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FESTIVAL DU FILM DU Moyen-Orient Ce soir, à 22h30, à l’Empire-Sofil « La boîte magique », de Rida Bahi (photo)

Présenté à la 59e Mostra de Venise, prix spécial du jury au Festival de Carthage en 2002, le long-métrage de Rida Bahi est une plongée dans l’enfance à travers le parcours d’un réalisateur tunisien reconnu, tiraillé entre une identité religieuse écrasante et une quête de liberté mal assumée. La boîte magique est au programme de la dernière soirée du Festival du film du Moyen-Orient.
Raouf, cinéaste reconnu, travaille, à la demande d’une télévision européenne, sur un projet de film évoquant ses rapports d’enfant avec le cinéma. Ses recherches vont le confronter à ses douleurs passées et à l’éveil de ses pulsions. Sous l’autorité oppressante d’un père religieux, le jeune Raouf est irrésistiblement attiré par son oncle maternel, projectionniste ambulant qui loge au bordel de la ville. Entre tradition et émancipation, le jeune garçon trace avec difficulté le chemin qui le mènera vers l’âge adulte. En parallèle, se profile la souffrance d’un mariage qui bat de l’aile, avec une femme française lasse de ce confinement, loin de son pays natal.
À l’aide d’une mise en scène soignée, Rida Bahi mêle le présent et le passé de son personnage. Conscient des difficultés de son couple, Raouf pense trouver une solution grâce à l’enfant qu’il était. Marqué par ses premières années traditionalistes et rigides, il idéalise le monde occidental symbolisé par Mansour, son oncle, posé en parangon de créativité et de liberté.
Mais les deux univers coexistent en chacun de nous. Raouf en les imaginant antagonistes s’est littéralement coupé en deux, pris dans les tourments d’une lutte interne qui a empoisonné jusqu’à sa vie affective. Lou, l’Occidentale, n’a pu trouver de place dans le monde de son mari. Raouf grâce à son projet de création suit enfin le chemin de la réconciliation. Il est sans doute trop tard pour son couple, mais vivre en harmonie avec l’enfant qu’il a été est encore possible.
« Ce film, même s’il revêt un caractère autobiographique, n’est pas un film de souvenirs qui seraient égrenés selon le goût – plus ou moins autocomplaisant – d’un cinéaste en veine de poésie. Ce n’est pas non plus un pamphlet contre les injustices subies : l’auteur ne règle pas ses compte… Tout au plus un peu avec lui-même », conclut le cinéaste venu présenter son film à Beyrouth.

M.G.H.
Présenté à la 59e Mostra de Venise, prix spécial du jury au Festival de Carthage en 2002, le long-métrage de Rida Bahi est une plongée dans l’enfance à travers le parcours d’un réalisateur tunisien reconnu, tiraillé entre une identité religieuse écrasante et une quête de liberté mal assumée. La boîte magique est au programme de la dernière soirée du Festival du film du...