Des étudiants géorgiens organisent une marche pour protester contre le projet de loi controversé sur « l'influence étrangère » à Tbilissi, le 13 mai 2024. AFP / GIORGI ARJEVANIDZE
La Géorgie s'apprêtait mardi à adopter la loi controversée sur l'"influence étrangère", malgré les manifestations d'ampleur contre ce texte visant selon ses adversaires à détourner de l'Europe ce pays du Caucase pour l'entraîner vers Moscou. Des milliers de personnes ont protesté devant le parlement géorgien à Tbilissi pendant trois nuits consécutives, de nombreux manifestants étant restés sur place jusqu'à très tard le soir lundi et promettant de revenir dès l'arrivée des députés mardi matin.
Pour sa part, le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidzé, a promis que le Parlement voterait mardi ce projet de loi en assurant suivre ainsi "la volonté de la majorité de la population". En cas d'adoption, la loi imposera à toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère". Le gouvernement assure que cette mesure vise à obliger les organisations à faire preuve de davantage de "transparence" sur leurs financements.
Les protestataires, qui voient la main de la Russie derrière ce texte, s'apprêtent eux à de nouvelles manifestations mardi. "Ils adopteront cette loi, et nous devront montrer notre protestation", a expliqué Levan Avalichvili, 57 ans, qui a quitté la zone près du parlement peu avant minuit lundi, en promettant de revenir mardi matin.
Initiative du parti au pouvoir Rêve géorgien, le projet de loi est vivement critiqué par les États-Unis et l'Union européenne à laquelle la Géorgie, ancienne république soviétique, est candidate à l'adhésion. Il a suscité des rassemblements massifs d'opposition, dont certains ont été réprimés. Les contestataires, qui manifestent depuis début avril, l'ont surnommé la "loi russe", car il imite une législation utilisée par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes.
L'Union européenne, qui a accordé en décembre 2023 à la Géorgie le statut de candidat officiel, a salué "l'engagement impressionnant" des Géorgiens en faveur de l'intégration européenne et exhorté Tbilissi à enquêter sur les actes de violence à l'égard des manifestants qui ont été signalés.
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