UNIVERSITÉ - Le chef de l’État a proclamé son appui aux doléances des enseignants Sit-in cet après-midi des professeurs de l’UL devant le siège du Conseil des ministres (PHOTO)

Les professeurs de l’Université libanaise clôtureront cet après-midi leur mouvement de grève entamé mardi dernier par un sit-in devant le siège du Conseil des ministres, place du Musée. Ils reprendront donc le travail demain, mercredi, pour l’interrompre à nouveau jeudi, en signe de solidarité avec la grève initiée par la CGTL. À partir de vendredi, les professeurs de l’UL reviendront à leur rythme normal d’enseignement. Mais l’État n’ayant toujours pas donné suite à ses revendications, la Ligue a menacé de recourir à la grève ouverte au cas où l’on continuait à ignorer ses doléances.
En tout état de cause, les professeurs de l’Université libanaise ont trouvé une oreille attentive à Baabda. De fait, le chef de l’État, Émile Lahoud, a insisté hier sur la nécessité d’apporter à l’UL tout le soutien dont elle a besoin, de l’aider, matériellement et moralement, pour qu’elle puisse retrouver ses pleines capacités et son rôle pédagogique pionnier – un rôle dont elle s’enorgueillissait avant les années de guerre, selon les propos du n°1 de l’État.
Devant une délégation du comité des enseignants à plein temps de l’UL, présidée par Charbel Kfoury, il a indiqué qu’un soutien à cette université n’implique pas seulement une restauration des bâtiments de l’institution ou une modernisation de son système. Pour Émile Lahoud, il faut s’intéresser au corps enseignant, l’aider à se doter de telle façon qu’il puisse continuer ses recherches scientifiques et continuer à travailler d’une façon complémentaire avec des universités étrangères.
Le chef de l’État a « donné ses directives » pour que la mutuelle des enseignants bénéficie des crédits nécessaires pour pouvoir répondre aux besoins quotidiens du corps professoral : santé, aides-maladie, décès, naissance, mariage, etc. En outre, il a réaffirmé sa volonté de « dépolitiser » tout ce qui touche à la vie quotidienne ou à la science, estimant que l’UL devrait bénéficier de la tutelle de l’État.
Après leur entretien avec le président de la République, les membres du comité exécutif de la Ligue des professeurs à plein temps ont tenu une réunion extraordinaire au cours de laquelle ils ont dressé un bilan de leur grève d’avertissement. Un bilan qu’ils jugent positif du fait que de nombreuses instances syndicales et personnalités politiques les ont appuyés tout au long de la semaine.
Par ailleurs, les enseignants se sont dits satisfaits de leur réunion avec le président Émile Lahoud dans la mesure où celui-ci a adopté toutes leurs revendications. Selon le communiqué de la Ligue, le chef de l’État a souligné par ailleurs la nécessité de réformer l’Université libanaise. Il s’est engagé aussi à soutenir toutes les doléances des professeurs, en l’occurrence : la majoration du budget de la mutuelle de l’université, l’accélération de l’élaboration du nouveau projet de loi sur l’UL. En fait, les enseignants insistent surtout sur l’octroi au plus tôt d’un montant de 2,3 milliards de LL à la mutuelle, « car la santé des professeurs et de leur famille est prioritaire ». Ils réclament aussi un budget de 14,7 milliards de LL pour l’année 2004.
Notons enfin que les enseignants des écoles secondaires publiques ont observé hier la grève en signe de solidarité avec les professeurs de l’Université libanaise.