« L’Orient-Le Jour » publie de larges extraits de la déclaration prononcée en français par le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, lors de la réunion de Cancun.
«De la rive orientale de la Méditerranée au golfe du Mexique, il y a 20 000 kilomètres et un petit pas. Nous les avons franchis. Venus du Liban, un pays né avec le commerce et l’alphabet, mondialisé depuis 6 000 ans et porteur d’une vocation libérale ouverte qui en fait, avant même son accession officielle, à la fois un ancêtre et un enfant de l’OMC. (…)
« Pour un pays comme le nôtre, engagé dans l’accord arabe de libre-échange, partenaire de l’Union européenne et candidat à l’OMC, la vocation mondialiste n’est plus à démontrer. Le Liban n’en reste pas moins soucieux d’harmoniser ses engagements commerciaux et d’en réguler les effets : car la taille d’un pays, sa localisation géographique ne sauraient être des handicaps, le mettant à la merci des plus grands, des plus développés, des plus riches. Si nous ne voulons pas que l’OMC sombre dans son plus jeune âge dans la léthargie gériatrique des Nations unies, ce “round” doit être celui de la réflexion et de la mise en question. (…)
« À faire le bilan de l’après-Doha, le Liban, pays encore observateur, mais déjà partie prenante aux grands espoirs du commerce de demain, se doit de relever, avec ses frères arabes et islamiques, avec ses associés francophones, avec ses partenaires en voie de développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, que le pari pris il y a deux ans s’essouffle et se perd. Que la priorité au développement, présentée à Doha, pour faire passer les pilules libre-échangistes du monde industriel, n’a pas dépassé le stade du slogan. Et que le tout récent accord sur les Adpic et la santé publique me paraît être, tout au plus, une tentative de renflouer cette cinquième conférence ministérielle. Entendons les voix qui fusent de partout exigeant que le marché se mette au service de l’alimentation et de la santé et point le contraire. (…)
« Parce que nous nous trouvons à Cancun, sur cette terre éprouvée du Mexique et au milieu de ce peuple rompu à la lutte, le lieu et le moment se prêtent à un examen approfondi des plaies béantes qui minent l’économie mondiale. Ici plus qu’ailleurs, nous devons redonner leurs droits à la justice des politiques agricoles, à l’humanisation des choix commerciaux, au respect de la diversité culturelle. (…)
« Permettez-moi aussi d’attirer l’attention de notre assemblée sur les velléités de ségrégation qui se pratiquent à l’égard de certains États dont les candidatures sont jusqu’ici totalement et sciemment ignorées. Or la qualité de “ Nations unies du commerce ” ne peut s’accommoder de politiques d’exclusions commerciales qui sont le reflet d’exclusions politiques. Je pense à la Syrie, à l’Iran, à l’Autorité palestinienne. Je pense même à certaines organisations, notamment la Ligue arabe et l’Organisation intergouvernementale de la francophonie qui, pour les mêmes raisons, se trouvent toujours à la porte de l’OMC, réclament un moindre droit, à savoir le statut d’observateur permanent. (…)
« Le Liban, quant à lui, poursuivra dans les mois qui viennent ses négociations pour l’accession à l’OMC. Il le fera en toute confiance, car il remplit déjà la plupart des critères que nécessite l’adhésion. Un grand nombre de lois ont été adoptées et les législations non conformes ont été abolies ou révisées. Il y adhérera, convaincu que les petits pays peuvent défendre de grandes causes. Il le fera moins par souci d’éviter la marginalisation qu’avec l’espoir que l’organisation à laquelle il compte adhérer ne se laissera pas marginaliser et fera du commerce international un instrument de croissance durable et équilibrée au service des peuples de la planète. »
«De la rive orientale de la Méditerranée au golfe du Mexique, il y a 20 000 kilomètres et un petit pas. Nous les avons franchis. Venus du Liban, un pays né avec le commerce et l’alphabet, mondialisé depuis 6 000 ans et porteur d’une vocation libérale ouverte qui en fait, avant même son accession officielle, à la fois un ancêtre et un enfant de l’OMC. (…)
« Pour un pays comme le nôtre, engagé dans l’accord arabe de libre-échange, partenaire de l’Union européenne et candidat à l’OMC, la vocation mondialiste n’est plus à démontrer. Le Liban n’en reste pas moins soucieux d’harmoniser ses engagements commerciaux et d’en réguler les effets : car la taille d’un pays, sa localisation géographique ne sauraient être des handicaps, le mettant à la merci des plus grands, des plus développés, des plus riches. Si nous ne voulons pas que l’OMC sombre dans son plus jeune âge dans la léthargie gériatrique des Nations unies, ce “round” doit être celui de la réflexion et de la mise en question. (…)
« À faire le bilan de l’après-Doha, le Liban, pays encore observateur, mais déjà partie prenante aux grands espoirs du commerce de demain, se doit de relever, avec ses frères arabes et islamiques, avec ses associés francophones, avec ses partenaires en voie de développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, que le pari pris il y a deux ans s’essouffle et se perd. Que la priorité au développement, présentée à Doha, pour faire passer les pilules libre-échangistes du monde industriel, n’a pas dépassé le stade du slogan. Et que le tout récent accord sur les Adpic et la santé publique me paraît être, tout au plus, une tentative de renflouer cette cinquième conférence ministérielle. Entendons les voix qui fusent de partout exigeant que le marché se mette au service de l’alimentation et de la santé et point le contraire. (…)
« Parce que nous nous trouvons à Cancun, sur cette terre éprouvée du Mexique et au milieu de ce peuple rompu à la lutte, le lieu et le moment se prêtent à un examen approfondi des plaies béantes qui minent l’économie mondiale. Ici plus qu’ailleurs, nous devons redonner leurs droits à la justice des politiques agricoles, à l’humanisation des choix commerciaux, au respect de la diversité culturelle. (…)
« Permettez-moi aussi d’attirer l’attention de notre assemblée sur les velléités de ségrégation qui se pratiquent à l’égard de certains États dont les candidatures sont jusqu’ici totalement et sciemment ignorées. Or la qualité de “ Nations unies du commerce ” ne peut s’accommoder de politiques d’exclusions commerciales qui sont le reflet d’exclusions politiques. Je pense à la Syrie, à l’Iran, à l’Autorité palestinienne. Je pense même à certaines organisations, notamment la Ligue arabe et l’Organisation intergouvernementale de la francophonie qui, pour les mêmes raisons, se trouvent toujours à la porte de l’OMC, réclament un moindre droit, à savoir le statut d’observateur permanent. (…)
« Le Liban, quant à lui, poursuivra dans les mois qui viennent ses négociations pour l’accession à l’OMC. Il le fera en toute confiance, car il remplit déjà la plupart des critères que nécessite l’adhésion. Un grand nombre de lois ont été adoptées et les législations non conformes ont été abolies ou révisées. Il y adhérera, convaincu que les petits pays peuvent défendre de grandes causes. Il le fera moins par souci d’éviter la marginalisation qu’avec l’espoir que l’organisation à laquelle il compte adhérer ne se laissera pas marginaliser et fera du commerce international un instrument de croissance durable et équilibrée au service des peuples de la planète. »
« L’Orient-Le Jour » publie de larges extraits de la déclaration prononcée en français par le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, lors de la réunion de Cancun.«De la rive orientale de la Méditerranée au golfe du Mexique, il y a 20 000 kilomètres et un petit pas. Nous les avons franchis. Venus du Liban, un pays né avec le commerce et l’alphabet,...
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