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Actualités - CHRONOLOGIE

Blair aurait manqué d’esprit critique concernant les ADM « Nous surestimons la menace terroriste », affirme Blix

«Nous surestimons la menace terroriste et il y a des choses au moins aussi dangereuses, sinon plus, comme les atteintes générales à l’environnement », a estimé hier Hans Blix, l’ex-chef des inspecteurs en désarmement des Nations unies en Irak, interrogé par la BBC. Accusant les pays occidentaux – notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne – de faire une confiance aveugle aux informations des services de renseignements, Hans Blix a rappelé le bombardement d’une présumée usine chimique au Soudan par des missiles américains, en réponse aux attentats contre les ambassades des États-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam, en 1998. « Il s’est finalement avéré que cette usine n’avait rien à voir avec el-Qaëda et ils (les États-Unis) ont seulement dit qu’ils étaient désolés », a déclaré Hans Blix. Cette prise de position de l’ancien chef de l’Unscom sonne comme une critique à peine voilée du Premier ministre britannique Tony Blair, qui a déclaré vendredi que sous-estimer les risques d’une attaque non conventionnelle serait « un danger mortel ». M. Blair a manqué d’« esprit critique » dans la période qui a précédé la guerre en Irak, a estimé M. Blix, dans un entretien publié samedi par le Guardian. M. Blix s’est toutefois refusé à accuser le Premier ministre britannique de mauvaise foi. Dans les extraits de ses mémoires, publiés par le Guardian, M. Blix a jugé Tony Blair comme un homme de conviction, mais convaincu « jusqu’à la crédulité » par les rapports des services de renseignements sur les armes de destruction massive. Selon lui, M. Blair apparaît en fait comme un leader animé par un enthousiasme religieux, voulant combattre le diable, et il lui semblait que parfois la Grande-Bretagne et les États-Unis agissaient comme des « sorciers ». « Peut-être que Blair et Bush, deux hommes croyants, se sentaient renforcés dans leur rôle par le sentiment qu’ils combattaient le diable, et pas seulement la prolifération des ADM », a estimé M. Blix. Revenant également sur la guerre en Irak, Hans Blix a une nouvelle fois regretté le manque de temps laissé aux inspecteurs. « Il aurait fallu un peu plus de patience : si les inspections avaient duré encore deux mois, alors je pense que M. Blair et d’autres auraient réalisé que les informations des services de renseignements sur lesquelles ils se fondaient n’étaient pas valides », a-t-il dit. Accusant une fois de plus Tony Blair d’avoir constamment été dans le sillage du président américain George W. Bush, Hans Blix a reconnu qu’à son avis la Grande-Bretagne était prête à donner un peu plus de temps aux inspections. « Mais 300 000 hommes étaient déjà déployés dans le désert (...) et en mars, il n’y avait plus moyen de faire marche arrière », sauf à paraître céder devant Saddam Hussein, a-t-il regretté.
«Nous surestimons la menace terroriste et il y a des choses au moins aussi dangereuses, sinon plus, comme les atteintes générales à l’environnement », a estimé hier Hans Blix, l’ex-chef des inspecteurs en désarmement des Nations unies en Irak, interrogé par la BBC. Accusant les pays occidentaux – notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne – de faire une confiance...