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Commémoration - La Fondation honore les représentants des médias Rabab Sadr aux journalistes : Aidez-nous à transposer l’affaire de l’imam devant les instances internationales

C’est devenu un rendez-vous annuel, comme un pèlerinage ou l’occasion de se souvenir et de renouveler les engagements. La Fondation de l’imam Moussa Sadr organise chaque année un déjeuner de presse en hommage à l’imam disparu pour que sa cause ne meure pas et qu’un jour, enfin, son sort soit connu. Cette année, au-delà de la commémoration traditionnelle, une pointe de colère planait sur l’assistance, à cause, surtout, de ce qui est considéré comme l’arrogance avec laquelle le régime libyen traite ce dossier, alors qu’il est en train de payer des sommes énormes pour clore les contentieux qui l’ont longtemps opposé aux Américains, aux Britanniques et aux Français.
Le cadre luxueux de l’hôtel Mövenpick ne se prête pas vraiment à la commémoration, mais les membres de la Fondation Moussa Sadr ont réussi à transformer le salon de réception, dit le « Pavillon », en une salle sobre et discrète. Un simple portrait de l’imam disparu accroché sur un mur, un écran gigantesque installé de côté pour une petite projection alliant passé et avenir et des tables recouvertes de blanc, symbole d’espoir, constituent les seules décorations. Mme Rabab Sadr, accompagnée de son neveu Sadreddine (le fils de l’imam) et de ses propres fils, accueille les invités (essentiellement des journalistes), avec une attention particulière pour chacun. C’est d’ailleurs elle qui prononcera le discours au nom de la Fondation. Un discours qui est un hommage aux médias et à leur rôle dans la recherche de la vérité et un rapide rappel des principes défendus par l’imam, dont la liberté de la presse n’est pas le moindre. Dans un silence quasi religieux, Mme Sadr Charafeddine a rappelé que son frère, l’imam, a disparu depuis 25 ans et que l’une des missions des médias est « de nous aider à ne pas oublier nos racines ».

Une voix contre l’oppression
Mme Sadr Charafeddine a laissé entendre qu’il était temps que la disparition de l’imam Moussa Sadr soit portée devant des tribunaux internationaux, puisque apparemment, les contacts et les pressions « sur le régime criminel » en Libye ne servent à rien. La présidente de la Fondation a précisé qu’il avait été question de former un groupe des personnes lésées par le régime libyen et de porter une plainte collective devant les instances internationales, mais une à une les autres personnes ou parties concernées se sont désistées, soumises sans doute à de fortes pressions. Aujourd’hui donc, la Fondation a choisi ses avocats, et il est sérieusement question de s’adresser aux instances internationales. « Mais nous avons besoin de l’appui de la presse, pour faire entendre notre voix, cette presse qui s’élève toujours contre l’oppression. » Mme Sadr a souhaité la mise en place d’une véritable campagne médiatique qui pousserait le ministre libanais des Affaires étrangères à hausser le ton au cours des réunions de la Ligue arabe et peut-être à aller lui-même jusqu’à décider de rompre les relations diplomatiques du Liban avec la Libye...
En conclusion, Mme Sadr Charafeddine a annoncé la tenue du congrès annuel de la Fondation en décembre prochain.
Le président de l’Ordre de la presse, M. Mohammed Baalbacki, a pris aussi la parole pour rappeler qu’Israël ne laisse jamais tomber ses citoyens et les recherche partout, mobilisant le monde entier même lorsqu’ils sont morts. « Le Liban devrait en faire autant, surtout lorsque la personne en question est l’imam Moussa Sadr, qui a éclairé le Liban de sa sagesse et de ses principes », a déclaré M. Baalbacki, d’une voix tonitruante.
Des jeunes filles membres de la Fondation ont ensuite présenté un sketch satirique sur la situation du pays, la sourde oreille des responsables aux malheurs des citoyens et aux grandes causes qu’ils sont censés défendre, et l’apparition d’une faible lueur, la bougie de l’espoir qui nous pousse malgré tout à aller de l’avant. Une projection de dix minutes a eu ensuite lieu, un peu dans le style du fameux discours de Martin Luther King. On serait donc en 2013, le Liban serait un pays idéal, la presse se serait lancée dans l’investigation au lieu de privilégier la complaisance et les principes de l’imam seraient toujours là, pour guider les hommes de bonne volonté. La bonne volonté, ce n’est d’ailleurs pas ce qui manque à la Fondation et à ses membres. Mais ce qu’il faudrait, c’est que le Liban prenne conscience de l’importance de cette cause, pas pour des raisons politiques ou des intérêts particuliers, mais pour sa crédibilité auprès de ses propres citoyens.

S.H.
C’est devenu un rendez-vous annuel, comme un pèlerinage ou l’occasion de se souvenir et de renouveler les engagements. La Fondation de l’imam Moussa Sadr organise chaque année un déjeuner de presse en hommage à l’imam disparu pour que sa cause ne meure pas et qu’un jour, enfin, son sort soit connu. Cette année, au-delà de la commémoration traditionnelle, une pointe de...