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MUNICIPALITÉS - Une délégation de l’Association des départements de France a effectué une mission au Liban Patrick Foret : La coopération décentralisée, un projet d’avenir(PHOTO)

Il a fallu la présence au Liban d’une mission de l’Assemblée des départements de France (ADF), conduite par M. Patrick Foret (vice-président du conseil régional de Saône-et-Loire), pour découvrir qu’il existe dans notre pays un Bureau technique des villes libanaises, lequel bureau a organisé la participation de cent maires (chefs de municipalités selon l’appellation libanaise) aux premières assises franco-libanaises de la coopération décentralisée, qui se sont tenues à Lyon en novembre dernier et auxquelles le ministre chargé des Municipalités, M. Élias Murr, a participé. D’ailleurs, la mission présidée par M. Foret est le premier résultat concret de ces assises, un premier pas vers une décentralisation qui mise sur le développement durable.
Arrivée jeudi dernier, la délégation de l’ADF est repartie ce matin, après avoir rencontré les responsables municipaux de Beyrouth, Tripoli, Deir el-Qamar, Moukhtara, Byblos et Zahlé, des dirigeants d’associations qui s’occupent des handicapés et des orphelins, telles qu’Arc-en- ciel, Sésobel, Anta Akhi et al-Kafaat, ainsi que le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr. Formée de M. Patrick Foret (président), de MM. Paul de Viguerie et Frédéric Boyer, ainsi que de Mme Cécile Chaumin, de l’IFET (Institut pour la formation des élus territoriaux), la délégation a pu ainsi constater sur le terrain les besoins des collectivités libanaises et les possibilités de coopération.
Selon M. Foret, à ce stade, la mission peut être considérée comme réussie, puisqu’il s’agissait essentiellement de s’informer sur place, après la demande formulée à Lyon en novembre dernier. En effet, au cours des premières assises franco-libanaises sur la coopération décentralisée, cent-dix maires libanais ont exprimé le souhait de profiter de l’expérience française, en matière de développement des collectivités. La France a voulu montrer son intérêt pour la question, en envoyant un mois plus tard une mission au Liban. « Il s’agit, comme le dit M. Foret, de confirmer l’amitié franco-libanaise, de montrer notre intérêt à la défense de la francophonie, qui est un souci commun pour la France et le Liban, et de voir sur place dans quels domaines peut se situer notre contribution. C’est donc dans cet esprit que l’Association des départements de France, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, a organisé la mission. »

Trois domaines
de coopération
À l’issue des rencontres avec les élus locaux libanais, choisis essentiellement par l’ambassade de France, qui connaît le terrain, la délégation a répertorié trois domaines principaux dans lesquels la coopération franco-libanaise pourrait se manifester. D’abord, le social, notamment les questions qui touchent les enfants et les handicapés ; ensuite l’environnement, notamment le traitement des eaux et la protection de la nature dès le plus jeune âge ; et enfin, la culture et le tourisme, particulièrement la mise en valeur du patrimoine, les échanges culturels, etc.
Au sujet du domaine social, M. Foret a précisé que la délégation a été impressionnée par les structures mises en place au Liban pour les handicapés, notamment l’apport de l’association Arc-en-ciel, qui organise des ateliers très diversifiés et pousse à une réflexion sur la qualité de vie des handicapés. En somme, la coopération pourrait se faire dans les deux sens.
Mais il est certain que les collectivités libanaises restent les plus demandeuses. Selon M. Foret, il s’agit pour l’instant de définir les besoins et les projets. Ensuite, il faudra passer au financement. « Si le projet est bon, celui-ci ne posera pas de problème. On pourra aller le chercher du côté de l’Union européenne, la France elle-même, ou même ailleurs, avec, bien sûr, une contribution du Liban. »
Pour l’instant, il s’agit d’un défrichage du terrain. Mais M. Foret a expliqué que cette mission n’avait rien à voir avec le projet lancé récemment par la délégation de la Commission européenne au Liban, visant à aider les petites collectivités libanaises à établir des plans de développement, alors que, le plus souvent, elles manquent d’experts. Même si les deux idées vont dans le bon sens : celui de l’amélioration de la qualité de vie des gens dans les collectivités.

Une mondialisation positive
Le président de la délégation de l’ADF estime que ces efforts s’inscrivent dans le cadre d’une volonté de rendre la mondialisation plus positive, puisque, dans cet esprit-là, elle permet de rencontrer d’autres cultures, d’échanger des expériences, bref de s’enrichir intellectuellement et culturellement. Sans oublier l’objectif principal d’une mondialisation bien pensée, qui est la lutte contre la pauvreté, par la mise en place de dispositifs sociaux.
Le seul problème, c’est que le projet de loi en gestation au Liban sur la décentralisation n’est pas encore très clair et les élus locaux libanais sont loin de jouir des mêmes prérogatives que leurs homologues français. S’ils peuvent donc définir leurs besoins, ils n’ont souvent pas le pouvoir de décision et encore moins les budgets nécessaires. M. Foret a expliqué à ce sujet qu’il comptait discuter de ce point avec le ministre Murr. Mais de toute façon, quel que soit leur interlocuteur, ils sont prêts à mener à bon terme le projet.
M. Foret, qui est un habitué du Liban, où il se rend fréquemment puisque son fils y est établi, a confié avoir perçu une volonté réelle chez les Libanais de faire quelque chose de concret pour le développement. « J’ai d’ailleurs déjà constaté qu’il y avait moins de vieilles voitures qu’avant, moins d’ordures dans les rues, et qu’un observatoire de pollution a été installé à Tripoli. Beaucoup d’efforts ont donc été déployés… »
Reste le fait qu’en France comme au Liban, l’année 2004 verra en principe des élections municipales et, dans ce cas, qu’est-ce qui garantirait la continuité des projets mis en cours ? M. Foret, lui-même candidat aux élections régionales en France, a déclaré à ce propos : « Si on devait attendre les résultats des élections pour agir, on ne ferait jamais rien. Dans tous les cas, le mieux serait de réélire les personnes déjà en place. » Une boutade qui pourrait être prise au sérieux par les Libanais…

Scarlett HADDAD
Il a fallu la présence au Liban d’une mission de l’Assemblée des départements de France (ADF), conduite par M. Patrick Foret (vice-président du conseil régional de Saône-et-Loire), pour découvrir qu’il existe dans notre pays un Bureau technique des villes libanaises, lequel bureau a organisé la participation de cent maires (chefs de municipalités selon l’appellation...