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Loisirs Les activités de plein air, un hobby souvent négligé au Liban (photos)

L’ennui, un mal dévastateur qui peut parfois conduire les jeunes à la dérive. La jeunesse libanaise, sur ce plan, n’est pas totalement à l’abri de ce fléau, en dépit du plus grand rôle accordé à la cellule familiale au Liban par rapport à l’Occident. Pour remplir les moments de loisirs et notre temps libre en groupe ou en famille, quoi de plus sain, quoi de plus instructif, quoi de plus envoûtant et distrayant que des activités de plein air... Surtout dans un pays bénéficiant d’une météo clémente et d’une nature diversifiée. Dans l’espoir de stimuler quelque peu ce genre de hobby et d’informer les lecteurs des différentes possibilités qui s’offrent aux Libanais sur ce plan, « L’Orient-Le Jour » lance à partir d’aujourd’hui une nouvelle rubrique consacrée aux activités de plein air. Chaque semaine, nous choisirons un ou deux loisirs de ce type que nous exposerons en détail, en évoquant les conditions dans lesquelles cette activité peut être faite ainsi que la satisfaction qu’elle peut procurer. Notre premier article, ce jeudi, portera sur l’observation des étoiles. Il sera suivi, lundi prochain, du rafting et du canoë-kayak. Viendront ensuite (sans ordre précis), les randonnées, la planche à voile, l’escalade, le canyoning, l’observation des oiseaux, la spéléologie, l’équitation et bien d’autres loisirs du même genre.

L’observation des étoiles, une passion qui gagne de plus en plus les Libanais
Zoom sur Mars : l’immanquable rendez-vous

L’événement est historique : le 27 août à minuit, Mars a rendez-vous avec la Terre. Pour la première fois depuis 73 000 ans, le cosmos témoignera de la rencontre, inédite, entre notre terre et la planète rouge. Un spectacle qui s’annonce d’autant plus captivant que cet astre n’a pas fini de susciter les mythes les plus fous. Les férus d’astronomie connaissent bien l’importance de ce phénomène qu’ils ne manqueront pour rien au monde. Les yeux rivés sur leur télescope, ils pourront observer une masse parfaitement ronde revêtue de son plus bel habit couleur feu. Au Liban, les amateurs se préparent et les randonnées se mettent en place. L’occasion rêvée de faire connaissance avec la beauté mystérieuse de la mécanique céleste.

D’ici à fin août, Mars gagnera en éclat au point de « briller de ses mille feux et de rivaliser avec Jupiter » commentent les spécialistes.
Entre-temps, les rares clubs créés à cet effet s’apprêtent avec les moyens de bord à répondre à cette exceptionnelle invitation en provenance de l’espace.
Au jour J, plusieurs points de rencontre seront prévus à cette occasion, notamment aux Cèdres et dans la Békaa où seront installés des télescopes relativement puissants pour savourer des instants qui s’annoncent uniques. Le rendez-vous martien est en effet une occasion en or pour sensibiliser le grand public aux rouages de cette horloge cosmique qui ne finit pas d’étonner l’humanité.

Déneb, Phekda
et les autres…
Accusant un retard de plusieurs années sur les autres pays, le Liban a commencé à s’intéresser aux phénomènes astronomiques il y a quelques années à peine. À l’origine du mouvement, « quelques fous qui lorgnent sur le ciel du matin au soir », comme dit l’un d’eux. Lui et ses camarades, trois ou quatre véritables astronomes, se sont spécialisés à l’étranger, mais, faute d’observatoire ou de centre de recherches, ils ont fini par se recycler dans l’enseignement. Par un effet de contagion, la passion s’est transmise à quelques disciples qui, aujourd’hui, font l’impossible pour vulgariser un loisir pédagogique à plus d’un égard.
Majdi Saad, un scientifique amoureux du ciel, en a aujourd’hui la certitude : l’astronomie est, dit-il, cette fenêtre sur l’univers qui nous permet de nous interroger perpétuellement sur le sens de l’existence. C’est un mode de pensée que les peuples arabes, qui étaient à l’origine même de cette science, ont intérêt à réintroduire dans leur culture. « Cette discipline est également un moyen pour se réconcilier avec la rationalité des sciences que nous ignorons tant dans cette région », constate l’expert.
« Il suffit de consulter les noms des dizaines de constellations d’étoiles pour se rendre compte qu’elles portent, à ce jour, des noms arabes », rappelle Majdi en citant au passage des étoiles dont le nom arabe a été retenu par les astronomes : Déneb, Phekda, Ras Alhague, Sadr, Ruchbah, etc. Diplômé en sciences, Majdi a très tôt été happé par la magie de l’astronomie jurant de faire de son mieux pour la mettre à portée des enfants et du monde arabe dans son ensemble. Depuis près de cinq ans, il prêche une meilleure connaissance d’un héritage millénaire légué par nos ancêtres à travers l’histoire, cette discipline étant une des plus vieilles sciences sur terre.

