Rechercher
Rechercher

Actualités

Les films à la télé Pour ceux qui aiment le cinéma(photos)

Aimer le cinéma ne veut pas dire ne s’y intéresser que lorsqu’il y a un chef-d’œuvre et ne faire aucun effort pour un genre déterminé qui ne vous semble pas à la hauteur de vos exigences esthétiques, morales ou intellectuelles.
Le cinéma, dans sa diversité, vous proposera cette semaine des films extrêmement différents dans des genres qui peuvent ne pas être votre tasse de thé. Qu’importe: quand on aime le cinéma, on aime tout ce qu’il a de meilleur à vous offrir. «Waterloo Bridge» peut vous paraître comme un mélodrame pour midinette et pourtant c’est une œuvre rare. Vous détestez la science-fiction et pourtant «Terminator 2» est à marquer d’une pierre bleue. Les histoires de gangsters vous laissent de glace: «Key Largo» est un film exceptionnel.
Et si, finalement, vous ne cherchez que le divertissement alors vous ne bouderez ni «Lethal Weapon» ni «The Yellow Rolls Royce».

Quentin Tarantino a fait des «petits» et Peter O’Fallon est un de ses disciples.
Il le prouve avec Suicide Kings, un petit film qui ne manque pas de panache puisqu’il se déroule en grande partie dans un climat claustrophobique et qu’il joue avec astuce sur le renversement d’une situation donnée au départ comme suit:
Max Minot, Avery Chester et Brett Cambell, trois jeunes gens de la bonne société new-yorkaise, enlèvent Charlie Barrett, un parrain de la mafia. Quand ce dernier reprend ses esprits, il se découvre ligoté sur un fauteuil dans une luxueuse maison, entouré de Max, Avery, Brett et T.K., un étudiant en médecine qui prend soin de lui après lui avoir sectionné un doigt. La sœur d’Avery et petite amie de Max a été enlevée par deux mafieux, qui réclament deux millions de dollars de rançon. Et les quatre amis, bientôt rejoints par le fils du propriétaire des lieux, Ira, affolé par la situation, attendent de Barrett qu’il use de son pouvoir pour les aider à régler le problème...
Mais on ne se frotte pas impunément à un caïd chevronné, et Charlie Barrett va se révéler bien plus redoutable que les jeunes gens ne le pensaient...
Scotché dans son fauteuil, les trois quarts du film, Christopher Walken émerge sans forcer de ce polar cynique. Face à lui, les jeunes ne font pas le poids. Un regret: l’inventivité relative du metteur en scène qui, en conclusion, n’a pas su tirer tout le parti de l’intrigue astucieuse qu’il illustre.
Diffusion samedi à minuit sur LBCI

Le raid est un film qui promettait au départ.
Enrôlés malgré eux dans une folle épopée sportive à l’autre bout du monde, embauchés par erreur pour tuer une héritière, quatre lascars en voient de toutes les couleurs. D’autant que les vrais méchants sont sur leurs talons.
Auréolé du succès du Ciel, les oiseaux et... ta mère!, Djamel Bensalah a réuni autour d’une idée alléchante une affiche de rêve et des moyens exceptionnels. Brouillon, lourdingue, le film, hélas, ne tient pas la route et les acteurs rament dans le vide. Seules surnagent quelques jolies trouvailles, dont un clin d’œil à Matrix.
Diffusion dimanche à 21h00 sur Canal +

