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Prisonniers - Le ministre israélien de la Défense confirme « des contacts en cours », mais avec des réserves sur les résultats Israël exclut de libérer Barghouthi dans le cadre de l’échange avec le Hezbollah

Le chef du Fateh en Cisjordanie, Marwan Barghouthi, n’est pas impliqué dans un éventuel échange de prisonniers avec le Hezbollah, ont indiqué mardi les ministres israéliens de la Défense et de la Sécurité intérieure, Shaoul Mofaz et Tsahi Hanegbi. « Nous n’avons pas l’intention de libérer Barghouthi », a déclaré le premier, lors d’une visite au poste militaire d’Erez, à l’entrée nord de la bande de Gaza où il a rencontré des officiers en service dans le secteur, a rapporté la radio publique israélienne, citée par l’AFP. Shaoul Mofaz a néanmoins confirmé des « contacts en cours » avec le Hezbollah en vue d’un éventuel échange de prisonniers mais a recommandé la prudence quant à leurs éventuels résultats. « Il (Barghouthi) doit rester en prison des dizaines d’années, car il s’agit d’un criminel qui a manqué à ses engagements en ayant recours à la violence. Il répond de terrorisme et des meurtres de nombreux Israéliens », avait déclaré plus tôt Tsahi Hanegbi à la radio, toujours cité par l’AFP. Marwan Barghouthi avait été capturé en 2002 par l’armée israélienne à Ramallah en Cisjordanie et traduit devant un tribunal israélien. Il a été inculpé de « meurtres », « d’appartenance à une organisation terroriste et de détention d’armes », chefs d’accusation pour lesquels il encourt la prison à vie. Et selon une source israélienne officielle, c’est avant-hier lundi, en soirée, que le général de réserve Ilan Biran s’est rendu en Allemagne pour discuter avec le coordonnateur des services secrets allemands, Ernst Uhrlau, des termes d’un éventuel échange de prisonniers avec le Hezbollah, dont le secrétaire général, Hassan Nasrallah, avait souligné en début de semaine que les négociations avec Israël « avaient beaucoup avancé », donnant « un grand espoir » de parvenir « bientôt » à un accord. Et d’après le quotidien Haaretz, l’échange des prisonniers prévoirait l’élargissement de détenus palestiniens dont Israël pourrait exiger l’exil à l’étranger.
Tout cela n’a pas empêché la presse palestinienne d’affirmer que l’État hébreu et le parti intégriste sont sur le point de procéder à cet échange, qui prévoit notamment la libération de 400 prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les geôles israéliennes. Citant « une source palestinienne informée », le journal al-Qods indique que l’échange, rendu possible grâce à une médiation allemande, doit « vraisemblablement » intervenir après les fêtes juives du week-end s’achevant ce dimanche.
Parmi ces 400 prisonniers, figurent 185 Libanais, Syriens et Jordaniens, et le reste se compose de Palestiniens, précise le journal. « Tous les groupes palestiniens ont présenté (au Hezbollah) des listes avec les noms des prisonniers qu’ils souhaitent voir libérés dans le cadre de cet échange », a affirmé la source palestinienne au journal. Qui a ajouté, parallèlement aux démentis des ministres israéliens, que Marwan Barghouthi, ainsi qu’un haut responsable du Hamas, cheikh Hassan Youssef, sont « en tête des listes ». Même le quotidien al-Ayyam de Ramallah affirme qu’ « il est presque sûr » que les deux noms cités par al-Qods figurent parmi les prisonniers qui seraient libérés dans le cadre de l’échange, « prévu dans les tous prochains jours ». Pour sa part, la radio publique israélienne, citant un officiel dont elle n’a pas précisé l’identité, a indiqué hier qu’aucune réunion du cabinet de sécurité israélien présidé par Ariel Sharon n’est prévue d’ici à la fin de la semaine à propos de cet échange de prisonniers. D’autant plus qu’avant d’être définitif, l’accord en cours de négociation doit impérativement être approuvé par ce cabinet. « Nous n’en sommes pas encore là », dit une source israélienne haut placée, citée par l’agence Reuters, qui rapporte également une déclaration d’Ephraïm Halevy, un ancien directeur du Mossad qui s’était déclaré au début du mois favorable à la libération de Marwan Barghouthi et à l’abandon de la politique visant à refuser la relaxe de tout Palestinien « ayant du sang sur les mains ». Halevy, toujours interrogé par Reuters, a souligné que Barghouthi « pourrait faire partie d’une direction palestinienne pragmatique », avec laquelle Israël pourrait « travailler ». Rappelons enfin que le 24 août dernier, Israël avait restitué au Hezbollah les cadavres de deux de ses combattants, donnant ainsi le premier signe d’un progrès tangible depuis des années dans la médiation allemande en vue d’un échange de prisonniers. Le Hezbollah détient quant à lui depuis octobre 2000 trois soldats israéliens, capturés dans la zone des fermes de Chebaa et présumés morts par Israël. Il détient en outre Elhanan Tanenbaum, un homme d’affaires, colonel de réserve de l’armée, que le Hezbollah présente comme un agent du renseignement israélien. De son côté, Israël détient une vingtaine de Libanais, dont deux dirigeants du Hezbollah, Abdel-Karim Obeid et Moustapha Dirani, enlevés par Israël au Liban, respectivement en 1989 et en 1994. Quelque six mille prisonniers palestiniens sont par ailleurs détenus par l’État hébreu.
Le chef du Fateh en Cisjordanie, Marwan Barghouthi, n’est pas impliqué dans un éventuel échange de prisonniers avec le Hezbollah, ont indiqué mardi les ministres israéliens de la Défense et de la Sécurité intérieure, Shaoul Mofaz et Tsahi Hanegbi. « Nous n’avons pas l’intention de libérer Barghouthi », a déclaré le premier, lors d’une visite au poste militaire...