Interception d’un bateau chargé de détonateurs en Méditerranée Le Hezbollah impliqué dans un trafic d’armes vers Gaza, accuse Israël (photos)

La marine de guerre israélienne a intercepté au large des côtes méditerranéennes une embarcation transportant du matériel militaire, chargé au large du Liban, et destiné à la bande de Gaza, a indiqué hier une source militaire israélienne rapportée par l’AFP.
C’est le chef de la diplomatie israélienne, Silvan Shalom, qui a réagi en premier, s’empressant d’accuser immédiatement le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, d’être « impliqué » dans cette affaire. « Il s’agit d’une nouvelle tentative de faire passer en contrebande des armes et des instructions aux terroristes, et une fois de plus, Arafat est impliqué », a-t-il déclaré à la télévision publique israélienne, sans donner davantage de précisions ou de preuves.
Le bateau de pêche Abou Hassan, long d’une quinzaine de mètres et transportant des détonateurs et des manuels de fabrication de bombes, a été intercepté mercredi par un commando de la marine de guerre de l’État hébreu, a précisé une source militaire israélienne, toujours citée par l’AFP. Partie d’Égypte, l’embarcation avait chargé sa cargaison au large du Liban après avoir été accostée par une vedette, a ajouté la source en question. Un membre du Hezbollah, Mohammed Abou-Jarara, qui était monté à ce moment à bord, a été arrêté, selon la radio militaire israélienne. Huit hommes d’équipage ont été interpellés, mais seuls deux sont soupçonnés d’avoir été au courant de l’opération, a précisé cette source.
Dans un communiqué, le porte-parole de l’armée israélienne a indiqué que des « engins suspects ont été découverts à bord », et qu’il « y a des indices selon lesquels le bateau a servi à transmettre des consignes pour des opérations terroristes ». L’embarcation, arraisonnée hors des eaux territoriales, a été conduite vers le port israélien de Haïfa, dans le nord du pays.
Quant au Hezbollah, il a démenti hier toute implication dans l’acheminement de cette cargaison de matériel militaire par mer à destination de Gaza. « Nous n’avons pas connaissance de l’histoire diffusée par des sources israéliennes et nous assurons qu’aucun membre du Hezbollah n’a été arrêté au cours des derniers jours », souligne un communiqué publié par le parti intégriste.
Rappelons que le 6 mai 2001, la marine israélienne avait arraisonné en Méditerranée le San Torini, un bateau transportant une cargaison de quarante tonnes d’armes, affrété selon Tel-Aviv par le Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG), et à destination de la bande de Gaza. Et le 3 janvier 2002, la marine israélienne avait également arraisonné, en mer Rouge, le bateau Karine A, qui transportait cinquante tonnes d’armes, destinées, toujours selon l’État hébreu, à l’Autorité palestinienne, qui avait été particulièrement embarrassée par cette affaire. « L’affaire du “Karine A” a prouvé aux Américains que Arafat était hors-jeu. J’espère que cette affaire le prouvera aux Européens, et qu’ils vont finir par comprendre que Arafat est mouillé jusqu’au cou dans le terrorisme », a asséné Silvan Shalom.
Quant à Beyrouth, il s’est intéressé de très près à cette histoire, craignant fortement, selon des sources diplomatiques, qu’Israël ne soit en train « de continuer d’essayer de convaincre les États-Unis que le Liban serait fortement ouvert au terrorisme. Et le problème est que les Américains ont presque toujours eu tendance, à ce sujet, à croire les Israéliens », ont déploré ces sources. Quoi qu’il en soit, les Services de renseignements libanais, ainsi que les autorités portuaires, continuent d’enquêter « minutieusement », et Beyrouth serait convaincu, « pour l’instant », que cette histoire « n’est que pure invention israélienne ». Estimant n’avoir rien à voir avec tout cela, surtout que le bateau n’a pas été arraisonné dans ses eaux territoriales.
Affaire à suivre...