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Actualités - CHRONOLOGIE

FOULARD ISLAMIQUE - Appel du Hezbollah contre la décision de Jacques Chirac Près de 5 000 écolières manifestent voilées devant l’ambassade de France

La plus importante manifestation dans le monde arabo-musulman contre la décision française d’interdire le foulard islamique dans les écoles publiques s’est déroulée hier à Beyrouth, à l’appel du Hezbollah et avec la participation de quelque cinq mille écolières. En grande majorité voilées, les jeunes filles ont protesté devant l’ambassade de France contre la décision du président français, Jacques Chirac, prise le 17 décembre dernier. Une jeune fille voilée a remis une lettre à un membre de l’ambassade, puis les manifestantes, transportées dans des bus du Hezbollah, se sont dispersées sans incident une heure plus tard. Une centaine de soldats et de policiers étaient déployés dans les environs de l’ambassade pour éviter tout débordement. Encadrées par un service d’ordre masculin du mouvement intégriste, les jeunes filles brandissaient des dizaines de drapeaux français, sur lesquels on pouvait lire : « Le voile, droit et liberté ». Ainsi que de nombreuses banderoles sur lesquelles était écrit, en français : « Oui pour le voile, non à la répression », « La liberté est étouffée au cœur de la démocratie », « Liberté, Égalité, Fraternité. Où est la liberté ? »... Cette manifestation est à ce jour la plus importante dans le monde arabo-musulman contre la décision de Jacques Chirac. Qui a récemment tranché, suivant les recommandations d’une commission de sages, en faveur d’une loi – qui reste à être votée – visant à interdire à l’école publique les signes religieux « ostensibles », comme le foulard islamique, la kippa juive et les grandes croix chrétiennes. À Téhéran, par exemple, environ 150 étudiants islamistes seulement ont manifesté il y a quelques jours devant l’ambassade de France pour protester contre l’interdiction du voile. Au Liban, où coexistent sunnites et chiites, la mobilisation religieuse s’est faite cependant en ordre dispersé, y compris au sein de la communauté chiite majoritaire. Premier à réagir dès le 20 décembre, l’uléma sayyed Mohammed Hussein Fadlallah avait estimé que la décision française constituait une « atteinte au droit de l’homme musulman ». « Le port du foulard n’est pas un symbole de l’islam, mais un engagement religieux au même titre que les autres devoirs, et ne pas le porter est un péché », avait-il déclaré. Allant même jusqu’à demander des excuses à l’imam d’al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, après le soutien apporté par cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui à la décision française. Lequel avait affirmé le 30 décembre que la France avait « le droit » d’interdire le voile islamique, notamment dans les écoles publiques, et que, le cas échéant, les musulmanes de France devraient se plier à cette interdiction. Sauf que le ton de protestation chez les sunnites libanais a été nettement plus modéré. Le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a simplement « regretté » lundi la décision française. Et il n’était même pas représenté à une réunion, lundi, d’ulémas chiites et sunnites qui avaient qualifié l’initiative française de « violation flagrante des droits de l’homme » et « d’atteinte à la liberté de croyance ». Rappelons, à ce titre, que Dar el-Fatwa dépend de la présidence du Conseil.

La plus importante manifestation dans le monde arabo-musulman contre la décision française d’interdire le foulard islamique dans les écoles publiques s’est déroulée hier à Beyrouth, à l’appel du Hezbollah et avec la participation de quelque cinq mille écolières.
En grande majorité voilées, les jeunes filles ont protesté devant l’ambassade de France contre la...