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Actualités - CHRONOLOGIE

La Jordanie craint l’arrivée d’une nouvelle vague de réfugiés palestiniens sur son territoire après la construction du « mur » Shalom reporte in extremis sa visite à Amman

Le chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, a reporté hier in extremis une rare visite qu’il devait effectuer aujourd’hui en Jordanie, au moment où les relations entre les deux pays pâtissent de divergences sur la ligne de séparation érigée par Israël en Cisjordanie. Ce report, dont les raisons n’ont pas été précisées, a été annoncé dans un communiqué par le ministère des Affaires étrangères israélien. M. Shalom et son homologue jordanien Marwan Moasher ont « souligné l’importance que les deux pays attachent à leurs relations stratégiques (...) et ont décidé que la visite aurait lieu à une date ultérieure », non précisée, indique le texte à Amman, une source au ministère des Affaires étrangères jordanien a affirmé que ce report était dû à des raisons « techniques ». La visite, qui devait être la première de ce niveau depuis 1999, devait intervenir alors que les deux pays sont en délicatesse à propos de la ligne de séparation construite en Cisjordanie et à laquelle Amman est fermement opposé. Craignant l’arrivée d’une nouvelle vague de réfugiés palestiniens sur son territoire, la Jordanie mène en effet activement campagne contre cet ouvrage et entend déposer en ce sens devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, qui doit en examiner la légalité à partir du 23 février. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon avait averti le 19 janvier la Jordanie, à laquelle son pays est lié par un traité de paix depuis 1994, qu’elle aurait « beaucoup à perdre d’une dégradation des relations » bilatérales. M. Moasher avait rejeté ces menaces, affirmant que son pays poursuivrait sa campagne contre la ligne, dont Amman demande la destruction de la portion déjà construite. Mercredi dernier, les députés jordaniens ont souligné le « droit » du royaume hachémite de déposer contre la ligne de séparation devant la CIJ et appelé leur gouvernement « à intensifier ses efforts pour la destruction de ce mur raciste qui tue le processus de paix et annihile le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant ». La visite prévue de M. Shalom avait suscité une levée de boucliers parmi l’opposition jordanienne. Cherchant l’apaisement, M. Shalom a souligné lundi l’importance des relations avec la Jordanie, seul pays arabe avec l’Égypte à entretenir des relations diplomatiques avec Israël, et a affirmé que son pays était « prêt à libérer » des prisonniers jordaniens qu’il détient. Répétant que la Jordanie considérait la ligne de séparation « comme une menace à ses intérêts et à la création d’un État palestinien », la porte-parole du gouvernement jordanien, Asma Khodr, a toutefois estimé mardi que la visite de M. Shalom était « dans l’intérêt » de Amman. « Aussi improbable que ce scénario puisse paraître, les Jordaniens sont horrifiés par l’idée d’être inondés par des réfugiés palestiniens », affirme l’analyste israélien Asher Susser pour expliquer la position de Amman. Les craintes de Amman sont d’autant plus vives que plusieurs membres d’extrême droite du gouvernement auquel appartient M. Shalom, notamment le ministre du Tourisme, Benny Elon, font campagne pour un transfert des Palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie vers la Jordanie, qu’ils considèrent comme l’État naturel des Palestiniens.

Le chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, a reporté hier in extremis une rare visite qu’il devait effectuer aujourd’hui en Jordanie, au moment où les relations entre les deux pays pâtissent de divergences sur la ligne de séparation érigée par Israël en Cisjordanie.
Ce report, dont les raisons n’ont pas été précisées, a été annoncé dans un communiqué...