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FESTIVAL DU FILM DU M-O Ed Solomon : Le Sundance Film Institute est prêt à accueillir les jeunes talents de la région

Scénariste américain de renom – Men in Black, X-Men –, Ed Solomon est venu à Beyrouth présenter son premier long-métrage, Levity, dans le cadre du Festival du film du Moyen-Orient. Ce fervent amateur du cinéma indépendant se trouvait également ici en mission : informer les jeunes talents de la région que leur voix a besoin d’être entendue ailleurs, et que le Sundance Film Institute est prêt à accueillir des scénaristes ou des réalisateurs sans grande expérience pour des ateliers de perfectionnement.
« Le Sundance Institute offre un laboratoire de scénarios sous forme d’un atelier d’une durée de cinq jours, qui a lieu en janvier de chaque année, indique le scénariste-réalisateur. Ce programme permet aux scénaristes de travailler sur leurs scénarios de longs-métrages en collaboration étroite avec des scénaristes établis. Le laboratoire de « scénarisation » est suivi du laboratoire de réalisation, en juin, qui prend la forme d’un atelier d’une durée de trois semaines. Les réalisateurs ont l’occasion de répéter, tourner en format vidéo et monter quelques scènes de leurs scénarios avec l’encadrement de réalisateurs, monteurs, directeurs photos et acteurs de renommée. Les projets soumis doivent être en anglais. »

Le cinéma indie
Solomon rappelle que c’est en 1981 que Robert Redford a mis sur pied un institut afin d’offrir une structure « officielle » dans laquelle le cinéma indépendant et ses artisans peuvent s’épanouir. La liste des anciens élèves est impressionnante et témoigne du rôle essentiel de l’institut dans le rayonnement des films indies (indépendants). « Tous les ans, l’institut reçoit jusqu’à 3 000 candidatures pour une vingtaine de stagiaires. Ces heureux gagnants ont la possibilité de tourner 4 ou 5 scènes de leurs projets filmographiques tout en bénéficiant des conseils d’Oliver Stone, Terry Gilliam, Sydney Pollack ou encore Denzel Washington », poursuit Ed Solomon.
Les résultats de l’institut sont si probants qu’il s’est implanté partout dans le monde, prêchant la bonne parole du « cinéma indie ». On le retrouve au Brésil, au Mexique, à Cuba, en Chine, au Japon, en Irlande, en Écosse et en France dans les ateliers d’Équinoxe, sous la présidence de Jeanne Moreau. L’institut et le Festival hivernal de Sundance ont toujours marché main dans la main car de nombreux films élaborés par d’anciens élèves y sont présentés.
« Il ne s’agit pas de standardiser à l’américaine. L’institut cherche de jeunes réalisateurs du Moyen-Orient, sans grande expérience, mais possédant des idées, note Solomon. Nous savons que l’environnement dans cette région n’est pas très favorable à ce genre d’expression culturelle. Certains jeunes, bien que doués, se trouvent obligés de changer de voie avant même d’avoir commencé. Nous donnons une chance à ceux-là. »
Ed Solomon retourne aux States avec un message. « Je vais leur dire que j’ai découvert une culture fascinante, rencontré des gens très intéressants. Je vais insister sur le fait qu’il faut encourager les jeunes, ils ont une voix qui a besoin d’être entendue. »
« Je dis aux jeunes : «Ne cachez pas votre voix. Ne croyez pas qu’il faut faire un film dans un style occidental pour qu’il marche. Vous avez une culture et un héritage uniques. De véritables trésors. Ce sont ces spécificités-là qui donneront à votre œuvre un aspect universel. »

« Levity »
Religion, croyance, rédemption, pardon : autant de thèmes abordés dans son premier film.
L’histoire ? Lors d’un cambriolage, Manuel Jordan (Billy Bob Thornton), alors adolescent, a tué le jeune Abner Easly. Après 18 mois dans un centre de rééducation, puis 22 ans de prison, le voici libéré alors qu’il ne pensait trouver son salut qu’à travers sa peine. La rédemption pour un tel crime lui semble impossible.
Pourtant il se sent attiré par la sœur (Holly Hunter) de celui qu’il a tué. Hébergé par un pasteur pas très catholique (Morgan Freeman), il aura aussi l’occasion de s’occuper d’une jeune fille paumée (Kirsten Dunst).
Ed Solomon, scénariste et réalisateur du film, était un ancien tuteur dans un collège de jeunes criminels. Basé sur son expérience et sa rencontre avec ces personnes, Levity se pose donc comme l’illustration d’un espoir de rédemption aux pires actes.
Les lauréats des Aleph
L’Aleph du meilleur long-métrage : Distant, de Nuri Bilge Ceylan (Turquie).
L’Aleph du prix spécial du jury du meilleur long-métrage : Silence Between Two Thoughts, de Babak Payami (Iran).
L’Aleph du meilleur réalisateur de long-métrage : Faouzi Bensaidi (Maroc) pour A Thousand Months.
L’Apleh du meilleur scénario de long-métrage : Distant, de Nuri Bilge Ceylan (Turquie).
L’Alpeh du meilleur court-métrage : Jawhara, de Hani el-Shaibani (Émirats arabes unis).
L’Alpeh du meilleur scénario de court-métrage : The Wind of Beirut, de Fouad Alaywan (Liban).
L’Alpeh du prix spécial du jury pour le meilleur court-métrage : Verve, de Nigol Bezgian (Liban).
L’Alpeh du meilleur documentaire : Baptists of Iran, de Abbas Tahvildar (Iran).
L’Aleph du meilleur réalisateur de documentaire : Bahman Kiarostami pour The Light (Iran).
L’Alpeh du prix spécial du jury pour le meilleur documentaire : Rais Labhar, de Hicham ben Ammar (Tunisie).
L’Alpeh récompensant le vote du public pour le meilleur film est finalement allé à Respiro, d’Emanuele Crialese.

Maya GHANDOUR HERT
Scénariste américain de renom – Men in Black, X-Men –, Ed Solomon est venu à Beyrouth présenter son premier long-métrage, Levity, dans le cadre du Festival du film du Moyen-Orient. Ce fervent amateur du cinéma indépendant se trouvait également ici en mission : informer les jeunes talents de la région que leur voix a besoin d’être entendue ailleurs, et que le Sundance Film...