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Au Liban, davantage de dépression mais moins de suicides

La dépression et le suicide n’épargnent malheureusement pas les enfants et les adolescents. C’est sur ce sujet délicat que se sont penchés trois spécialistes au cours de ces Journées médicales. Des exposés sur le suicide des adolescents en France, sur la dépression et son traitement aux États-Unis et sur les traumatismes des orphelins de guerre au Liban ont été donnés respectivement par le Dr Sami Tawil (France), le Dr John Fayad qui remplaçait le Dr Elizabeth Weller (États-Unis), absente pour cause de maladie, et Caroline Cardahi Tabet (hôpital Saint-Georges). Toutefois, c’est une remarque formulée par le Dr Élie Karam, directeur du département de psychiatrie et de psychologie à l’hôpital Saint-Georges, en réponse à une question durant le débat, qui résume en quelque sorte la situation au Liban : selon lui, des informations récoltées récemment par son équipe sur l’ensemble du territoire libanais, dont les résultats précis seront communiqués ultérieurement, permettent déjà d’affirmer que le taux de suicides au Liban est moins important que dans la plupart des pays occidentaux, mais que celui des cas de dépression et d’anxiété est élevé par rapport à d’autres sociétés.
Comme l’a indiqué le Dr Tawil, il y a 12 000 cas de morts par suicide en France chaque année, et non moins de... 130 000 à 150 000 tentatives, des cas qui correspondent toujours à des questions qui requièrent des réponses, ajoute-t-il. Le suicide reste en France l’une des premières causes de mortalité des adolescents, d’où le fait que cette tranche de la population est actuellement un créneau dans lequel investissent les autorités, selon lui.
La volonté de se suicider peut toutefois cacher un désir de se venger de quelqu’un d’autre. Le Dr Tawil rappelle que l’adolescence est une période vulnérable au cours de laquelle des changements physiques et psychologiques ont lieu. Parmi les causes de dépression chez les jeunes, il a énuméré l’hérédité dépressive, la désintégration de la cellule familiale...
Pour sa part, le Dr Fayad, qui exposait l’intervention du Dr Weller, a parlé d’environ 8 % d’adolescents qui souffrent d’un quelconque type de dépression aux États-Unis, contre quelque 2 % des enfants (de moins de 12 ans). Fait intéressant : avant la puberté, le nombre de garçons dépressifs équivaut à celui des filles. Après la puberté, il ne correspond plus qu’à la moitié, ce qui est le cas d’ailleurs pour les adultes.
Selon le Dr Fayad, il existe des facteurs de risque liés au stress, à la personnalité, aux problèmes sociaux, à l’apparition de maladies, à la consommation de drogue ou à l’hérédité. Les symptômes peuvent être d’ordre affectif, cognitif (perte de concentration...), somatique, ou relatifs à la motivation (perte d’intérêt...) ou au comportement. Tout en précisant que la prescription d’antidépresseurs pour les plus jeunes a décuplé durant ces dernières années, il prévient que l’entourage ne devrait jamais penser qu’un problème de dépression se résout tout seul et énumère les traitements proposés aux États-Unis.
L’étude présentée par Mme Tabet porte sur un échantillon de 84 enfants ayant perdu un parent ou deux dans le tragique bombardement d’un siège de l’Unrwa par les Israéliens durant l’opération Raisins de la colère, en 1996, qui avait fait plus de cent victimes civiles dans le village de Cana. Les risques de pathologies et de dépressions récurrentes ont été étudiés auprès de cette catégorie très affectée de la population que sont les orphelins de guerre.

S.B.
La dépression et le suicide n’épargnent malheureusement pas les enfants et les adolescents. C’est sur ce sujet délicat que se sont penchés trois spécialistes au cours de ces Journées médicales. Des exposés sur le suicide des adolescents en France, sur la dépression et son traitement aux États-Unis et sur les traumatismes des orphelins de guerre au Liban ont été donnés...