Rechercher
Rechercher

Actualités

Exécutif - 300 milliards de LL à l’EDL, restructuration du CDR, projet de création de sociétés de cellulaire La première réunion depuis trois semaines du Conseil des ministres s’est déroulée dans un climat consensuel (photo)

De l’avis de la plupart des membres du gouvernement, les décisions prises hier en Conseil des ministres auraient été le fruit d’un consensus, et les discussions au cours de la réunion – la première depuis trois semaines – se sont caractérisées par « leur sérieux et leur profondeur ».
Parmi les principales décisions adoptées lors de cette réunion, qui a duré environ cinq heures, il convient de retenir celles qui concernent le Conseil du développement et de la reconstruction, le réseau cellulaire et le secteur de l’électricité. Présidé par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, le Conseil des ministres a décidé d’approuver une avance à l’EDL d’un montant de 300 milliards de LL destinés à l’achat de fuel. Mais aucune mesure n’a été adoptée pour ce qui a trait à l’ensemble du dossier, une séance spéciale devant lui être consacrée mercredi prochain, à la lumière du rapport que le PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, a soumis au gouvernement.
Le dossier des carrières et le plan décennal de la construction de barrages hydrauliques seront également évoqués lors de cette même réunion. D’autre part, selon des sources ministérielles, le président Lahoud aurait insisté pour que les 300 milliards de LL soient dépensés, graduellement, suivant les besoins.

La restructuration du CDR
Alors que le projet de modification du plan directeur du centre-ville réclamé par Solidere a été reporté, en attendant le retour de voyage du ministre des Transports, Négib Mikati, le deuxième point abordé après l’électricité, et pendant plus d’une heure et demie, a été celui de la restructuration du CDR. Les présidents de la République et du Conseil, Émile Lahoud et Rafic Hariri, ainsi que la plupart des ministres ont participé aux discussions relatives à ce dossier à la lumière des explications données par le vice-Premier ministre Issam Farès. Grosso modo, et conformément surtout aux vœux du chef de l’État, le PDG de cet organisme ne jouira plus seul du pouvoir de décision. Selon des sources ministérielles, M. Lahoud a notamment rappelé que le CDR avait été créé en 1977 en vue d’exécuter des projets urgents que les administrations traditionnelles auraient eu de la difficulté à réaliser dans les délais en raison de l’esprit de routine régnant qui ralentit leur travail. Aujourd’hui, le CDR est devenu pratiquement omnipotent privant certains ministères de leurs prérogatives. Or, pour le président de la République, il est évident que ces ministères doivent remplir à nouveau leur rôle initial, d’autant plus que les activités du CDR ne sont pas soumises au contrôle de la Cour des comptes. M. Lahoud a même suggéré l’adoption de la proposition de loi qui consiste à redonner vie au ministère du Plan. En résumé, le chef de l’État juge inconcevable que le seul PDG ait la haute main sur toutes les activités du Conseil du développement et de la reconstruction. D’où la décision de confier dorénavant au PDG, mais aussi au conseil d’administration et au bureau du conseil, le soin d’élaborer les décisions qui devront être soumises aussi pour approbation au Conseil des ministres.
D’aucuns ont estimé que la nouvelle formule adoptée concernant la restructuration du CDR érodait le pouvoir de M. Hariri. Mais celui-ci a tenu à affirmer qu’il était tout à fait « satisfait » de la décision. À l’issue de la réunion du Conseil des ministres, et dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes présents, il a déclaré : « En réalité, ce qui a été décidé aujourd’hui (hier) est déjà pratiquement appliqué, quoi qu’en disent certains. » Il convient de noter dans ce cadre que le chef du gouvernement s’est montré particulièrement conciliant en affirmant d’abord que les décisions avaient toutes été le fruit d’un consensus, et que les questions qui avaient été reportées à une date ultérieure ne sont nullement litigieuses. « Elles ont été ajournées parce qu’elles nécessitent un examen plus approfondi », a-t-il précisé.

Le réseau cellulaire
La question du réseau cellulaire a été longuement débattue par les participants à la réunion, qui ont approuvé le projet de loi portant sur la création de deux compagnies pour « l’appropriation, l’exploitation, l’administration et la gestion des deux réseaux cellulaires ». Les discussions ont essentiellement eu pour objet la composition des conseils d’administration de ces deux sociétés. Les présidents Lahoud et Hariri sont tous deux convenus de la nécessité d’empêcher toute intervention de l’État dans la désignation des membres du conseil d’administration de manière à étouffer dans l’œuf les rumeurs concernant un partage d’influence entre responsables politiques. De son côté, le ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, a formulé au sujet de la téléphonie mobile « un certain nombre d’observations juridiques » qu’il a soumises au ministre des Télécommunications Jean-Louis Cardahi.
Là-dessus, le président Lahoud a insisté sur l’importance de garanties financières préservant les droits de l’État. Il a en outre attiré l’attention des personnes présentes sur la nécessité de s’assurer de l’identité des membres des conseils d’administration de ces deux sociétés, de manière à éviter que celles-ci ne tombent entre les mains d’étrangers à qui la loi libanaise interdit toute forme d’appropriation.

Les indications officielles
Au terme de la réunion, le porte-parole du Conseil des ministres, Michel Samaha, a notamment déclaré que le président Lahoud avait pris la parole au début de la séance pour réaffirmer l’importance de l’opération de réforme, un processus qui, selon lui, devrait être permanent et impartial. Dénonçant par ailleurs l’attentat dont l’ayatollah Mohammed Baqer al-Hakim a été victime à Najaf, le chef de l’État a présenté ses condoléances au peuple irakien, au nom du gouvernement et du peuple libanais.
D’autre part, le Conseil des ministres a approuvé l’octroi d’une avance de 300 milliards de LL à l’EDL. Le chef du gouvernement a toutefois demandé au ministre de l’Énergie d’éviter l’achat dès à présent des dérivés pétroliers pour une longue période, le temps de trouver de meilleures sources de financement.
Le Conseil des ministres a en outre approuvé le décret nommant une nouvelle fois, pour une durée d’un an, le président du Conseil de la Fonction publique, président de l’Inspection centrale pi. Il a également désigné l’ingénieur Louis Lahoud Lahoud, directeur du ministère de l’Agriculture, en lieu et place du directeur mis à la disposition du Conseil des ministres, Joseph Jabbour.
Notons enfin qu’au moment où la réunion du Conseil des ministres se déroulait, un sit-in était organisé devant le siège du gouvernement par le Rassemblement du salut et du changement de Najah Wakim, en signe de protestation contre la corruption de la classe politique.
De l’avis de la plupart des membres du gouvernement, les décisions prises hier en Conseil des ministres auraient été le fruit d’un consensus, et les discussions au cours de la réunion – la première depuis trois semaines – se sont caractérisées par « leur sérieux et leur profondeur ».Parmi les principales décisions adoptées lors de cette réunion, qui a duré environ...