Rechercher
Rechercher

Actualités

Santé - Le patient est, dans tous les cas de figure, le grand perdant Hôpitaux privés-CNSS : c’est la rupture

Entre les hôpitaux privés et la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), c’est la rupture. L’assemblée générale du syndicat des hôpitaux a décidé en effet de considérer que le contrat qui la lie à la CNSS est rompu, après la circulaire de la Sécurité sociale réduisant unilatéralement la tarification des examens médicaux (scanner, IRM, examens de laboratoire). La rupture prend effet le 26 décembre.
Cette rupture affecte tous les Libanais qui bénéficient des prestations de la CNSS, soit plus de 425 000 cotisants dont dépendent environ 900 000 personnes. Au total 1,3 million de Libanais.
Pratiquement, sont concernés les candidats à l’hospitalisation qui se présentent à l’hôpital avec un accord préalable d’intervention de la CNSS. C’est le cas par exemple des opérations d’accouchement. Compte tenu de la décision de rupture, les personnes admises devront désormais couvrir la totalité de leurs frais d’hospitalisation, et récupérer ensuite la partie de ces frais couverte par la CNSS, par leurs propres efforts. Auparavant, ces patients payaient 10 % de la facture d’hôpital, tandis que la CNSS, présente à l’hôpital, couvrait le reste.
La rupture du contrat va donc créer des difficultés surtout pour les patients des classes moyennes et pauvres qui font face à des problèmes de liquidités.
Que fera l’hôpital dans ces cas précis ? Que fera l’hôpital dans les cas d’urgence ? À ces questions, M. Sleimane Haroun, président du syndicat des hôpitaux privés, donne des réponses de bon sens. Les hôpitaux ne failliront jamais à leur devoir humanitaire, assure-t-il à L’Orient-Le Jour, ils ne mettront pas de vies en danger, ils ne renverront pas chez eux les patients démunis.
Cet engagement à faire preuve de souplesse et de sens des responsabilités est en fait le point faible des hôpitaux, qui ne sont en mesure d’exercer quelque pression que dans les cas limités des opérations dont le report n’expose pas au danger la santé du patient.
Conscients de cet avantage, les responsables de la CNSS, imités aussi par les dirigeants syndicaux, ont haussé le ton, hier, et mis en demeure les hôpitaux contre toute décision qui mettrait en péril la santé des patients.
Le directeur de la CNSS, Mohammed Karaki, a redit que l’organisme fait face à des problèmes de trésorerie dans les branches maladie maternité et allocations familiales. Ces difficultés provenant surtout des arriérés impayés de l’État, qui se montent à ce jour à 1 100 milliards de livres.
En tout état de cause, dans cette guerre entre les hôpitaux et la CNSS, les premiers perdants, pour ne pas dire les seuls, sont les patients.
La perte est d’abord financière. Un patient qui se fait opérer aux frais de la CNSS va se faire rembourser une somme plus réduite qu’auparavant.
Pour les patients qui jouissent aussi d’une police d’assurance médicale, le reliquat qu’il va toucher restera calculé en fonction des anciens barèmes, précise une source responsable au sein d’une compagnie d’assurance.
La perte est ensuite dans la qualité des soins. Le président du syndicat des hôpitaux est clair. La nouvelle circulaire de la CNSS, qui réduit de 40 % environ la tarification de certains examens, va entraîner presque automatiquement une baisse de la qualité des soins.
Comment ce conflit peut-il être réglé ? Pour la CNSS, la réponse est simple : les hôpitaux privés devront se plier à la nouvelle tarification. Pour les hôpitaux, toutefois, il n’est pas question d’accepter le fait accompli, et le contrat qui les lie à la CNSS ne peut être modifié unilatéralement.
Ce que M. Haroun propose, c’est la suspension des effets de la circulaire de la CNSS et un dialogue sous l’égide du ministre concerné.
Encore faut-il que la volonté de dialogue soit présente chez toutes les parties, qu’on laisse de côté la mauvaise foi et les accusations gratuites, et que l’on parle chiffres, froidement, objectivement.
Entre les hôpitaux privés et la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), c’est la rupture. L’assemblée générale du syndicat des hôpitaux a décidé en effet de considérer que le contrat qui la lie à la CNSS est rompu, après la circulaire de la Sécurité sociale réduisant unilatéralement la tarification des examens médicaux (scanner, IRM, examens de laboratoire)....