Reconducators

Entre une électricité dont les pannes ont fini par court-circuiter la réforme de l’EDL, des hôpitaux placés aux soins intensifs et une dette qui caracole en tête des déficits des pays les plus attardés, il est quand même rassurant de savoir : 1) que Jean Obeid appuie le programme nucléaire iranien, 2) que Ayoub Hmayed envisage de baisser de 500 LL le prix du bidon d’essence, 3) que l’élevage de barbus que l’État entretient au Liban-Sud n’a rien à voir avec le terrorisme. Il était temps que ces trois questions qui angoissaient les Libanais trouvent une réponse. Pourvu seulement que la CGTL et ces salauds de pauvres ne viennent pas gâcher les phosphorescences hyperthermiques de la classe politique qui fantasme sur l’échéance présidentielle. La dernière blague sur le sujet nous a été aimablement offerte par Walid Joumblatt, qui vient de donner un coup de pied dans le landernau. Lui a visiblement trouvé le truc : pour s’entendre avec tout le monde, il dit à chacun ce qu’il veut entendre. À Aïn Trez, Émile 1er buvait du petit lait, et le lendemain Bouboule, champion toutes catégories de la gonflette budgétaire, le gratifiait d’un coup de plumeau dans son canard. Le moins qu’on puisse dire est que les interventions de Willy font du bruit. A bon entendeur, chahut ! C’était quand même autre chose que la flagornerie épaisse servie, la semaine dernière, par l’inénarrable Assem Kanso qui s’est fait méchamment remonter les bretelles par les Syriens. Ou encore les câlins sirupeux du patron des Kataëb, ami éternel des présidents de la République. Comme d’ailleurs il n’en reste que trois en vie et qu’il est déjà fâché avec un, ça ne lui fait pas beaucoup d’amis. Tant et si bien qu’entre les petites vacheries des uns et la brosse à reluire des autres, tous sont finalement pour la reconduction du châtelain de Baabda. La seule différence est que certains veulent reconduire son mandat, les autres le reconduire chez lui. Gaby NASR