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Un quotidien sain, qui privilégie hygiène et exercice physique, selon le général Mahmoud Jamal Une journée de la vie de caserne à Warwar(photo)

La vie de caserne, ils ne l’ont pas choisie. Et pourtant, après quelques jours difficiles, ils finissent par s’y adapter. À la caserne de Warwar, à Hadeth, où 3 000 conscrits servent à chaque session, le général Mahmoud Jamal raconte leur vie quotidienne. Un quotidien sain, qui privilégie l’exercice physique et l’hygiène et qui encourage le brassage des jeunes de différentes régions.
Il est l’heure de déjeuner pour les quelque 3 000 conscrits qui font leur service militaire à la caserne de Warwar. L’organisation est stricte : on mange à tour de rôle. Pendant que les uns s’attablent déjà à la cantine, située dans un énorme hangar, les autres font la queue dans un autre hangar et sont servis par une équipe de conscrits gantés et masqués, hygiène oblige. Les supérieurs surveillent étroitement l’opération, histoire d’éviter le désordre, et ordonnent aux conscrits de se dépêcher. En une heure, tous les effectifs doivent avoir terminé leur repas et lavé leur plateau.
Au menu du jour : riz, viande et yaourt cuisiné, plat mieux connu sous le nom de « laban emmo ». Portant plateau repas et pain, les conscrits se dirigent rapidement vers la cantine. Les portions sont généreuses. Le pain est servi à volonté. Certains même ont trois pains sous le bras. D’autres repartent avec un plateau presque vide, s’étant juste servi d’un fruit ou d’un peu de riz. « Ceux-là font la fine bouche », explique le général Mahmoud Jamal, responsable du camp d’entraînement de Warwar. En effet, quelques conscrits qui déclarent ne pas aimer ce plat font déjà la queue devant la « maison du soldat », boutique où ils peuvent acheter conserves, fromages en boîtes, croissants et pâtisseries à des prix très étudiés.

Des actes de vandalisme
« À leur arrivée au camp d’entraînement, de nombreux conscrits rechignent à goûter à la nourriture de la cantine. Mais, assure le général Jamal, nous leur fournissons une cuisine plus propre que celle de 95 % des restaurants du pays. Les menus sont sains, variés et étudiés en fonction des besoins de l’organisme. » « D’ailleurs, poursuit-il, les réserves des appelés à l’égard de la nourriture du camp ne durent pas longtemps, ils finissent par manger de tout, comme leurs camarades ». « Quant au take-away, pratique courante il y a quelques années, elle est aujourd’hui carrément interdite depuis l’empoisonnement dont ont été victimes certains conscrits », précise le général.
Répondant par ailleurs aux critiques lancées par de nombreux appelés, le général Jamal insiste particulièrement sur l’hygiène de la caserne. « Les soldats critiquent la mauvaise hygiène. Mais ce sont eux-mêmes qui en sont responsables, car ils ont la charge quotidienne de nettoyer leurs dortoirs, leurs douches et leurs toilettes », remarque-t-il. Par ailleurs, ajoute le responsable du camp d’entraînement, « une poignée de conscrits se livrent à des actes de vandalisme, juste pour se défouler, cassant les robinets ou jetant des bouteilles dans les toilettes. Nous changeons et réparons régulièrement le matériel abîmé, mais il nous arrive aussi de rafistoler certaines installations en attendant de les changer, vu la rapidité avec laquelle le matériel se détériore », déplore-t-il, tout en montrant du doigt une série de robinets entièrement changés la veille. Ce jour-là, les toilettes et les douches des conscrits reluisaient de propreté.
Quant au programme de l’entraînement militaire que certains jeunes jugent trop ardu, « il est étudié pour répondre aux capacités physiques de tous, même des plus faibles », remarque le général Mahmoud Jamal, ajoutant qu’il est désormais interdit de donner à un conscrit l’ordre de ramper. Et d’expliquer que l’entraînement militaire se déroule durant la matinée et se compose principalement de 10 à 15 kilomètres de marche quotidienne, d’exercices variés et d’apprentissage au maniement des armes. « L’après-midi est consacré à des cours théoriques quotidiens d’histoire, de géographie ou à des campagnes de sensibilisation des conscrits à divers problèmes concernant la santé, la drogue, le sida, la maladie... » poursuit le général. Et de préciser que les recrues sont comptées plusieurs fois au cours de la journée, entre une activité et une autre, pour éviter les désertions.

Connaître les jeunes
des autres régions
C’est à ce rythme que vivent collectivement les conscrits durant 9 semaines, explique le responsable du camp de Warwar. Un rythme qui n’est certes pas toujours facile à supporter pour certains d’entre eux, notamment les plus jeunes qui ne sont pas habitués à vivre loin de leurs familles. « C’est la raison pour laquelle, remarque le général, nous autorisons les parents à venir les voir, de temps à autre, pour passer une journée avec eux, lorsqu’ils n’ont pas de permissions. »
Au terme de cette étape, les conscrits sont répartis dans les différents services de l’armée, suivant leurs qualifications et leurs capacités physiques. Ainsi, selon les précisions du général Jamal, les simples soldats sont affectés à un département où ils suivent une formation supplémentaire de trois semaines avant d’être envoyés sur le terrain pour prêter main forte à l’armée de carrière. D’autres conscrits, qui bénéficient d’une spécialisation technique ou professionnelle, sont envoyés dans les différents départements techniques de l’armée où ils poursuivent leur formation professionnelle durant trois semaines avant de servir pour 8 à 9 mois dans ces départements. (En fait, la seconde étape du service militaire est étalée sur 9 mois, mais les conscrits bénéficient d’un mois de congé.) Quant aux appelés qui souffrent de problèmes physiques mineurs, ils ne peuvent être appelés au combat et sont affiliés au département logistique de l’armée, autrement dit dans les dispensaires, à la Croix-Rouge et dans les bureaux.
Certes, dit le général Jamal, c’est chose courante que de nombreux appelés se plaignent du service militaire. Car, après tout, ils n’ont pas choisi la carrière militaire. Mais le service du drapeau a permis à des jeunes issus de différents milieux et de différentes régions de se connaître et d’être sensibilisés sur ce qui se passe à l’extérieur de leurs régions. « Malgré les critiques qui fusent, conclut-il, nous sommes convaincus que cette expérience est constructive pour une grande partie des appelés. »
A.-M. H.
La vie de caserne, ils ne l’ont pas choisie. Et pourtant, après quelques jours difficiles, ils finissent par s’y adapter. À la caserne de Warwar, à Hadeth, où 3 000 conscrits servent à chaque session, le général Mahmoud Jamal raconte leur vie quotidienne. Un quotidien sain, qui privilégie l’exercice physique et l’hygiène et qui encourage le brassage des jeunes de...