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Régional - L’intifada et le Hezbollah légitimés La Syrie estime que la pression US s’allège

Les visiteurs de retour de Damas signalent que le président Bachar el-Assad paraît ces temps-ci plus détendu par rapport à la situation régionale. Sans doute parce que les exigences américaines présentées à la Syrie dès le déclenchement des opérations en Irak se font aujourd’hui moins pressantes. Du fait, estime-t-on généralement, que l’occupation de l’Irak commence à tourner au cauchemar. Ce qui met Washington en position relative de faiblesse. En l’incitant à souhaiter l’aide, plutôt que la soumission, des États riverains comme la Syrie. Une réédition en somme du scénario qui avait prévalu sous George Bush le père durant la première guerre du Golfe. Les problèmes de terrain, simple euphémisme, que les Américains rencontrent d’une manière inattendue en Irak, les portent donc à réviser leur fameux plan de reconstruction de la région. En laissant de côté, pour le moment, tout ce qui ne relève pas de la « feuille de route » consacrée au conflit israélo-palestinien. Dans ces conditions, la première demande US qui semble momentanément suspendue serait le désarmement du Hezbollah et la fermeture des bureaux des organisations radicales palestiniennes à Damas. Il en irait de même pour la livraison des cadres d’el-Qaëda détenus en Iran. Par contre, et c’est normal, Washington tiendrait plus que jamais à ce qu’il n’y ait pas d’infiltrations, de Syrie ou d’Iran en Irak, d’éléments venant à la rescousse de la résistance armée irakienne.
En effet, la priorité des priorités dorénavant pour les Américains est de traiter les troubles en Irak. Ils ont donc besoin du concours, direct ou indirect, de tous les voisins de ce pays, la Syrie et l’Iran autant que la Turquie ou les alliés arabes du Golfe. Les Libanais de retour de Damas en déduisent que les vues du président Assad s’avèrent justes. Qu’il a bien fait de ne pas reconnaître le Conseil irakien mis en place par la puissance occupante. Dont il conteste de la sorte la légitimité populaire, lui qui avait proclamé accepter pour l’Irak tout ce que les Irakiens eux-mêmes voudraient. Le chef de l’État syrien, ajoutent ces mêmes sources, a su camper sur ses positions, calmement, sans se laisser impressionner ou intimider. Il maintient le cap, notamment en ce qui concerne le processus de paix régionale, le retrait israélien de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, du Golan et de Chebaa. Il répète de la sorte son attachement aux résolutions de l’Onu comme aux principes de Madrid. Dont l’application rendrait caduques les exigences US, puisque la résistance palestinienne ou libanaise n’aurait plus lieu d’être. En d’autres termes, le slogan israélien « la sécurité avant la paix », qui conduit en réalité à un règlement équivalent pour les Arabes à une véritable capitulation, est plus que jamais rejeté. Les Arabes, Palestiniens en tête, ne peuvent pas renoncer à leur carte maîtresse, la résistance, avant d’avoir obtenu l’assurance d’une paix authentique basée sur la récupération des territoires occupés. C’est ce que souligne d’ailleurs Chaath, le ministre d’État palestinien aux AE, en relevant que seule l’intifada a pu ouvrir la voie à la « feuille de route » et à la reconnaissance US de la nécessité d’un État palestinien. Par sa visite en Syrie, Chaath montre que les Palestiniens considèrent qu’Assad a raison. D’autant qu’il fait alliance avec Le Caire et avec Ryad, pour que le camp arabe retrouve de la cohésion. Et puisse ainsi maximaliser ses atouts négociatoires. Dans la même optique que l’intifada, la Résistance libanaise, notamment le Hezbollah, ne peut pas et ne doit pas renoncer à ses armes. Des actions palestiniennes sont organisées dans les Territoires, pour riposter aux opérations israéliennes, sans que ce cycle affecte officiellement la trêve. De même, le Hezbollah réplique ponctuellement aux agressions israéliennes comme aux survols, sans exposer le pays à des représailles d’envergure. En effet ni Israël, confronté à de sévères problèmes dans les Territoires, ni les Américains focalisés sur l’Irak, ne semblent en mesure actuellement de favoriser l’ouverture de nouveaux fronts. Comme le relève le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, il faut estimer que sans le maintien sur la brèche active de la Résistance, Israël aurait été tenté de multiplier les agressions israéliennes contre le Liban au cours des trois dernières années. Et le Liban n’aurait pas pu recouvrer ses droits hydrauliques sur le Wazzani.
Pour en revenir à la Syrie, l’allégement de la pression américaine, comme la formation d’un gouvernement engagé dans une réforme, va sans doute accentuer la détente relationnelle avec Washington. Ce qui devrait se répercuter positivement sur la scène libanaise, caisse de résonance habituelle des rapports syro-américains.
Émile KHOURY
Les visiteurs de retour de Damas signalent que le président Bachar el-Assad paraît ces temps-ci plus détendu par rapport à la situation régionale. Sans doute parce que les exigences américaines présentées à la Syrie dès le déclenchement des opérations en Irak se font aujourd’hui moins pressantes. Du fait, estime-t-on généralement, que l’occupation de l’Irak commence...