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Lahoud déterminé à tourner la page Les milieux économiques s’étonnent du tollé soulevé par l’affaire des comptes du Hamas

Il est vrai que le scandale des comptes du Hamas s’est avéré être en définitive une véritable tempête dans un verre d’eau. Mais cette tempête a tout de même nui à la crédibilité du Liban et de son secteur bancaire en particulier. Ce qui n’a pas manqué de soulever un certain nombre de questions, surtout dans les milieux économiques et financiers :
– Est-il possible que les autorités n’aient pas eu vent d’une requête américaine présentée à tous les pays du monde – y compris au Liban ? Qui plus est, une telle demande a dû sûrement être adressée aussi au ministre de l’Intérieur du fait qu’elle a rapport au blanchiment d’argent et au terrorisme.
– Est-il possible aussi que le pouvoir n’ait pas été informé d’une lettre adressée au gouverneur de la Banque centrale par le ministère des Affaires étrangères, et dans laquelle les États-Unis réclament le gel des avoirs de six dirigeants et de quatre associations de bienfaisance du Hamas, sans compter la deuxième copie envoyée également à Riad Salamé par le ministre des Finances, Fouad Siniora ?
– Quand l’information a été publiée, pourquoi les autorités n’ont-elles pas immédiatement réagi, et pris contact avec la BDL et avec les ministères concernés en vue d’éclaircir l’affaire loin des feux de la rampe ? Au lieu de cela, tous les propos tenus au sujet des comptes du Hamas ont été repris par la presse. De fait, il a fallu attendre la réunion du Conseil des ministres pour calmer le jeu et réitérer le soutien du Liban à la résistance. M. Salamé a rappelé pour sa part que la Banque centrale adopte la politique de l’État libanais concernant son appui à la résistance palestinienne. Pourquoi certains officiels ont-ils tout de même persisté à faire un battage médiatique à ce sujet ?
– Des bruits ont couru aussi sur une relation entre cette affaire et l’échéance présidentielle de 2005. Ce qui a fait dire au chef de l’État, le général Émile Lahoud, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres : « Assez propager des rumeurs toutes les fois que nous prenons des décisions. Si nous appelons à la réforme, on prétend immédiatement que l’élection présidentielle y est pour quelque chose ; si nous demandons en outre que les choix et les positions du Liban soient respectés, on affirme aussitôt qu’il y a à cela des raisons présidentielles. De tels propos sont inacceptables », a ajouté le président Lahoud.
Les milieux économiques et financiers susmentionnés ne voient vraiment pas de raison au tollé suscité par l’affaire des comptes du Hamas, d’autant plus que Riad Salamé n’a plus à faire ses preuves en tant que gouverneur de la Banque du Liban. Ces milieux ont ainsi souligné la nécessité de ne pas mêler l’économique au politique et d’immuniser le secteur bancaire contre les tiraillements au sein du pouvoir. C’est d’ailleurs ce qui a incité le président Lahoud à insister sur sa détermination à tourner la page lors de la réunion du Conseil des ministres, jeudi passé, et après s’être entretenu avec Riad Salamé.
Émile KHOURY
Il est vrai que le scandale des comptes du Hamas s’est avéré être en définitive une véritable tempête dans un verre d’eau. Mais cette tempête a tout de même nui à la crédibilité du Liban et de son secteur bancaire en particulier. Ce qui n’a pas manqué de soulever un certain nombre de questions, surtout dans les milieux économiques et financiers :– Est-il possible...