Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Sur les campus Les étudiants de l’UL section II unis face à leurs doyens

L’actualité, cette semaine, a été incontestablement dominée par les étudiants de l’Université libanaise-section II. Tout d’abord avec le début des élections des amicales de l’UL, notamment à la faculté d’ingénierie, où la coalition base Kataëb-Forces libanaises (FL) a battu la liste appuyée par le Courant patriotique libre (CPL), mais aussi et surtout à travers l’affaire de l’étudiant Rock Méhanna, extrêmement médiatisée, à juste titre d’ailleurs. Par-delà les luttes politiques traditionnelles entre FL et aounistes pour la domination des bureaux politiques estudiantins dans les différentes facultés de l’UL-section II, le cas Méhanna, membre du CPL et étudiant en biochimie, est venu secouer toutes les formations de l’opposition et inciter les étudiants à faire cause commune pour défendre leurs droits civils et politiques. L’étudiant aouniste s’était vu priver par le doyen de la faculté des sciences (Fanar), Antonio Khoury – par ailleurs membre du bureau politique du parti Kataëb –, de son droit d’inscription pour des prétextes jugés infondés par plusieurs juristes et professeurs. Un tel abus à l’encontre d’étudiants qui mènent des activités politiques sur le campus n’est pas unique en son genre. M. Antonio Khoury n’est pas le seul doyen à vouloir interdire l’action politique des opposants sur les campus de l’université. Une action similaire est menée par le doyen de la faculté de gestion (Achrafieh), Georges Khalil, membre du Parti syrien national social (PSNS), contre lequel les étudiants ont déjà manifesté au moins une fois à la fin de l’année dernière. Et, mercredi soir, le doyen de la faculté des lettres (Fanar) Joseph Abi Najm, par ailleurs membre du parti Kataëb, aurait affirmé qu’il avait décidé d’interdire les réunions politiques sur son campus, selon un responsable FL à l’UL. La ligne de conflit n’est plus située, désormais, à l’extérieur des campus. Elle s’est transposée à l’intérieur des universités où les étudiants de l’opposition doivent désormais se battre pour continuer à exercer leurs droits légitimes sur leurs campus. Devant cette régression des libertés académiques et des droits de l’étudiant qui choquent aussi bien les jeunes que les professeurs de l’UL, les conflits politiques de second ordre sont relégués au second plan. Aussi est-il pour le moins étonnant que les courants de l’opposition ne se soient pas encore fédérés pour faire face à cet assaut qui les vise tous (et qui vise en réalité tous les étudiants, quelle que soit leur appartenance, puisque, à partir du moment où le doyen commence à enfreindre ses prérogatives sans susciter de réaction efficace, nul n’est à l’abri d’une injustice). Concrètement, l’une des solutions serait de parvenir à la formation de listes consensuelles partout sur les campus des sections II, regroupant les forces en présence (notamment le PNL, les FL, le CPL et la base Kataëb) qui seraient élues d’office, quitte à faire une entorse aux principes sacro-saints du jeu démocratique. Et pour cause: la situation est exceptionnelle, et l’attention de tous les courants devrait se reporter sur les moyens de résister à l’oppression dont ils sont victimes. Selon les responsables FL, Robert Khoury, et aouniste, Rabih Maalouli, à l’UL, respectivement, les contacts et les réunions vont bon train entre toutes les formations pour créer une plate-forme commune de l’opposition à l’université. « Nous avons amorcé le dialogue depuis le début de l’année, et des réunions se tiennent régulièrement entre nous. Nous sommes d’accord sur les principes à défendre, notamment les droits des étudiants et les libertés publiques. Il reste à prendre des mesures concrètes pour faire face aux exactions des doyens sur le terrain. L’un des buts prioritaires est d’aboutir à des listes consensuelles. Nous sommes disposés à répondre aux doyens au cas par cas. On ne laissera pas faire », a indiqué Khoury. Maalouli abonde dans le même sens : « Nous œuvrons pour faire disparaître les conflits qui existent au niveau de la base. Le tout est de parvenir à un programme concret et de garantir la formation d’une alliance qui ne serait pas menacée par la moindre querelle d’ordre secondaire. Une réunion entre tous les courants s’est tenue dans ce sens avant Noël. Nous ferons face ensemble aux agressions des doyens ». Un message d’unité et de dialogue contre l’injustice et l’arbitraire. Michel HAJJI GEORGIOU Les étudiants qui souhaitent s’exprimer peuvent adresser leurs commentaires par fax au (01/360390) ou par mail: redaction@lorientlejour.com

L’actualité, cette semaine, a été incontestablement dominée par les étudiants de l’Université libanaise-section II. Tout d’abord avec le début des élections des amicales de l’UL, notamment à la faculté d’ingénierie, où la coalition base Kataëb-Forces libanaises (FL) a battu la liste appuyée par le Courant patriotique libre (CPL), mais aussi et surtout à...