Waterloo Bridge de Mervyn Leroy est un des mélodrames les plus célèbres du cinéma américain.
Sur le pont de Waterloo, en plein bombardement aérien, Myra (Vivien Leigh) fait la connaissance d’un splendide officier (Robert Taylor). Coup de foudre. Mais la guerre survient. Le commandant doit partir. À cause d’une suite de hasards malheureux, les deux amants ne peuvent se marier avant le départ de Roy au champ d’honneur. Renvoyée de chez la terrible Olga Kirowa, chez qui elle était ballerine, sans argent et croyant disparu l’homme de sa vie, Myra sombre dans la prostitution.
Elle pourra bien retrouver Roy, au détour d’une gare. Le malheur l’a trop meurtrie, elle se sent indigne, maintenant, de la vie fastueuse qu’il lui propose dans l’accueillant manoir d’Écosse. Sur le pont de Waterloo où ils se sont rencontrés, plutôt que d’avouer la vérité, Myra préfère se suicider.
Un chef-d’œuvre. Le mélodrame hollywoodien élevé à l’incandescence morbide de la tragédie grecque. Sans nom, et avec ce prénom venu d’ailleurs, Myra la danseuse orpheline est, en effet, la figure idéale du malheur. Les lieux-clés du film sont les endroits d’imprévisibles départs: un pont, une gare.
Sous la finesse, la beauté fragile de Vivien Leigh, c’est tout l’éphémère de la vie qui se lit. Qu’elle danse, semble heureuse ou sourit, Myra sait que les choses se terminent toujours mal et que la fatalité a fait d’elle l’image de la mort. Mais elle se tait. Dans le brouillard oppressant (magnifiquement reconstitué en studio), on ingorera tout, jusqu’au bout, de son passé. La bienveillance lumineuse de Roy tentera vainement de sauver cet être en détresse.
Comme dans les plus grands films, l’enjeu de Waterloo Bridge est le combat entêtant jusqu’au suicide de l’obscurité et de la lumière, du destin et de la liberté. Une des scènes d’anthologie n’est-elle pas cette valse au «Cabaret des chandelles», où la passion s’éveille au fil des candélabres qui s’éteignent?
Ce grand confectionneur de cinéma que fut le vétéran Mervyn Leroy (Les Quatre filles du docteur March, Quo Vadis) a signé là sa plus belle réussite. Le dialogue se joue du non-dit avec une émotion rare; la mise en scène, d’une précision toute théâtrale, enferme les comédiens dans des situations suffisamment fortes pour leur éviter toute redondance. C’est la tradition du cinéma muet mise au service du parlant: les scènes les plus envoûtantes sont silencieuses et l’essentiel s’y joue entre l’ombre et la lumière.
Et puis, il y a Vivien Leigh. Ce regard trop clair, trop ouvert, d’un éclat proche de la folie; rien que ce battement de paupières, ou cette lèvre qui imperceptiblement frémit. Il faut la voir lire dans le journal la mort de Roy, ou décider la sienne sous les phares vertigineux des camions qui passent. Elle est sublime.
Diffusion dimanche à minuit sur LBCI

Lethal Weapon, de Richard Donner, fut un des gros succès des années 80 et propulsa Mel Gibson au top des vedettes américaines. Il y eut plus tard deux suites aux aventures de ces deux policiers de Los Angeles, l’un vieux père de famille proche de la retraite, l’autre jeune tête brûlée à la violence suicidaire.
Los Angeles. Une jeune prostituée, Mandy Hunsaker, se suicide sous l’effet de la drogue en se jetant d’un balcon. Les recherches sont confiées à Roger Murtaugh, un policier noir, marié, bon père de famille, qui vient de fêter ses 50 ans et attend paisiblement l’âge de la retraite. Mais l’enquête n’a pas l’air simple, d’autant que le père de la désespérée a tenté de le joindre dans la journée. Pendant ce temps, ailleurs dans la ville, un autre policier, Martin Riggs, qui appartient, lui, à la brigade des stupéfiants, passe à l’action après avoir piégé trois trafiquants. Une action aussi violente qu’insensée dont il se sort avec brio, bien à l’image de sa réputation de risque-tout qui lui a valu le surnom d’«Arme fatale». Et c’est cet homme, au tempérament suicidaire, que Murtaugh se voit imposer comme partenaire. Un choix qui est loin, bien sûr, de le réjouir. Ensemble, ils se rendent chez le père de la victime. L’archétype du film d’action américain contemporain. Une mécanique parfaitement huilée et bourrée d’explosifs mais qui a su établir la balance entre les effets spéciaux et les qualités athlétiques de ses interprètes: Mel Gibson et l’étonnant Danny Glover. De la maestria avant tout.
Diffusion lundi à 20h35 sur LBCI

