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Enquête à l’échelle nationale sur la situation des jeunes 11,5 % de la population active est au chômage, 42 % des ménages gagnent moins de 800 000 LL par mois

Salle comble pour la présentation de l’ouvrage en trois volume de Choghig Kasparian, L’entrée des jeunes Libanais dans la vie active et l’émigration. L’enquête, réalisée par le département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Saint-Joseph, a mobilisé 21 chefs de service et 200 enquêteurs qui ont interrogé 18 243 ménages répartis sur tout le territoire .
À cette occasion, le RP Sélim Abou a indiqué que le département de sociologie et d’anthropologie s’est illustré, depuis 1980, par des travaux de recherches sur les problèmes de la société libanaise et, plus précisément, sur « La population déplacée par la guerre » et sur « L’anatomie de la francophonie libanaise ». Ces deux études, réalisées en collaboration avec Robert et Choghig Kasparian « les piliers de la centrale de la statistique », ont été respectivement financées par l’ACDI (Agence canadienne pour le développement international) et la Mission culturelle de l’ambassade de France. Une enveloppe de 500 000 dollars américains a été débloquée pour chacune de ces enquêtes, a signalé le père Abou, avant d’annoncer qu’un « observatoire des réalités sociales » sera bientôt créé à Beyrouth.
Prenant ensuite la parole, Mme Choghig Kasparian a présenté l’ouvrage L’entrée des jeunes Libanais dans la vie active et l’émigration. Les résultats de l’enquête menée à l’échelle nationale pour étudier la situation des 18 à 35 ans engagés dans la vie active sont analysés dans trois volumes publiés sur les thèmes suivants : « La population libanaise et ses caractéristiques » ; « L’insertion professionnelle des jeunes » ; « les Libanais émigrés depuis 1975 ». Chacun de ces volumes contient des analyses de chiffres, des cartes thématiques de résultats et des tableaux détaillés bilingues.
En fait, ce sont les chiffres qui frappent. En vrac, l’étude estime la population libanaise, à la fin de 2001, à 3 935 000 individus dont 37,1 % ont moins de 20 ans. Et 31,8 %, entre 18 et 35 ans. Par ailleurs, à partir de 30 ans et jusqu’à l’âge de 50 ans, le nombre d’hommes est inférieur à celui des femmes.
Le taux d’analphabétisme est en regression : 8 % contre 11,6 % en 1997. Le taux de femmes universitaires (16,5 %) rattrape le taux d’hommes universitaires (18,9 %). Elles font d’ailleurs une entrée « massive » sur le marché du travail.
Toutefois, le taux de chômage de l’ensemble des actifs de 15 à 64 ans est estimé à 11,5 %. Il est plus élevé chez les 18 à 35 ans (15,5 %). Les jeunes travailleurs dans les secteurs de l’industrie et du commerce sont les plus touchés par l’inactivité forcée.
D’autre part, 45,3 % des jeunes chômeurs cherchent pour la première fois un emploi ; alors que 51,4 % cherchent un emploi depuis plus d’un an. C’est que « le niveau de formation est un facteur qui a un effet marqué sur les chômages des jeunes », indique Mme Kasparian. Chez les bacheliers, par exemple, le taux est de 18 %. Il est de 14,5 % pour les jeunes ayant au plus le brevet. Et de 13,8 % pour les diplômés d’université.
Quant au revenu que tire un jeune de son activité principale, il s’élève en moyenne à 640 000 LL par mois. Il est toutefois inférieur à 500 000 LL dans 41 % des cas. Et dépasse 1 500 000 pour quelque 5,4 % de jeunes travailleurs.
L’étude souligne que 42 % des ménages déclarent avoir un revenu mensuel inférieur à 800 000 LL.
Un peu plus que du tiers des jeunes actifs déclarent vouloir émigrer ou quitter provisoirement le pays.
Au chapitre « Les émigrés depuis 1975 », l’étude montre que 46,2 % des ménages ont au moins une personne résidant à l’étranger depuis 1975. Pour la période 1975-2000, 600 000 départs ont été enregistrés. La recherche d’un travail en serait la cause principale.
Environ 25 % des émigrés ont un diplôme universitaire. Parmi eux, 28,9 % sont des ingénieurs; 14,4 % sont des spécialistes des sciences médicales et 20 % sont spécialisés dans la gestion et les services.
20 % des émigrés sont installés dans les pays arabes, 25 % en Europe, 29 % en Amérique du Nord, 13 % en Australie et 6 % en Afrique. D’après les déclarations des familles, plus de la moitié de ces émigrés sont partis définitivement et n’ont plus l’intention de revenir.
En bref, cet ouvrage, qui vise l’étude de l’émigration et planche sur la situation des jeunes dans la vie active et les difficultés rencontrées dans la recherche d’un emploi, permet aussi, grâce aux informations recueillies auprès des ménages, de décrire les principales caractéristiques de la population libanaise. Un outil indispensable pour les chercheurs et les décideurs dans le domaine public.

M.M.
Salle comble pour la présentation de l’ouvrage en trois volume de Choghig Kasparian, L’entrée des jeunes Libanais dans la vie active et l’émigration. L’enquête, réalisée par le département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Saint-Joseph, a mobilisé 21 chefs de service et 200 enquêteurs qui ont interrogé 18 243 ménages répartis sur tout le...