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Carrières - La décision de fermeture sera examinée ce matin par la commission parlementaire des TP Les chantiers de travaux publics seront déserts aujourd’hui

C’est l’épreuve de force. Les entreprises de travaux publics seront en arrêt de travail, aujourd’hui, pour protester contre la décision de fermeture des carrières de sable et de gravier prise par le gouvernement. Parallèlement, les entrepreneurs et les ingénieurs civils auront l’occasion de défendre leurs points de vue hostiles à cette fermeture, devant les membres de la commission parlementaire des Travaux publics, des Transports et de l’Énergie qui se réunissent ce matin.
La commission militaire chargée d’opérer un recensement national des carrières en activité au Liban a annoncé, pour sa part, que sa mission s’achève jeudi. Elle a publié samedi un bilan provisoire des stocks de gravier, de sable et d’autres agrégats disponibles.
Dans un entretien téléphonique, M. Fouad el-Khazen, président du syndicat des entrepreneurs de travaux publics a confié à L’Orient-Le Jour qu’il tentera de sensibiliser les membres de la commission parlementaire à la crise vécue par le secteur.
La manière dont le gouvernement traite ce dossier n’est « ni sérieuse ni étudiée », a-t-il souligné.
Pour M. Khazen, pour de nombreux Libanais engagés dans de petits travaux de réparation ou de construction, sable et gravier sont aussi nécessaires que le pain, et il est inadmissible d’y toucher.
Le patron des entrepreneurs a souligné que la fermeture des carrières va quadrupler le prix des agrégats et les faire passer de 5 dollars en moyenne le mètre cube à environ 20 dollars.
Les entrepreneurs, a-t-il précisé, vont défendre leurs intérêts, qui sont différents de ceux des propriétaires de carrières. Ils vont plaider pour le droit à une révision des coûts des travaux adjugés et un rééchelonnement des délais de livraison.
Le président du syndicat des entrepreneurs a souligné que la hausse du coût des agrégats va entraîner une hausse du coût d’exécution des travaux publics, un surcroît de frais que l’État devra assumer. M. Khazen insiste donc sur la nécessité d’une concertation préalable entre le ministère de l’Environnement et les ministères des Finances et de l’Économie. « L’État tarde toujours à régler les factures des projets en cours que nous lui présentons, pour économiser au Trésor le paiement des intérêts et nous les faire assumer. Je doute fort, par conséquent, qu’il soit disposé à payer la différence entre les coûts d’exécution que va entraîner la hausse des prix des agrégats. C’est pourquoi, en attendant que les choses deviennent plus claires, l’entrepreneur préfère arrêter les travaux. »
Pour sa part, le commandement de l’armée a publié vendredi le bilan du recensement de 653 carrières sur les 1 000 sites répertoriés au Liban. Ce bilan se présente comme suit (en mètres cubes) : blocs de roche (599 045), gravier (1,96 millions), gravier granulé (1,62 millions), gravier en poudre ( 1,25 millions), sable
( 998 390).
Les réserves disponibles sont suffisantes pour répondre aux besoins du marché « durant plusieurs mois », ont affirmé des « sources responsables » qui ont commenté ces chiffres pour l’Ani.
Toutefois, cette affirmation ne tient compte ni des prix, qui sont soumis à la loi de l’offre et de la demande, ni du coût du transport de l’agrégat, ni des suppressions d’emplois provoquées par la décision de fermeture, ni de la volonté des propriétaires de carrière de liquider leurs stocks, sans espoir de pouvoir les renouveler sans de coûteux investissements.
C’est l’épreuve de force. Les entreprises de travaux publics seront en arrêt de travail, aujourd’hui, pour protester contre la décision de fermeture des carrières de sable et de gravier prise par le gouvernement. Parallèlement, les entrepreneurs et les ingénieurs civils auront l’occasion de défendre leurs points de vue hostiles à cette fermeture, devant les membres de...