En attendant le troisième volet des aventures de Terminator qui sortira bientôt sur nos écrans, voici sous la houlette de James Cameroun Terminator 2, Judgment Day.
Après l’holocauste atomique du 29 août 1977, où trois milliards d’humains ont péri, les rares survivants se retrouvent confrontés, en 2029, à un nouveau cauchemar. Une guerre totale contre les machines que dirige le tout-puissant ordinateur Skynet. Pour casser la résistance humaine, Skynet envoie dans le passé deux cyborgs avec mission de tuer John Connor qui en est l’âme. Mais le premier échoue, en 1984, dans sa tentative d’assassinat de la mère de John, alors qu’elle était enceinte de lui. Prenant le relais, l’autre cyborg, d’un modèle plus sophistiqué, T-1000, se charge alors de le frapper dans son adolescence. Mais parallèlement, les humains ont envoyé un Terminator pour contrer T-1000 et protéger le gamin dont dépend leur avenir. Reste à savoir qui, des deux, arrivera le premier. C’est finalement Terminator qui, cette nuit-là, débarque à Los Angeles. Il entre dans un bar et attaque un motard pour lui voler son moyen de transport et ses vêtements, car il a voyagé nu dans le temps. Arrivé peu après, T-1000 tue un policier...
Cameron reprend le judicieux principe de son premier Terminator mais avec des moyens encore plus considérables. Pour preuve, l’hallucinante séquence d’ouverture: ce ballet de machines volantes et de squelettes puissamment armés. S’y ajoutent une action effrénée, l’humour de Schwarzenegger et des images de synthèse époustouflantes. Un divertissement titanesque.
Diffusion mercredi à 21h00 sur Canal +

La vedette de The Yellow Rolls-Royce d’Anthony Asquith est, comme son titre l’indique, une voiture.
La Rolls Royce en question sert de lien à trois histoires écrites par le grand dramaturge anglais Terence Rattigan. Dans la première histoire, interprétée par Rex Harrison, Jeanne Moreau et Edmund Purdom, la voiture sert de lieu de rendez-vous à une dame de la haute société anglaise qui retrouve là son amant, dans le parking d’un champ de courses où son mari passe le plus clair de son temps...
Dans la seconde histoire, la Rolls Royce est devenue la propriété d’un mafioso américain et cette fois la maîtresse de ce dernier tombe follement amoureuse du séduisant chauffeur italien qu’il a engagé. George C. Scott est le mafieu, Shirley MacLaine sa maîtresse et Alain Delon le bel italien.
Enfin, dans la troisième histoire, une excentrique millionnaire américaine, devenue propriétaire de la voiture, va convoyer à travers les montagnes d’Albanie un beau révolutionnaire dont elle s’est éprise. Ingrid Bergman est l’Américaine et Omar Sharif le révolutionnaire.
L’ensemble ne prête pas à conséquence et les histoires sont bien minces. Mais qu’importe, la réalisation est un petit bijou d’élégance et l’humour britannique de Terence Rattigan fait mouche à tous les coups.
Diffusion jeudi à minuit sur LBCI

John Huston, le grand John Huston, réussit un huis clos étouffant avec Key Largo qui n’est pas sans rappeler les meilleures réussites des studios Warner avec la grande époque des films de gangsters.
Frank McCloud, un ancien commandant de l’armée, arrive à Key Largo, en Floride, et se rend à l’hôtel que tiennent James Temple et sa belle-fille Nora, respectivement le père et la veuve d’un de ses camarades de combat. Mais l’hôtel est occupé par le gangster Johnny Rocco, sa maîtresse Gaye Dawn et quatre hommes de main. Déçu par la guerre et ses idéaux trahis, McCloud n’est pas décidé à affronter Rocco, au prix de sa vie. C’est alors qu’une tornade s’abat sur Key Largo, obligeant Rocco et son gang à demeurer plus longtemps que prévu...
Key Largo est le dernier des cinq films joués ensemble par Humphrey Bogart et Lauren Bacall. À Broadway, la pièce de Maxwell Anderson avait pour interprète principal Paul Muni dans le rôle d’un homme marqué par la guerre civile espagnole. Dans sa transposition cinématographique, le héros est – comme John Huston d’ailleurs – un ancien commandant. Face à ce soldat déçu, Johnny Rocco, dont le personnage est inspiré de celui de Lucky Luciano qui venait d’être expulsé des États-Unis en 1946, incarne le mal et la corruption. Humphrey Bogart que John Huston dirige ici pour la quatrième fois est évidemment le pivot du film, et la beauté de ses scènes d’amour avec Lauren Bacall va de pair avec ses affrontements avec Edward G. Robinson qui retrouve un de ses rôles de gangsters qui firent son succès. Le scénario, signé John Huston et Richard Brooks, témoigne de l’esprit libéral qui marquait une grande partie de la production hollywoodienne des principales compagnies. Ce n’est pas un hasard si, quelques mois plus tard, John Huston, Bogart et Lauren Bacall se retrouveront côte à côte pour dénoncer la chasse aux sorcières...
Diffusion vendredi à minuit sur LBCI

variétés
Des problèmes familiaux!

