœur de l’entretien entre les deux hommes. À l’issue de la rencontre, M. Salam a estimé que « les municipales constituent une échéance nationale » et qu’« il faut s’élever à un certain niveau pour livrer bataille ». « L’échéance concerne d’abord les citoyens et ce qui leur appartient, et qui n’appartient à aucun pôle, quel qu’il soit. C’est dans le cadre de cette échéance qu’il faut rendre public ce que l’on a à offrir aux Libanais en matière de programmes et de plans relatifs au conseil municipal. Ce dernier doit être à la hauteur des aspirations des habitants. Il ne doit pas représenter une force politique. Il est vrai que les hommes politiques ont un rôle à jouer dans ce cadre, mais, malheureusement, ils en font un peu trop, au détriment des citoyens et des villes, à commencer par Beyrouth. L’échéance dans la capitale a une couleur et une nature particulières (...) », a-t-il indiqué. « Nous voulons un conseil municipal qui soit libre de ses décisions, affranchi de la tutelle de tel homme ou de telle partie politiques. Le conseil municipal doit représenter une cause fondée sur notre ambition de changer vers le meilleur, et non pas maintenir tel qu’il est ce qui est ancien ou reconduire l’état de fait. C’est comme si l’on disait aux habitants : “nous voulons reconduire le conseil, restez chez vous”. Cela est inadmissible. L’échéance est entre les mains des électeurs, après six ans d’une pratique anormale. Ce conseil municipal n’a pas réalisé des exploits pour qu’on lui proroge son mandat. Il s’agit d’une échéance électorale et il faut qu’il y ait une opportunité sérieuse d’alternance », a poursuivi M. Salam. Et de souligner : « Depuis qu’il a été élu, nous n’avons vu aucun programme de la part du conseil municipal. Et voilà qu’il cherche à se rattraper, ces deux derniers mois, à travers des réunions et des rencontres par-ci, par-là. Si seulement ce conseil pouvait accomplir ce travail de par lui-même... mais il le fait par le biais d’une partie politique déterminée, et d’une machine électorale, et non pas par ses propres moyens, ce qui ne donne pas l’impression qu’il émane des citoyens et qu’il les représente réellement. » « Les figures politiques de Beyrouth ne cherchent pas à former un conseil d’administration de la ville, mais aspirent à aider et participer à la formation de son conseil municipal, pour que Beyrouth renaisse. Malheureusement, le conseil sortant réclame sa reconduction, dans le but de réaliser des gains politiques pour le compte d’une partie déterminée. Le président Hariri n’a pas le droit de nous imposer et d’imposer à Beyrouth une orientation, puis rester dans sa tour d’ivoire et nous dire “voilà, c’est ce que je veux, et vous, que pouvez-vous faire ?” Il s’agit d’une position unilatérale, hégémonique, et qui ne présage pas d’une renaissance de la capitale », a-t-il ajouté, en appelant à un consensus véritable dans la ville. Interrogé sur le fait de savoir si M. Hariri refuse la présence d’un représentant de Tammam Salam au sein du conseil municipal, M. Salam a répondu : « Ce genre de propos démontre que le Premier ministre a fait de cette affaire une affaire personnelle, ce que nous n’avons jamais fait. » « Il existe une barrière infranchissable, celle de l’équilibre communautaire et ce qu’il pourrait entraîner comme conflits au sein de la ville. Je fais assumer à M. Hariri une grande part de responsabilité si cet équilibre est rompu, parce qu’il n’a pas su, dès le départ, se concerter avec tout le monde pour assurer le respect de cette norme. Il a imposé sa volonté dès le début », a-t-il indiqué. « Pourquoi ne pas adopter la méthode qui a réussi il y a six ans ? Mais, malheureusement, il a sabordé toutes les chances de le faire. Nous offrirons aux citoyens une autre option, à travers une formation qui n’est pas préfabriquée et nommée d’une manière ou d’une autre », a-t-il précisé. M. Salam a par ailleurs indiqué que nul n’avait été mis à l’écart de la course électorale, mais que certains partis et références politiques avaient préféré eux-mêmes se mettre à l’écart. Il a enfin affirmé qu’il n’était pas possible de faire fusionner les deux listes (Ariss/Fakhoury) par une « opération simple », déplorant les termes utilisés par M. Hariri lors de son premier meeting à Beyrouth, la semaine dernière, pour désigner ses adversaires qui, selon lui, « tremblent encore » de leur défaite aux législatives de l’an 2000. Élias Murr : Des élections civilisées Le patriarche maronite a par ailleurs reçu le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Élias Murr, qui a mis l’accent sur le fait que les municipales se dérouleront à la date prévue. M. Murr a rappelé que la première étape, le Mont-Liban, était prévue pour le 1er mai. « Nous avons réussi à assurer la mise en place d’un réseau humain de 25 000 fonctionnaires civils pour diriger le processus électoral dans les bureaux de vote. 25 000 membres des services de sécurité et de l’armée seront chargés de préserver la sécurité de l’opération. Nous sommes fins prêts, au ministère de l’Intérieur, pour assurer les bureaux de vote et la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur de ces bureaux. Nous souhaitons que ces élections soient excellentes, calmes et civilisées, comme celles de Baabda-Aley », a-t-il indiqué. Interrogé sur les ingérences potentielles du pouvoir dans le processus électoral, M. Murr a indiqué que le rôle du ministère de l’Intérieur était de superviser les élections, et que toute ingérence nuirait à l’existence même du ministère des Municipalités. Mgr Sfeir a également reçu une délégation du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDPLP), présidée par Ali Fayçal. M. Fayçal a indiqué que le patriarche avait plaidé pour le droit au retour des réfugiés, seule solution possible à cette question, et contre leur implantation dans certains pays, dont le Liban. Selon M. Fayçal, Mgr Sfeir a également mis l’accent sur son soutien à la lutte du peuple palestinien pour son autodétermination et pour l’édification d’un État indépendant. L’entretien a notamment porté sur l’assassinat du leader du Hamas, Abdel Aziz al-Rantissi, et sur la « couverture américaine » de cette opération israélienne, ainsi que sur l’adoption par le président des États-Unis, George W. Bush, du plan du Premier ministre israélien Ariel Sharon, a ajouté le responsable palestinien. Le prélat maronite a accordé audience à une délégation de l’Association des industriels du Liban, présidée par M. Fady Abboud. Mgr Sfeir a enfin reçu l’ancien député Camille Ziadé et une délégation du parti Ramgavar.
Tirant à boulets rouges sur le Premier ministre Rafic Hariri, l’ancien député Tammam Salam a plaidé hier en faveur d’un conseil municipal « souverain et libre de toute tutelle » à Beyrouth.
M. Salam a été reçu par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à Bkerké. Les élections municipales ont été au cœur de l’entretien entre les deux hommes.
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