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L’Orchestre symphonique national libanais à l’église Saint-Joseph (USJ) Un vibrant hommage à Aram Khatchadourian(PHOTO)

Un souffle de liberté, de feu, de passion, de couleurs chatoyantes, de révolte et d’indépendance de l’Arménie profonde à travers le vibrant hommage rendu à l’occasion du souvenir du centenaire d’Aram Khatchadourian par l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la dynamique direction de Harout Fazlian. Des pages éblouissantes d’un compositeur originaire de Tiflis, qui a séduit un auditoire international, et un « guest star » violoniste de vingt et un printemps, Kevork Gharabekyan, en droite ligne d’Erevan mais vivant en Allemagne, à la virtuosité hors pair.
Illuminée et pleine encore plus que d’habitude, l’église Saint-Joseph (USJ) a résonné d’une musique parlant avec magnificence et lyrisme du pays de Sayat Nova, de Grégoire l’Illuminateur, des exils insoutenables, de la danse des bergers et des hauts plateaux battus par les vents.
Ouverture avec la valse tirée du ballet Mascarade, où tristesse et mystère, comme un signe maléfique de toute destinée humaine, soutiennent une narration qui ne manque toutefois ni d’entrain ni d’une majestueuse beauté sonore à la russe. Morceau de bravoure absolue pour l’orchestre et le violoniste Kevork Gharabekyan avec un concerto dédié initialement à David Oistrakh. Déconcertante virtuosité d’un archet d’une poésie enfiévrée et délirante, éloquemment illustrée ici par un interprète au-dessus de tout éloge, conciliant paradoxalement toute la fougue de la jeunesse à une étonnante maturité technique.
À l’entracte, remise de deux certificats honorifiques par l’ambassadeur d’Arménie au Liban, Arek Hovanissian, aux maestros Walid Gholmieh et Harout Fazlian pour leur contribution à l’art et à la culture. Après ce bref interlude, reprise avec deux mouvements tirés de la partition de ballet Spartacus. Un berger au cœur de lion se révolte contre l’arrogante Rome. On écoute surtout ici ce célèbre adagio où, pour un pas de deux magnifique, la musique a tous les sortilèges de l’amour. Une musique poignante et insaisissable comme un rai de lumière sur deux amants que plus rien ne sépare. Pour terminer, quatre mouvements tirés d’un autre ballet aimé du public, Gayaneh. Fraîcheur, légèreté et espièglerie avec la danse des jeunes filles, sensualité avec la danse d’Aisha, tendresse d’un rêve habité par la douceur et la confiance d’une berceuse brodée sonorement comme de la dentelle fine, et tarantelle flamboyante avec Lezghinka où roulent comme des eaux de cascades torrentielles les « tompouks » (caisses de résonances) lâchés à brides abattues pour une rythmique presque sauvage et échevelée. Brillante prestation qui, après une standing ovation bien méritée, ne pouvait finir qu’avec La Danse des sabres. Un autre illustre morceau de bravoure à la célérité à couper le souffle et injectant au public non seulement euphorie et enthousiasme, mais le sang neuf d’une éternelle jeunesse.
E.D.
Un souffle de liberté, de feu, de passion, de couleurs chatoyantes, de révolte et d’indépendance de l’Arménie profonde à travers le vibrant hommage rendu à l’occasion du souvenir du centenaire d’Aram Khatchadourian par l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la dynamique direction de Harout Fazlian. Des pages éblouissantes d’un compositeur originaire...