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Le grand argentier pleure dans les chaumières


Le désormais immortel Valéry Giscard d’Estaing avait secoué l’Hexagone la première fois où il s’était invité à dîner chez des Français «d’en bas». C’était du temps où il occupait l’Élysée. Les publicitaires et marketing men du monde entier continuent de crier au génie – les pourfendeurs de la démagogie de hurler au scandale...
Fouad Siniora n’aura jamais l’occasion de siéger au côté des Druon, Carrère d’Encausse et autres Rouart. Sauf qu’il a fait plus fort que VGE : il a été petit-déjeuner (pain sec trempé dans du thé), déjeuner (pain sec et concentré de tomates en boîte de conserve) et dîner (pain et pommes de terre bouillies assaisonnées à l’huile et au citron) chez une famille de cinq personnes, près de Beyrouth, dont le revenu mensuel atteint à peine les 200 dollars. Le ministre des Finances a écouté toutes leurs histoires (enfant handicapé, les deux autres à l’école, toute la misère du monde), et il aurait, à plusieurs reprises, écrasé plus d’une larme.
C’est l’agence al-Markaziya qui a publié cette information, ajoutant que c’est Marcel Ghanem, le présentateur de « Kalam el-Nass » sur la LBC, qui a transmis l’invitation au grand argentier. En l’assurant au préalable que les minutes de sa journée avec cette famille beyrouthine seront retransmises au cours de la prochaine émission.
Tous ceux qui le connaissent savent que Fouad Siniora est un homme particulièrement sympathique, qui aime et distribue les pommes, et qui n’est pas né avec une cuillère en or dans la bouche. Personne ne doute non plus de sa sincérité face à tant de misère : des journées comme celles qu’il a passées, il pourrait en vivre 365 par an, au Liban. Sauf que personne ne fera l’affront au ministre des Finances d’oublier son parcours depuis l’après-guerre. Ni la politique financière et économique qu’il a imposée au pays.
Au lieu des larmes, toujours très télégéniques, Fouad Siniora devrait revoir sa copie. Ce serait bien plus utile.
Ziyad MAKHOUL
Le désormais immortel Valéry Giscard d’Estaing avait secoué l’Hexagone la première fois où il s’était invité à dîner chez des Français «d’en bas». C’était du temps où il occupait l’Élysée. Les publicitaires et marketing men du monde entier continuent de crier au génie – les pourfendeurs de la démagogie de hurler au scandale...Fouad Siniora n’aura...