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Berry rencontre Ghazalé et nuance ses propos

C’est la belle saison qui commence, dans la Békaa. Il n’est donc pas étonnant que Berry s’y sente attiré. Après sa prestation d’orateur mordant à Baalbeck, qui lui a valu de la grogne, il s’est rendu à Anjar. Plate destination habituelle de dirigeants qui, comme Hariri, font face à des problèmes relationnels. Berry y a rencontré le général Rustom Ghazalé, officier syrien traitant du dossier libanais. L’entretien a porté sur tout et sur rien. C’est-à-dire sur les réactions que le discours du président de la Chambre a pu provoquer çà ou là. Des parties déterminées ont protesté en effet, notamment auprès des décideurs (ce qui s’appelle en termes de potache rapporter sur les copains), contre les attaques inopinées du président de la Chambre. Qui, comme on sait, s’est montré critique, acerbe même, à l’encontre de divers pôles d’influence et même du régime. Classé comme on sait ligne rouge inattaquable, par Damas. C’est d’ailleurs ce qui a permis aux personnalités que Berry a pu froisser de porter plainte en haut lieu, si l’on peut dire. Dès lors Berry, sans être convoqué, forme peu flatteuse de présenter les choses, semble avoir compris de lui-même qu’il serait bon d’aller voir Ghazalé pour clarifier les choses et arrondir les angles. Il l’a fait sans tarder. Et il a bien fait. Car on ne lui a pas caché que ses sorties de tribun étaient plutôt intempestives. Dans ce sens qu’elles allaient dans le sens d’un climat de tension que les décideurs réprouvent. Surtout quand les propos émanent d’un personnage on ne peut plus officiel, dont les vues peuvent être fâcheusement interprétées. Même si, en définitive, ces considérations peuvent être assimilées à de la légitime défense. Dans ce sens que Berry a surtout axé sur le rôle du Parlement, critiqué pour son absentéisme, en répliquant que la Chambre reste bien présente et surveille de près le gouvernement. Exemples à l’appui et c’est ce qui a jeté de l’huile sur le feu. Quoi qu’il en soit, l’étape de Anjar a, semble-t-il, été rendue nécessaire quand, après le discours de Baalbeck, Berry a été relancé par un cadre très influent, particulièrement proche des Syriens. À cette personnalité, comme par la suite au général Ghazalé, Berry a expliqué, indiquent des sources informées, qu’il avait simplement voulu tirer la sonnette d’alarme. Et qu’il n’avait pas eu l’intention d’ouvrir un front quelconque contre quiconque. Il a ajouté qu’il a tenté de rappeler à tous, lui compris, les responsabilités de l’heure. Précisant que pour sa propre part il ne couvrirait plus politiquement un responsable, un haut fonctionnaire qui serait inculpé ou soupçonné de corruption. En ajoutant qu’il est personnellement pour l’ouverture de tous les dossiers, sans exception, si l’on veut vraiment engager la réforme. Malgré ces explications, et toujours selon les mêmes sources, l’officier syrien a émis des remarques critiques sur la démarche de Berry. Aussi, pour parachever le travail diplomatique accompli en faveur de sa propre cause, le président de la Chambre a jugé opportun d’inviter le général à sa table de Msayleh, dimanche prochain. L’occasion d’un banquet qui devra réunir nombre de politiciens.
Par ailleurs, les Syriens n’en veulent pas qu’à Berry seulement. Selon certains de leurs confidents locaux, ils seraient désagréablement surpris par la nonchalance, l’amateurisme, du pouvoir libanais face aux lourds dossiers de la crise socio-économique. Ils estiment que les responsables du cru devraient s’y mettre plus sérieusement, tenter de trouver des solutions de fond en évitant les palliatifs, et aller plus vite en besogne. Loin des considérations d’intérêts particuliers ou de lutte d’influence. Ce qui est sans doute trop demander à nos professionnels.

Philippe ABI-AKL

Le chef des SR syriens à Koraytem
Le chef des services de rensignements syriens au Liban, le général Rustom Ghazalé, a rendu visite hier à Koraytem au chef du gouvernement, Rafic Hariri, après avoir pris part au déjeuner donné en son honneur à Khaldé par le député Talal Arslane.
M. Ghazalé sera dimanche l’hôte du chef du Parlement, Nabih Berry, qui doit également donner un déjeuner en son honneur en sa résidence à Msayleh.
C’est la belle saison qui commence, dans la Békaa. Il n’est donc pas étonnant que Berry s’y sente attiré. Après sa prestation d’orateur mordant à Baalbeck, qui lui a valu de la grogne, il s’est rendu à Anjar. Plate destination habituelle de dirigeants qui, comme Hariri, font face à des problèmes relationnels. Berry y a rencontré le général Rustom Ghazalé, officier...