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Actualités

Copains-clopant

Y a pas à dire, les Libanais ont le bonheur facile. Quand il y a vingt ans le pays barbotait dans la mouise guerrière, le bipède local de base se tapait un orgasme dès le retour du courant électrique. À juste titre d’ailleurs, puisque la jouissance était brève, à la mesure de la lumière prostatique qui, à l’époque, était dispensée.
« C’est notre tour pour l’eau », bêlaient aussi les imbéciles
heureux quand les robinets se mettaient à gargouiller puis à
dégurgiter le liquide innommable.
Vive le progrès : aujourd’hui notre bonheur est tributaire d’une réunion du Conseil des ministres, chapeautée par deux
individus qui ne peuvent se blairer ni au propre ni au figuré. Un pays entier est là, béat et godiche, haletant de savoir si Émile 1er et Rafic le Troisième vont se bécoter ou s’envoyer des gnons dans les gencives. Mamours ou querelles qui ne sont plus
franchement de saison, alors que les budgets des ménages sont coupés à la hache, que les ministères sont mis à la diète et que le pays vagit sous le poids de la crise.
Mais t’inquiètes, dans un sens comme dans l’autre, le cirque ne va jamais trop loin, grâce à la baguette magique syrienne. Ce doit d’ailleurs être atavique : impossible à nos deux amis de prendre un décret ou une circulaire sur l’étiquetage des petits pois ou le balisage des sentiers de grande randonnée sans en appeler à la pensée profonde des frérots d’à côté.
Oubliée donc la petite bisbille autour de la New TV, qui pourra continuer impunément à nous bourrer le mou en assaisonnant Bouboule à toutes les sauces. Oubliée aussi la revendication
islamiste farfelue de l’attentat contre la Future TV, une ficelle grosse comme un câble transatlantique.
Pour l’heure, les deux patrons d’en haut sont forcés d’aller
copains-clopant jusqu’à l’échéance présidentielle. Date à
laquelle on recommencera à rigoler puisque, dit-on, l’un veut rempiler, pendant que l’autre s’apprête à nous la rejouer « Ovar my dead badai ».
Quelles sont leurs vraies intentions ? Il serait bon qu’ils les
précisent sans trop tarder. Avant que la rumeur ne vire à la tumeur.
Gaby NASR
Y a pas à dire, les Libanais ont le bonheur facile. Quand il y a vingt ans le pays barbotait dans la mouise guerrière, le bipède local de base se tapait un orgasme dès le retour du courant électrique. À juste titre d’ailleurs, puisque la jouissance était brève, à la mesure de la lumière prostatique qui, à l’époque, était dispensée.« C’est notre tour pour l’eau...