Téléfilm, documentaire ou feuilleton, ils sont tous, cette semaine, ancrés dans des réalités familiales. Chloé assiste à la désintégration du couple formé par ses parents, De Gaulle Eid part à la recherche de ses racines familiales au Brésil et, dans «Le bleu de l’océan», une famille se déchire...

«L’été de Chloé». Téléfilm suisse de Heikki Arekallio avec Stéphane Caillard, Valentina Varga et Jan-Yves Berteloot.
Un été, dans un village à la campagne. Chloé, 14 ans, la fille de Christine et Richard, exploitants agricoles, est passionnée d’équitation. Ayant décidé de se présenter au prochain Championnat régional, elle s’entraîne assidûment avec Agnès, responsable d’un manège, près de la ferme familiale. Chloé ne soupçonne pas que la jeune femme est, depuis quelques mois, la maîtresse de Richard. Christine, quant à elle, ne tarde pas à découvrir la vérité. Aussitôt, elle songe à divorcer. Peu après, Chloé surprend ses parents lors d’une violente scène de ménage. Christine tente alors de lui expliquer la situation et lui ordonne de ne plus jamais retourner chez Agnès. Chloé semble désespérée à l’idée d’abandonner les leçons. De plus, sans Othello, le meilleur cheval du manège, elle craint de ne pas réussir les épreuves...
À travers une chronique familiale, un regard très tendre, mais sans mièvrerie, sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Des personnages nuancés et tout une palette d’émotions et de sentiments exprimés avec justesse.
Diffusion dimanche à 23h30 et mercredi à 15h30 sur TV5 Europe

«Maudit soit l’exil». Documentaire de De Gaulle Eid.
Nous avons déjà évoqué, dans les colonnes de notre journal, ce documentaire d’un jeune réalisateur libanais, De Gaulle Eid, parti sur les traces de sa famille éclatée. Il avait annoncé à l’époque que ce documentaire allait être bientôt diffusé sur les chaînes européennes. Voilà qui est fait, puisqu’il est programmé cette semaine sur TV5.
En 1901, Élias Greige a fait partie des nombreux émigrants libanais partis tenter leur chance au Brésil. Là-bas, il se marie et, quelque temps après, naît sa fille Rosalyne. Pour des raisons familiales, celle-ci part habiter au Liban à l’âge de cinq ans. Les circonstances de la vie font alors qu’elle ne retournera plus au Brésil et ne connaîtra jamais ses frères et sœurs restés là-bas. Seules quelques photos, aujourd’hui perdues, ravivent la tristesse dans sa mémoire. Quatre-vingt-quinze ans plus tard, son petit-fils, De Gaulle Eid, qui vit en France, est parti sur les traces de cette famille perdue.
Diffusion jeudi à 22h00 sur TV5 Europe et Orient
«Le bleu de l’océan». Feuilleton en cinq épisodes de Didier Albert avec Bernard Verley, Alexandra Vandernoot (dernier épisode).
Nous arrivons au terme de cette série réussie. À présent, Mathilde n’a qu’une idée: éliminer Talia qui, par ailleurs, est la maîtresse de Clément, son mari. Elle parvient à surprendre sa rivale près de sa maison en montagne et tente de lui tirer dessus. À cet instant, Romeo, un faucon apprivoisé, se jette sur Mathilde et l’attaque au visage. Puis, calomniée par celle qui a voulu la tuer, Talia est incarcérée pour tentative d’homicide. Entre-temps, à l’hôpital, Mathilde constate avec effroi les dégâts occasionnés par sa blessure: elle est défigurée à vie...
Magouilles judiciaires et souffrances de la vie carcérale alimentent le tragique de cet épisode. Alexendra Vandernoot exprime, avec une force remarquable, le venin, l’ambition et la lucidité de son personnage.
Diffusion mercredi à 20h55 sur TF1

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
Aimer le cinéma ne veut pas dire ne s’y intéresser que lorsqu’il y a un chef-d’œuvre et ne faire aucun effort pour un genre déterminé qui ne vous semble pas à la hauteur de vos exigences esthétiques, morales ou intellectuelles.Le cinéma, dans sa diversité, vous proposera cette semaine des films extrêmement différents dans des genres qui peuvent ne pas être votre tasse de thé....