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LIBAN-ISRAËL - Seuls sept ministres sur vingt-trois voteraient « oui » dimanche L’échange de prisonniers avec le Hezbollah, une bataille difficile pour Sharon (Photos)

Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, s’apprête à livrer une bataille difficile pour convaincre son gouvernement de donner son feu vert à un échange de prisonniers, très controversé en Israël, avec le Hezbollah. Ce dossier devrait être tranché dimanche par un vote lors du conseil des ministres.
Selon les commentateurs, dont les propos ont été rapportés par l’AFP, Ariel Sharon n’était pas assuré, hier, de l’emporter. Seuls sept ministres sont, en effet, favorables à cet échange, alors que neuf seraient contre et sept autres hésitants, à en croire un décompte de la radio militaire israélienne.
Et pour tenter de faire pencher la balance de son côté, pour défendre encore plus cet échange de prisonniers avec le Hezbollah, Ariel Sharon a dramatisé l’enjeu, allant même jusqu’à invoquer la mémoire de son prédécesseur Yitzhak Rabin, assassiné il y a huit ans. « Il s’agit d’une question de vie ou de mort. Les ministres devront décider du sort d’un Israélien. Pour ma part, je suis pour qu’on le sauve », a-t-il affirmé, cité par le quotidien Yédiot Aharonot. Il faisait ainsi allusion à Elhanan Tanenbaum, un Israélien prisonnier du Hezbollah depuis octobre 2000, et qui doit faire partie de l’échange, ainsi qu’à l’annonce faite avant-hier mercredi par la présidence du Conseil israélien, et selon laquelle le gouvernement Sharon allait se prononcer dimanche sur l’échange de prisonniers.
Les tractations en cours (qui semblent sur le point d’aboutir alors que les ministres israéliens sont profondément divisés) entre l’État hébreu et le parti intégriste de Hassan Nasrallah par l’intermédiaire de l’Allemagne portent également sur trois soldats (présumés morts par Israël), capturés en octobre 2000 dans la zone des fermes de Chebaa, occupées par Israël. En contrepartie, l’État hébreu devrait libérer 400 Palestiniens choisis par le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, parmi ceux qui n’ont pas de « sang sur les mains », c’est à dire qui ne sont pas impliqués dans des attentats sanglants ou dont la peine arrive à expiration dans moins de deux ans.
Dix-neuf Libanais, ainsi que onze ressortissants jordaniens, devraient également faire partie de l’échange, a précisé la radio militaire israélienne. Parmi les Libanais qui seraient libérés, figurent Abdel-Karim Obeid, un responsable du Hezbollah, et Moustapha Dirani, un chef intégriste, tous deux enlevés au Liban en 1989 et 1994 pour servir de monnaie d’échange afin d’obtenir des informations sur le sort d’un aviateur israélien, Ron Arad.
Porté disparu depuis que son appareil a été abattu au Liban-Sud en octobre 1986, Ron Arad, qui a acquis la stature d’un héros national en Israël, ne fait pas partie de l’échange négocié, ce qui a provoqué de très vives critiques de la part d’un grand nombre de minsitres israéliens. La controverse est d’autant plus âpre que, selon les médias, Elhanan Tanenbaum, qui devrait, lui, être libéré, aurait été impliqué dans des « activités délictueuses » lors de son enlèvement par le Hezbollah.
Les ministres israéliens opposés à cet échange insistent sur la nécessité de conserver Moustapha Dirani, qui a été mêlé à la capture de Ron Arad. Ainsi, la ministre israélienne de l’Éducation, Limor Livnat du Likoud (le parti d’Ariel Sharon), a ainsi estimé que « la libération de terroristes va encourager d’autres prises d’otages israéliens et renforcer le Hezbollah ». Les opposants soulignent également qu’il ne faut pas donner l’impression qu’Israël « abandonne » Ron Arad.
Soutenu par son ministre de la Défense, Shaoul Mofaz, et par le chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, Ariel Sharon soutient, en revanche, que le maintien en prison de Moustapha Dirani ne permettra pas d’obtenir le moindre renseignement sur Ron Arad, tout en soulignant qu’un échec des tractations risque de provoquer la mort d’Elhanam Tannenbaum.
L’avocat israélien de Moustapha Dirani et d’Abdel-Karim Obeid, Me Tzi Rich, a, pour sa part, indiqué à la radio militaire israélienne que Ron Arad était « apparemment détenu en Iran, qui ne s’intéresse en aucune façon au sort de mes clients ». Ajoutant que « les Iraniens ont fait savoir qu’en échange d’informations sur Ron Arad, ils veulent des renseignements sur quatre de leurs diplomates disparus au Liban en 1982 alors que l’armée israélienne avait envahi ce pays », a ajouté l’avocat.
Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, s’apprête à livrer une bataille difficile pour convaincre son gouvernement de donner son feu vert à un échange de prisonniers, très controversé en Israël, avec le Hezbollah. Ce dossier devrait être tranché dimanche par un vote lors du conseil des ministres.Selon les commentateurs, dont les propos ont été rapportés par l’AFP,...