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MÉDIAS - Diala el-Ahmed s’expatrie aux États-Unis Cinquante heures de suspension pour le créneau info de la New TV

Une mesure mi-figue, mi-raisin, et sans sanction judiciaire. Une mesure qui pourrait paraître, malgré la provocation évidente de la New TV (NTV), assez disproportionnée, et en totale contradiction avec le respect des libertés publiques, dont se prévalent régulièrement les dirigeants libanais. La chaîne combative de Tahsin Khayat s’est ainsi vu interdire de diffuser des programmes d’information ou de politique, du mardi (hier) 15 heures au jeudi (demain) 17 heures. Pour avoir ricané à l’adresse de cadres responsables. Dont l’obstruction aurait poussé la présentatrice Diala el-Ahmed à s’expatrier, pour aller travailler désormais aux États-Unis.
Le bulletin sarcastique avait été diffusé vendredi dernier. Le Conseil national de l’audiovisuel, présidé par Abdel Hadi Mahfouz, s’est saisi de l’affaire pour qu’elle n’aille pas devant les tribunaux. C’est ce que Mahfouz a expliqué à la directrice de l’information de la chaîne, Mariam Bassam, qui lui a remis lundi la copie entière de l’émission en question. Comprenant le passage suivant : « Nos félicitations au général d’état-major Jamil Sayyed et au chef du service de renseignements des forces syriennes opérant au Liban, le général Rustom Ghazalé. Ils ont tous deux réalisé un immense triomphe. Diala el-Ahmed part demain. Malgré toutes les tentatives de la chaîne de présenter les documents officiels requis (pour qu’elle travaille ici). La station se trouve privée de Dalia. Et les auteurs de la bataille sont parvenus à la pousser, serait-ce volontairement, à voyager pour travailler aux USA dans une chaîne que lance la CIA. Nous les félicitons, car ils ont gagné la bataille. Mais nous promettons à Diala qu’un jour elle reviendra. »
Le Conseil national de l’information estime que cette tirade télévisée enfreint les dispositions du deuxième alinéa de l’article 7 du code de diffusion audiovisuel. Ce paragraphe enjoint à toute station de respecter l’objectivité, l’ordre public, les impératifs de défense nationale et l’intérêt général. Le CNA ajoute qu’il y a également infraction de diverses clauses du cahier des charges autorisant des entreprises à émettre. Sans compter des dérapages diffamatoires en regard de la loi ordinaire pénale ou du code des imprimés.
Le CNA a transmis ses recommandations, pour arrêté, au ministre de l’Information et non au Conseil des ministres. Car, dans un précédent connu, le chef de l’État avait refusé que le Conseil débatte d’une plainte déposée contre la même chaîne par le ministère égyptien des Affaires étrangères. En faisant valoir que c’était à la justice d’en connaître.
En marge et en complément de cette affaire, des politiciens et des juristes soutiennent que le Conseil national de l’audiovisuel, dont le propre mandat est venu à expiration, n’a pas le droit de prendre des résolutions. L’un des membres de cet organisme, Jamal Fakhoury, répond en excipant d’une sentence du Conseil d’État jugeant que le CNA peut continuer à fonctionner sur sa lancée, afin qu’il n’y ait pas vide, jusqu’à la désignation d’un nouveau conseil d’administration.
Une mesure mi-figue, mi-raisin, et sans sanction judiciaire. Une mesure qui pourrait paraître, malgré la provocation évidente de la New TV (NTV), assez disproportionnée, et en totale contradiction avec le respect des libertés publiques, dont se prévalent régulièrement les dirigeants libanais. La chaîne combative de Tahsin Khayat s’est ainsi vu interdire de diffuser des...