Voyage à travers les années-lumière
Du haut de sa terrasse où il a installé un télescope, il invite ses visiteurs à un petit voyage dans le morceau de ciel qui se déploie sous leurs regards. Déplaçant la lentille géante de sa lunette, il nous indique l’emplacement de la Grande Ourse, de la Petite Ourse, de Cassiopée, d’Orion, autant de constellations dont il connaît la localisation presque par cœur. « Dans le temps, nos ancêtres pensaient que la météorite représentait l’âme vagabonde d’une personne décédée », dit-il avant de relever, outre l’intérêt scientifique ou même métaphysique, que l’astronomie peut également nous renseigner sur l’histoire culturelle et anthropologique des peuples.
D’un mouvement subtil, il pointe son instrument sur un énorme croissant lumineux aux sinuosités grises. À moitié entamée, la Lune se déploie dans toute sa magnificence en distillant son éclat à travers le disque de verre. « Ce sont des moments pareils qui suscitent chez l’homme des interrogations métaphysiques fondamentales et renforcent les croyants dans leur foi, souligne-t-il. L’astronomie est la discipline par excellence qui peut rapprocher les hommes. À travers elle, ils réalisent qu’en définitive ils appartiennent à cette même grandeur. »
Nassim Boustany, ingénieur télécoms, vit au quotidien sa passion pour l’astronomie en retrouvant, tous les soirs à des heures fixes, son télescope. Pour lui, cet exercice se résume en une perpétuelle quête de la vérité, « une réflexion sur les origines de l’univers, mais aussi sur son évolution, tout en s’interrogeant éventuellement sur sa fin. Car, dit-il, si l’on admet la théorie du big bang, on pourrait par là même admettre qu’un jour, il y aurait une recompression de l’univers qui pourrait redevenir un point singulier », affirme cet amateur qui ne manque pas de souligner qu’il s’agit encore de simples théories cosmologiques.
L’intérêt qu’il porte pour l’astronomie s’est doublé d’une curiosité pour toutes les recherches qui tentent de prouver l’existence de systèmes solaires identifiables au nôtre.

Un voyage en apesanteur
Apprendre à naviguer à travers les galaxies, les nébuleuses, les comètes et tous les autres habitants du ciel est pour Majdi Saad, une affaire de loisirs. « N’importe qui peut, en 10 jours, s’initier à cette discipline, à condition d’être animé au départ d’un brin de passion. » Cet astronome en puissance estime d’ailleurs que cette activité ludique doit petit à petit se généraliser dans les écoles pour se transformer en matière pédagogique. Son projet futur ? Un concours portant sur la discipline qu’il lancera, à partir d’un magazine scientifique qu’il vient de fonder, auprès des écoles, et qui devrait en principe profiter aux élèves aussi bien qu’aux professeurs. Les gagnants seront envoyés à la Cité des Étoiles, près de Moscou, pour effectuer un vol gravitationnel au cours duquel les conditions de l’apesanteur sont recréées, ou encore un voyage aux confins de l’espace en Mig 25, un avion qui vole à deux fois la vitesse du son.
Majdi s’est d’ailleurs largement inspiré des programmes offerts à la jeunesse américaine par la Nasa, qui cherche constamment à repérer les jeunes talents. Son idée consiste « à attirer la jeunesse libanaise vers un loisir intelligent ». Majdi n’est toutefois pas seul dans l’arène. D’autres amateurs militent avec lui pour répandre le langage astronomique auprès du grand public.

À la belle étoile
La Lebanese Adventure, une société d’écotourisme, organise depuis cinq ans des campings en plein air pour l’observation des étoiles. Au cours des veillées à la belle étoile qui se prolongent jusqu’au petit matin, les groupes partagent ensemble le plaisir de scruter le ciel en apprenant à repérer des adresses utiles sur la voûte céleste. Conférences, projection de diapositives et dîner du terroir viennent agrémenter ces moments délicieux auprès du ciel. Les plus petits sont généralement initiés à cette activité dans des classes dites vertes (en été), orange (en automne). Serge Soued, l’un des fondateurs de la société, ne rate aucun rendez-vous avec la nature. Outre le rendez-vous cosmique du 27 août prochain, M. Soued nous rappelle que l’espace nous offre préalablement un autre rendez-vous presque aussi fascinant : la pluie des perséides (ou la pluie des étoiles filantes) qui tombe cette année avec la journée du 13 août.
Malheureusement, indique M. Boustany, la pluie des perséides coïncidera ce soir-là avec une pleine lune, ce qui va contribuer à réduire sensiblement la luminosité des hordes d’étoiles, dont on pourra contempler les plus brillantes. « L’idéal serait de les observer à 2 heures du matin », dit-il .
Cette date témoignera également d’un second phénomène, qui se produira le même jour, à savoir le positionnement de Mars sur le même axe que la Lune, « une conjoncture rare », précise encore le spécialiste.
Enfin, tous ceux qui manqueront ce premier rendez-vous pourront se rattraper la nuit du 27, lorsque la Terre se mobilisera pour accueillir l’avancée phénoménale de sa voisine légendaire.
Il reste à souhaiter à tous les amoureux de l’espace une nuit bien sombre – « condition idéale pour l’observation », et un ciel dégagé et vierge de toute pollution lumineuse, ennemi juré des astronomes en herbe. À vos télescopes, prêts…

