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La trêve interprésidentielle redonne de l’espoir au pays socio-économique

Un climat politique normal. Le pays socio-économique n’en demande pas plus. L’armistice conclu entre les présidents réjouit les secteurs de production, les banques, le marché et les milieux d’affaires autant que les prestataires sociaux ou caritatifs. L’harmonie retrouvée au sein du pouvoir va permettre de dynamiser des chantiers, de faire démarrer des projets gelés. Et de mieux tirer profit de l’afflux de fonds déposés dans les banques libanaises, ainsi que de la constante consolidation des réserves de la Banque centrale. En fait, durant cette année 2003, la stratégie adoptée par le gouverneur Riad Salamé, qui a bénéficié du concours actif du secteur privé, a renforcé la stabilité monétaire. À contre-courant si l’on peut dire, étant donné l’effet néfaste, en termes de confiance, des disputes entre les dirigeants.
Dans ces conditions, les professionnels pressent naturellement le pouvoir de mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard mis dans l’exécution des engagements pris à Paris II. Il s’agit surtout des privatisations, parce que la réforme administrative reste hors de portée à moyen terme. Et aussi parce qu’il faut avant tout trouver des fonds afin d’inverser le cours, toujours ascendant, de l’endettement public et du lourd service de la dette (paiement des intérêts). On sait en effet que même au niveau des indications officielles, qui sont généralement bien inférieures à la réalité, le déficit budgétaire atteint cette année les 32 %, alors qu’il devait plafonner à 25 %. Le Trésor a impérativement de nouvelles ressources. Les experts pensent en premier à la titrisation du côté de la Régie des tabacs comme des ressources hydroélectriques, l’EDL en tête, ou des télécoms.
Retour au gouverneur Salamé. Un moment attaqué sur le front politique, à la suite de l’affaire des demandes de renseignements sur des avoirs bancaires de mouvements résistants, il fait aujourd’hui l’objet d’éloges appuyés de la part des cercles économiques et financiers. Car il a su mettre la monnaie nationale solidement à l’abri non seulement des querelles conjoncturelles, mais des retombées éventuelles d’échéances électorales comme les municipales, la présidentielle ou les législatives. Les stocks de défense de la Banque centrale, qui excèdent les 12 milliards de dollars, servent également de bouclier contre les retombées de développements régionaux. L’exploit, disent les professionnels, est d’autant plus remarquable qu’il a été accompli alors que les frictions entre les présidents battaient leur plein, sapant toute confiance dans ce pays, toute possibilité d’attirer des fonds ou des investissements. En d’autres termes, Salamé a réussi à minimiser la polarisation, la phagocytose du domaine monétaire par le politique.
Ce qui permet de réduire relativement les dégâts sur le plan économique général, comme sur le plan financier. Cette situation d’ensemble va d’ailleurs faire l’objet, sous peu, d’une réunion d’évaluation que Salamé compte organiser avec les associations (banques, commerce, industrie). Pour arrêter un plan diversifié tenant compte de l’agenda événementiel ou politique de l’année 2004.
Cela étant, le choc le plus rude pour le pays serait une action de guerre dont il serait lui-même le théâtre. Une perspective que l’on ne peut écarter, étant donné les perpétuelles menaces israéliennes lancées contre la résistance, comme contre le Liban et la Syrie. Les cercles concernés vont donc tenter de parer au mieux à toute éventualité. En souhaitant, bien évidemment, que le pouvoir y mette du sien. Et se dépêche d’engranger des fonds, par les privatisations, en dynamisant en même temps les investissement et les chantiers de production. Pour obtenir les crédits de Paris II qui n’ont pas encore été déboursés. Et pour préparer Paris III.
Philippe ABI-AKL
Un climat politique normal. Le pays socio-économique n’en demande pas plus. L’armistice conclu entre les présidents réjouit les secteurs de production, les banques, le marché et les milieux d’affaires autant que les prestataires sociaux ou caritatifs. L’harmonie retrouvée au sein du pouvoir va permettre de dynamiser des chantiers, de faire démarrer des projets gelés. Et...