Tout cela n’a pas empêché la presse palestinienne d’affirmer que l’État hébreu et le parti intégriste sont sur le point de procéder à cet échange, qui prévoit notamment la libération de 400 prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les geôles israéliennes. Citant « une source palestinienne informée », le journal al-Qods indique que l’échange, rendu possible grâce à une médiation allemande, doit « vraisemblablement » intervenir après les fêtes juives du week-end s’achevant ce dimanche.
Parmi ces 400 prisonniers, figurent 185 Libanais, Syriens et Jordaniens, et le reste se compose de Palestiniens, précise le journal. « Tous les groupes palestiniens ont présenté (au Hezbollah) des listes avec les noms des prisonniers qu’ils souhaitent voir libérés dans le cadre de cet échange », a affirmé la source palestinienne au journal. Qui a ajouté, parallèlement aux démentis des ministres israéliens, que Marwan Barghouthi, ainsi qu’un haut responsable du Hamas, cheikh Hassan Youssef, sont « en tête des listes ». Même le quotidien al-Ayyam de Ramallah affirme qu’ « il est presque sûr » que les deux noms cités par al-Qods figurent parmi les prisonniers qui seraient libérés dans le cadre de l’échange, « prévu dans les tous prochains jours ». Pour sa part, la radio publique israélienne, citant un officiel dont elle n’a pas précisé l’identité, a indiqué hier qu’aucune réunion du cabinet de sécurité israélien présidé par Ariel Sharon n’est prévue d’ici à la fin de la semaine à propos de cet échange de prisonniers. D’autant plus qu’avant d’être définitif, l’accord en cours de négociation doit impérativement être approuvé par ce cabinet. « Nous n’en sommes pas encore là », dit une source israélienne haut placée, citée par l’agence Reuters, qui rapporte également une déclaration d’Ephraïm Halevy, un ancien directeur du Mossad qui s’était déclaré au début du mois favorable à la libération de Marwan Barghouthi et à l’abandon de la politique visant à refuser la relaxe de tout Palestinien « ayant du sang sur les mains ». Halevy, toujours interrogé par Reuters, a souligné que Barghouthi « pourrait faire partie d’une direction palestinienne pragmatique », avec laquelle Israël pourrait « travailler ». Rappelons enfin que le 24 août dernier, Israël avait restitué au Hezbollah les cadavres de deux de ses combattants, donnant ainsi le premier signe d’un progrès tangible depuis des années dans la médiation allemande en vue d’un échange de prisonniers. Le Hezbollah détient quant à lui depuis octobre 2000 trois soldats israéliens, capturés dans la zone des fermes de Chebaa et présumés morts par Israël. Il détient en outre Elhanan Tanenbaum, un homme d’affaires, colonel de réserve de l’armée, que le Hezbollah présente comme un agent du renseignement israélien. De son côté, Israël détient une vingtaine de Libanais, dont deux dirigeants du Hezbollah, Abdel-Karim Obeid et Moustapha Dirani, enlevés par Israël au Liban, respectivement en 1989 et en 1994. Quelque six mille prisonniers palestiniens sont par ailleurs détenus par l’État hébreu.
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