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Actualités - CHRONOLOGIE

Les ADM, nouveau coup dur pour le renseignement US

La polémique sur les armes de destruction massive (ADM) en Irak ternit un peu plus le prestige du renseignement américain, dont la responsabilité est mise en cause par l’ancien responsable chargé de rechercher l’arsenal de Saddam Hussein. David Kay, dont le groupe d’experts n’a pas trouvé d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires en Irak, a en effet déclaré dimanche, deux jours après sa démission, que la communauté américaine du renseignement devait rendre des comptes au président George W. Bush. « L’explication, c’est la communauté du renseignement qui la doit au président plutôt que le président au peuple américain », a déclaré David Kay dans un entretien à une radio. « Il ne s’agit pas d’une question politique mais de celle de la capacité des agences de renseignements à collecter des informations crédibles. » Après cette annonce, la démocrate Jane Harmon, membre important de la commission du Renseignement à la Chambre des représentants, a estimé qu’« il semble de plus en plus évident que cette affaire est un échec d’envergure pour le renseignement ». « L’Administration semble ne pas vouloir le reconnaître. Il n’y a pas eu de déclaration sur d’importantes lacunes dans les informations données par le renseignement avant-guerre, ni de volonté apparente d’aborder ces problèmes », a-t-elle dénoncé. Un porte-parole de la CIA n’a pas souhaité commenter les remarques de M. Kay, se contentant d’indiquer que la recherche pour les ADM se poursuit. Parallèlement, l’ex-directeur adjoint de la CIA Richard Kerr mène une enquête interne sur les estimations faites avant-guerre par l’agence sur la menace irakienne. Un examen similaire est conduit par la commission sénatoriale du Renseignement. Cette polémique arrive à un mauvais moment pour le renseignement américain, dont le budget annuel est estimé à 40 milliards de dollars. Sa réputation avait déjà été mise à mal par son incapacité à empêcher les attentats du 11 septembre 2001 et à capturer leur maître d’œuvre, Oussama Ben Laden. Les tests nucléaires menés par le Pakistan et l’Inde en 1998 et le passage d’un missile nord-coréen au-dessus du Japon avaient également pris par surprise les experts américains. Dans un contexte d’affaiblissement du régime, les scientifiques étaient tout juste « capables de faire croire à l’existence de programmes », selon M. Kay. Il n’exclut pas cependant que des armes ou du matériel aient pu être transférés en Syrie, en s’appuyant sur des images satellite montrant un important trafic de camions et trains à la frontière. D’autres experts estiment que Saddam Hussein a volontairement mis fin aux programmes d’armement après une campagne de bombardements américains ayant détruit en 1998 des infrastructures essentielles. « Le renseignement n’est pas une science, c’est un art », a commenté John Pike, du groupe de recherche GlobalSecurity.org, en expliquant que les experts ne bénéficiaient que d’informations fragmentaires lorsqu’ils travaillaient sur le régime de Saddam Hussein.

La polémique sur les armes de destruction massive (ADM) en Irak ternit un peu plus le prestige du renseignement américain, dont la responsabilité est mise en cause par l’ancien responsable chargé de rechercher l’arsenal de Saddam Hussein.
David Kay, dont le groupe d’experts n’a pas trouvé d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires en Irak, a en effet déclaré...