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COMMUNAUTÉS - Les homélies de Noël axées sur les bouleversements au sein de la société Audeh déplore l’attitude de l’État à l’égard de l’Université libanaise

Deux thèmes principaux ont marqué pratiquement toutes les homélies prononcées mercredi à l’occasion de la fête de la Nativité : la paix dans la région et la crise socio-économique au Liban. Et si les prélats chrétiens ont évoqué dans leurs prières le drame vécu par les deux peuples palestinien et irakien, et souhaité l’établissement de la paix et de la justice au Proche-Orient, il reste qu’ils se sont surtout arrêtés sur les différents problèmes et crises qui se posent sur le plan intérieur. Ils ont notamment mis en garde contre le chômage et les changements que la société libanaise est en train de connaître. Ce dernier point a été notamment évoqué par le métropolite Élias Audeh, qui a aussi stigmatisé l’attitude des autorités à l’égard de l’Université libanaise. « N’est-il pas honteux que le Conseil des ministres reporte de séance en séance l’examen du dossier de l’UL alors que nos enfants n’ont toujours pas eu l’occasion de commencer leurs cours, sachant que le premier trimestre de l’année universitaire vient de s’écouler ? » s’est indigné l’archevêque grec-orthodoxe de Beyrouth, qui a célébré la messe de Noël en la cathédrale Saint-Georges, au centre-ville. « Est-ce que le dossier du cellulaire et les autres sujets examinés sont plus urgents ? À mon avis, tous les dossiers, aussi essentiels soient-ils, ne méritent pas l’attention que nécessite l’établissement qui nous enrichit sur les plans culturel et national. Et si quelqu’un pense le contraire, cela signifie que le pays de la culture est devenu le pays de la pauvreté culturelle », a fait valoir Mgr Audeh. « N’est-il pas humiliant pour un Libanais de voir son université nationale négligée et voir ceux qui en parlent s’exprimer comme s’ils en avaient honte ? Une des ailes de l’université où j’ai suivi mes études (AUB) a été détruite, mais elle a été reconstruite en un temps record. Si, en revanche, une vitre est cassée dans un des bâtiments de l’UL, il faudra attendre un temps record avant qu’elle ne soit remplacée », a ajouté le métropolite, estimant que « l’État dépense de l’argent sur tout sauf sur l’UL. » Mettant en garde contre toute atteinte à cet établissement, Mgr Audeh a fait remarquer que les riches peuvent inscrire leurs enfants dans des universités privées ou les envoyer à l’étranger pour y poursuivre leurs études. « Et les pauvres ? » s’est-il interrogé, en faisant remarquer que « les personnes les plus démunies réussissent et percent plus que d’autres car elles n’ont que l’enseignement et le savoir comme capital ». Commentant ensuite la situation dans le pays, il a déclaré : « Ce que nous constatons aujourd’hui dans notre société pave la voie à la criminalité : les jeunes s’adonnent à la drogue ; ils connaissent un vide mortel et errent dans les cafés et les rues ; les familles sont disloquées et leurs membres vivent dans un état de profonde tristesse. Je crains que nos enfants ne versent dans la criminalité et ne deviennent des instruments à des fins criminelles. » Et d’ajouter : « Le problème est que si les riches ou les personnes influentes commettent un crime, leurs actes sont toujours considérés comme étant bons, mais si les pauvres et les faibles en font autant, ils sont écrasés. Dans ce pays, la loi est favorable aux forts et non aux faibles. Quelqu’un a un jour affirmé : “Ne vous interrogez pas sur la loi mais sur les juges”. Nous avons besoin de magistrats qui jugent équitablement en condamnant les criminels et en acquittant les innocents. Il est honteux que la réputation du pays soit ternie à cause d’affaires que nous connaissons tous et dans lesquelles aucun jugement n’a été rendu. Le temps n’a aucune valeur pour le Libanais. Comment voulez-vous qu’un subalterne apprécie la valeur du temps alors que son chef le gaspille ? » a-t-il encore dit. De son côté, l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a célébré la messe de Noël en la cathédrale Saint-Georges, en présence des députés Ghattas Khoury et Élie Khoury, des présidents de la Ligue maronite, Michel Eddé, de la Ligue des anciens députés, Chafic Badr, et du Conseil central maronite, Raymond Raphaël, ainsi que du bâtonnier Sélim Osta et de plusieurs autres personnalités. Dans son homélie, Mgr Matar a mis l’accent sur la pauvreté qui accroît au Liban. « Les jeunes souffrent à cause du chômage et n’arrivent pas à vivre dans le pays. En dépit de tous les problèmes auxquels ils sont confrontés, ils ne constatent pas que les responsables s’entendent pour leur assurer un avenir meilleur », a-t-il déclaré avant de plaider en faveur de la réalisation de l’entente. L’archevêque maronite a aussi insisté sur l’esprit de tolérance et d’amour prôné par le Christ, en faisant remarquer que l’individualisme gagne du terrain et que les gens essaient d’imposer leur volonté par la force ou la violence. « Ce qui est encore plus affligeant, c’est que certains prétendent que le terrorisme et que la lutte contre le terrorisme sont menés au nom de Dieu et essaient d’imposer par la force une religion ou une civilisation aux autres, alors que la religion n’est que tolérance », a-t-il fait valoir.
Deux thèmes principaux ont marqué pratiquement toutes les homélies prononcées mercredi à l’occasion de la fête de la Nativité : la paix dans la région et la crise socio-économique au Liban. Et si les prélats chrétiens ont évoqué dans leurs prières le drame vécu par les deux peuples palestinien et irakien, et souhaité l’établissement de la paix et de la justice au...