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Actualités - OPINION

ÉcLAIRAGE - Incertitude sur le quorum de la réunion d’aujourd’hui, place de l’Étoile Le débat sur le cellulaire à la Chambre pourrait être axé sur la guerre des chiffres

Tous les regards seront braqués ce matin sur la place de l’Étoile pour savoir si oui ou non le quorum sera atteint en vue de la tenue de la séance parlementaire consacrée à l’interpellation sur le cellulaire, déposée par les députés du Front national de la réforme. Des rumeurs persistantes ont circulé hier concernant un éventuel torpillage de la réunion. Ces supputations ont été entretenues par les propos tenus par certains députés – dont notamment M. Bechara Merhej, membre du bloc Hariri – qui ont mis en garde contre toute tentative de provoquer un défaut de quorum. Par contre, dans une déclaration faite au Brésil (où il accompagnait le chef de l’État), le vice-Premier ministre Issam Farès s’est prononcé ouvertement pour le report de la réunion. Les partisans d’un ajournement du débat soutiennent que dans le contexte présent, le déballage public que pourrait engendrer l’interpellation du Front national de la réforme risque d’avoir un impact négatif sur le nouvel appel d’offres lancé par le ministère des Télécoms en vue de la gestion de la téléphonie mobile pour le compte de l’État. Tout indique, en effet, qu’il existe toujours deux sons de cloche au sein du gouvernement au sujet de la rentabilité du secteur du cellulaire depuis que l’État en a pris possession, le 1er septembre 2002. Le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, soutient à cet égard que les revenus perçus par le gouvernement depuis la fin du contrat BOT, le 31 août 2002, se sont accrus de plus de 20 millions de dollars par mois. Ce chiffre est toutefois contesté par les milieux haririens qui soulignent que le bilan avancé par M. Cardahi (et qui est confirmé, soit dit en passant, par le consultant international KPMG) ne tient pas compte de l’amortissement et des intérêts des 186 millions de dollars que l’État a versés aux deux opérateurs FTML-Cellis et LibanCell à la suite de la rupture du contrat BOT (intervenue sur l’insistance de M. Rafic Hariri et qui avait suscité des réserves de la part de M. Cardahi). Les sources haririennes ajoutent, en outre, que le chiffre du ministre des Télécoms a été calculé sur base des 20 pour cent des recettes du cellulaire qui revenaient à l’État lors de la rupture du contrat BOT, le 31 août 2002, alors qu’en réalité, l’État devait percevoir 40 pour cent des recettes à partir de septembre. Cette lecture des chiffres est rejetée par M. Cardahi qui précise que les bénéfices nets du ministère des Télécoms provenant de la téléphonie mobile sont comptabilisés de manière très claire et sans équivoque à la Banque du Liban. C’est ainsi autour de ce point précis que le débat pourrait être axé à la Chambre. Afin d’éviter que les discussions ne se perdent dans les méandres de calculs comptables nébuleux, les députés signataires de l’interpellation (Nayla Moawad, Boutros Harb, Omar Karamé et Hussein Husseini) ont l’intention d’axer leurs attaques sur la gestion du cellulaire depuis la mise en service de ce secteur en 1994, arguant du fait qu’à cette date et au cours des années qui ont suivi, le gouvernement de M. Hariri n’a rien fait pour contrôler les recettes réelles des deux opérateurs, ce qui a constitué un manque à gagner évident pour le Trésor. Pour parer à cette argumentation, les députés haririens tenteront de mettre en doute les chiffres relevés par M. Cardahi, ce qui leur permettra, par la même occasion, de s’en prendre à la politique suivie par le ministre des Télécoms. Une question se pose dans un tel contexte : suivant quelle logique les milieux du chef du gouvernement s’acharnent-ils à discréditer l’action du ministre en question alors que l’intérêt du gouvernement devrait être, bien au contraire, d’entretenir un climat favorisant la participation des grandes entreprises étrangères à l’adjudication pour la gestion du réseau ? Les manœuvres politiciennes ne semblent pas avoir entamé, en tout état de cause, la détermination de M. Cardahi. Les services de son ministère ont ainsi mis sur pied une cellule d’information (« data room ») qui est opérationnelle depuis vendredi dernier. L’objectif de cette « salle d’opération » est de permettre aux sociétés qui désirent participer à l’appel d’offres d’avoir accès à toutes les informations requises. Ces données sont également disponibles par courrier électronique, de sorte que même les entreprises qui n’ont pas de représentation au Liban peuvent se lancer dans la course. À ce jour, cinq sociétés ont retiré le cahier des charges pour participer à l’adjudication. Il s’agit d’Orange (France), Detecom (Allemagne), DG Cell (Irlande), Telenor (Norvège) et Orascom (à capitaux arabes). La société française Bouygues et l’entreprise italienne T.I.M. ont exprimé également leur intention de participer à l’appel d’offres ainsi que deux autres compagnies américaines. À moins que les forces de l’ombre ne s’obstinent, malgré tout, à vouloir torpiller l’action du ministre des Télécoms pour des raisons inavouées et inavouables. Michel TOUMA
Tous les regards seront braqués ce matin sur la place de l’Étoile pour savoir si oui ou non le quorum sera atteint en vue de la tenue de la séance parlementaire consacrée à l’interpellation sur le cellulaire, déposée par les députés du Front national de la réforme. Des rumeurs persistantes ont circulé hier concernant un éventuel torpillage de la réunion. Ces supputations ont...