Rechercher
Rechercher

Actualités

CRISE Fermeture prochaine du théâtre al-Madina ? Les éclaircissements de Nidal el-Achkar(PHOTO)


Une conférence donnée par le grand poète Adonis : des tables rondes, des pièces de théâtre, des projections vidéo, le festival du documentaire DocuDays, des soirées de tarab… Un programme aussi riche qu’intéressant est à l’affiche du théâtre al-Madina pour ces trois mois de fin d’année. Mais cette fin pourrait être également celle de ce temple de la culture. En effet, le théâtre al-Madina se trouve en péril. Vendredi 24 octobre, deux avocats et plusieurs huissiers se sont présentés au théâtre, munis d’un mandat de fermeture, exigeant la mise en application de cet ordre de justice. Alertés, les journalistes et les amis du TAM se sont pressés sur les lieux, ébahis, protestant contre ce « crime contre la culture ». Après plusieurs heures de débat, les avocats se sont retirés, précisant qu’ils allaient revenir lundi (aujourd’hui). La directrice du théâtre Nidal el-Achkar explique les raisons de cette action en justice : « Nous avons tardé à payer le loyer (dont le montant s’élève à 55 000 dollars par an) et il ne s’agissait pas de la première fois. Depuis 10 ans, nous sommes autofinancés. Depuis 10 ans, nous avons des difficultés à boucler nos fins de mois. Nous avons souvent payé notre loyer en retard. Il fallait à chaque fois compter sur les contributions et les aides des amis du théâtre. Cette année, nous avons prévenu les propriétaires que nous allions avoir un peu de retard. Réponse : une action en justice et un permis d’éviction. Est-ce que cela en valait la peine ? » s’interroge Nidal el-Achkar, d’autant plus que, dit-elle, le TAM est en pourparlers avec les propriétaires pour l’achat des lieux. « Ils ne veulent plus renouveler le contrat qui expire en 2004, on a alors proposé de le racheter. »
Contredisant les rumeurs circulant en ville, Nidal el-Achkar affirme que le Madina n’est pas subventionné par « un membre du gouvernement, un ministre ou un président ».
« La Banque de la Méditerranée a généreusement offert la rénovation du théâtre et nous avons dûment rempli le contrat en imprimant, en contrepartie, le logo de l’institution sur nos cartons d’invitation et nos affiches », précise la directrice.
Une semaine après l’annonce de la privatisation du palais de l’Unesco, ce coup de marteau sur les planches du théâtre al-Madina ne laisse augurer rien de bon pour l’avenir des spectacle et de la culture en général. « Le chef de l’État, le président du Conseil, le ministre de la Culture sont en possession du dossier du théâtre al-Madina », conclut Nidal el-Achkar, qui promet de lutter jusqu’au bout pour que le Liban ne se transforme pas en un « restaurant géant. »
Y aura-t-il quelqu’un pour sauver le TAM ? Affaire à suivre.

Maya GHANDOUR HERT
Une conférence donnée par le grand poète Adonis : des tables rondes, des pièces de théâtre, des projections vidéo, le festival du documentaire DocuDays, des soirées de tarab… Un programme aussi riche qu’intéressant est à l’affiche du théâtre al-Madina pour ces trois mois de fin d’année. Mais cette fin pourrait être également celle de ce temple de la culture. En effet, le...