Tout en préconisant « la continuité des activités » déjà entreprises par ses prédécesseurs pour établir des « relations bilatérales appropriées », Georgine Mallat s’est donné pour objectif « l’identification de nouveaux champs de coopération entre les deux pays et les moyens de les mettre en vigueur ». Les relations économiques et commerciales constituent son cheval de bataille. Elle indique que les 1 141 748 km2 de la Colombie en font le quatrième pays d’Amérique du Sud après le Brésil, l’Argentine et le Pérou, « un pays qui offre une immense diversité de produits naturels et manufacturés et qui se distingue par l’importance de son élevage bovin ». « Or, en dépit des relations traditionnelles avec le Liban, le commerce bilatéral reste peu développé », commente l’ambassadrice. « La balance commerciale est excédentaire au profit de la Colombie, en raison du mouvement croissant des exportations de produits colombiens vers le Liban durant les dernières années (3 800 000 USD en 2002), principalement le sucre et l’émeraude », dit-elle. Concernant la stratégie à suivre désormais, elle affirme que des contacts seront entrepris auprès des secteurs public et privé pour présenter les diverses possibilités offertes par la Colombie et mettre à la disposition des entreprises toutes les données et les informations nécessaires au développement d’un marché qui pourra englober même le Proche-Orient. Pour Madame l’ambassadrice, il est clair que la rencontre des hommes d’affaires des deux pays, dans le cadre de foires-expositions qui se tiendraient en Colombie ou dans les pays où Pro-Export se trouve implanté, est à favoriser. De même, il est essentiel de développer les relations entre les Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture au Liban avec leurs homologues en Colombie.
Sur le plan culturel et artististique, une politique d’ouverture et d’échanges sera appliquée. « Mon action visera à affermir des relations déjà existantes en mettant en valeur la qualité, la diversité et l’originalité culturelles de la Colombie », pays, rappelons-le, de Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982 ; du peintre et sculpteur Fernando Botero ; de Juan Pablo Montoya, pilote de Formule 1, mais aussi de la chanteuse Shakira, pour ne citer que quelques-uns. Par ailleurs, le Musée de l’or de Bogota, qui présente une collection de quelque 35 000 pièces d’orfèvrerie précolombienne, est considéré comme « unique en son genre dans le monde ». Aussi, « des campagnes de promotion auprès des institutions publiques ou privées sont-elles prévues en vue d’organiser des expositions de peinture et d’arts floraux (c’est le pays le plus riche en orchidées) ; des conférences et des rencontres avec des écrivains colombiens de renom, des soirées où se produiront des artistes et des troupes musicales et folkloriques ». Au programme aussi, la création d’un centre d’information sur la Colombie : bibliothèque, documentation, site Web, etc. En bref, « c’est en développant ces différents thèmes avec les autorités publiques, les institutions privées, les personnes concernées ou intéressées et en coopérant avec elles, que la Colombie pourra renforcer son rôle au Liban et sa position dans cette région difficile et complexe », a déclaré Mme Mallat, ajoutant que « bâtir des liens solides constitue une partie appréciable de ma mission. Les amitiés des États passent souvent par les amitiés entre des personnes et cela est particulièrement vrai entre la Colombie et le Liban, vu le courant d’émigration et les relations familiales et sociales entre nombre de citoyens des deux pays ».
Telles sont les grandes lignes du plan de travail soigneusement élaboré par l’ambassadrice qui, à ce titre, ne ménagera pas ses efforts pour « expliquer » les principes qui guident la politique de son pays et « renforcer son image de marque ». À travers le bulletin d’information édité par l’ambassade, qui sera « développé » et largement distribué, Mme Georgine Mallat tient résolument à exposer la politique du Dr Alvaro Uribe Velez qui prône l’« équité sociale » et la lutte contre « la corruption et le terrorisme vivant de la drogue », conclut-elle.
Propos recueillis
par May MAKAREM
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