Une histoire vieille de 3 000 ans. Une femme belle, en fait une jeune fille de 16 ans, dans toute la splendeur de sa jeunesse. Abishag, native de Shunem, un village misérable dans le nord du royaume de David. Celle qu’un grand nombre d’historiens désigneront plus tard par « la belle Sunamite » est évoquée dès le début du récit biblique : « Qu’on cherche pour Monseigneur le roi une jeune fille qui (l’) assiste et (le) soigne : elle couchera sur son sein et cela tiendra chaud à Monseigneur le roi ». La belle paysanne va donc être dépêchée auprès du roi. Mais son destin lui réserve bien de surprises. C’est en feuilletant l’Ancien Testament, un soir de l’été 1989, que je suis tombé par pur hasard sur la page racontant la Succession de David, dans le Premier Livre des rois, dit l’auteur.
« Si l’histoire reste muette sur les raisons qui ont amené Adonias à se proclamer roi du vivant de son père David, il reste que l’ambition, l’avidité ou la soif du pouvoir ne peuvent suffire, à mes yeux, expliquer son acte insensé, ajoute Manasseh. L’imprudence d’Adonias peut être expliquée par son ambition, mais plus encore par son désir de ne pas perdre la jolie paysanne de Shunem dont il est tombé amoureux. Cette hypothèse m’a paru tellement émouvante que mon imagination s’en est emparée : l’âpre rivalité qui oppose les deux fils de David pour l’accession au trône se transforme en une lutte sans merci pour s’approprier la Sunamite. »
Témoin d’une époque, Abishag aura été malgré elle l’inspiratrice des évènements qui l’ont marquée. L’auteur précise que loin de tout élan mystique, il n’a voulu rapporter ici que le destin singulier d’une femme. « Que les spécialistes du Grand Livre ne me tiennent pas rigueur », avise Manasseh.
« La Bible est aussi un livre d’histoire. Peut-être le plus grand. »
M.G.H.
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