La pluie des perséides
Au mois d’août de chaque année, nous avons droit à un magnifique spectacle céleste grâce à la pluie d’étoiles filantes des perséides.
Comme un leitmotiv, la pluie d’étoiles filantes des perséides revient le 13 de ce mois illuminer nos nuits assombries par la pollution.
Comment expliquer ce phénomène ? À cette occasion, expliquent les astronomes, la Terre traverse un essaim de poussières laissé lors du récent passage de la comète Swift-Tuttle. Un grand nombre de poussières, de la grosseur d’un grain de sable, pénètrent alors à grande vitesse dans l’atmosphère terrestre. Leur passage excite l’air qui devient lumineux à cause de la chaleur dégagée par la friction. On aperçoit alors une traînée lumineuse sur la trajectoire du grain de poussière. C’est cette traînée lumineuse qu’on nomme étoile filante.
Lorsque la Terre traverse un nuage de poussières comme celui du mois d’août, on assiste à une pluie d’étoiles filantes. La pluie de perséides atteindra son maximum cette année dans la nuit du 12 au 13 août. Pour bien apprécier le spectacle, il faut observer les étoiles filantes d’un site où le ciel est bien noir.
On peut donc s’attendre à observer une soixantaine d’étoiles filantes par heure dans les meilleures conditions.
Mars à la rencontre de la planète Terre
Le compte a rebours a commencé. Chaque instant qui passe nous rapproche un peu plus de Mars, au rythme de 10 kilomètres par seconde.
Plus éloignée du Soleil que la Terre, Mars met deux fois plus de temps pour boucler une orbite. Depuis mai, elle se rapproche de nous, pour être au plus prêt dans la nuit du 27 au 28 août. Située à 400 millions de kilomètres voici un an, elle atteindra la frontière des 55 758 millions de kilomètres de la Terre dans quelques jours. Il faut remonter 73 000 ans en arrière pour voir la planète aussi proche.
Beaucoup de bruit a circulé autour du fait que dans la nuit du 27 août 2003, Mars sera plus proche de nous qu’elle ne l’a jamais été depuis des dizaines de milliers d’années . Exprimé autrement, cela revient à dire que le dernier hominidé à avoir assisté à un tel spectacle était l’homme de Neanderthal.
Les astronomes appellent ce rapprochement « oppositions périhéliques ». Cela signifie que Mars se trouve alors proche de son périhélie, c’est-à-dire le point de son orbite autour du Soleil où elle se trouve le plus proche de ce dernier. L’orbite de Mars, comme celle de toutes les planètes, est une ellipse, aussi la distance entre la planète et le Soleil varie continuellement le long de l’orbite. «Opposition » signifie que le Soleil, la Terre et Mars sont parfaitement alignés, avec la Terre au milieu. Par conséquent, Mars et le Soleil apparaissent à l’opposé l’un de l’autre dans le ciel. Et quand Mars se trouve à la fois à l’opposition et proche de son périhélie, elle est très proche de la Terre.
Avez-vous lu ceci jusqu’à la fin ? Félicitations ! Nous sommes heureux de vous apprendre que, dans le temps nécessaire à cette lecture, vous vous êtes rapprochés de quelque 2 000 kilomètres de Mars…
Adresses et renseignements utiles
Pour tout renseignement supplémentaire, vous pouvez contacter :
Majdi Saad : 03/679879
Lebanese Adventure : 03/ 360027 – 03/214989 – 01/398982.
À ne pas manquer :
« Une soirée martienne » sur France 2, le mardi 12 août à 21h50.

Jeanine JALKH
L’ennui, un mal dévastateur qui peut parfois conduire les jeunes à la dérive. La jeunesse libanaise, sur ce plan, n’est pas totalement à l’abri de ce fléau, en dépit du plus grand rôle accordé à la cellule familiale au Liban par rapport à l’Occident. Pour remplir les moments de loisirs et notre temps libre en groupe ou en famille, quoi de plus sain, quoi de plus...