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CENTRE-VILLE - Le spectacle culmine à 150 mètres Des coulées de verre et d’acier pour les Marina Towers sur le front de mer (PHOTOS)

Les travaux d’excavation ont commencé. Sur quelque 8000 mètres carrés, dont 2000 dévolus à des jardins, des coulées de verre et d’acier planteront bientôt le décor sur le front de mer. Deux immeubles étirés à 40 mètres et un troisième lancé à 150 mètres du sol seront estampillés Marina Towers. Ils sont dessinés par l’architecte anglais Kohn Pedersen Fox et ses associés, qui ont opté pour une écriture démonstrative, insolite: la grande tour, le plus grand morceau du programme, crée l’illusion de la voile d’un navire lancée vers le ciel, s’offrant une vue circulaire sur la mer, la montagne et le centre-ville. Cet immeuble à la verticalité affirmée sera non seulement «le plus haut édifice du Liban, le point culminant de Beyrouth», mais aussi le bâtiment «le plus à la pointe des progrès technologiques», indique Jean-Louis Mainguy, créateur de l’espace intérieur.
Les commanditaires des Marina Towers sont des investisseurs privés, koweïtiens, saoudiens et libanais, dont le député Mohamed Safadi. «70% des appartements sont déjà vendus», indique Jean-Louis Mainguy. Mais, contrairement à la rumeur publique, les acquéreurs ne sont pas exclusivement des Arabes. «Pour éviter des édifices désertés et sombres en saison morte, le groupe a gardé dans son portefeuille un pourcentage de 40% de logements à vendre à des Libanais vivant à demeure», souligne l’architecte d’intérieur avant d’ajouter que la fin des travaux, confiés à Dar el-Handasah-Chaer et partenaires, est prévue pour 2005.
Monolithiques, accidentés sur toute leur hauteur par des vagues d’acier, animés par des volumes de verre dont la présence généreuse assure un espace ouvert et fluide, les trois bâtiments revendiquent une esthétique de transparence. Si les deux petits (Garden Tower et Sea Tower) déclinent des appartements de 500 m2 et 1100 m2, c’est la grande tour ou Marina Tower, étirée comme déjà souligné sur 150 mètres de haut, qui s’impose avec ses 26 étages et ses 7140 m2 de construction. Elle propose des simplex (587 m2), des duplex (830 m2) ou encore des appartements de 1200 m2. Ces habitations ne se contentent pas d’être simplement luxueuses: l’ouvrage devant être élevé, dans toute l’acception du terme, les espaces intérieurs se payent un faste particulier et s’adaptent, sans fausse note, à tout type de programme, le classique, le néoclassique et le contemporain. Trois finitions sont proposées au client. Elles sont appliquées au niveau des matériaux, mais aussi dans la manière de traiter les faux plafonds, les murs, le sol, l’éclairage, les salles de bains, etc. Dessins et maquettes présentent une véritable « simulation d’un appartement, en produisant de manière explicite tous les détails». Ils permettent ainsi au client de «toucher» au produit fini et d’opter pour un style. Mais en fait, «ce que nous allons lui livrer, ce sont simplement les murs, le sol et le plafond. À lui de meubler», indique Jean-Louis Mainguy. Et d’ajouter que le défi principal était de pouvoir implanter un style extrêmement classique dans une tour aussi moderne. «Il fallait trouver des solutions pour que la structure existante puisse participer à une sorte d’aspect très classique». Dès lors, loin de constituer un obstacle, les huit colonnes structurelles (piliers de la grande tour) qui ponctuent chaque étage vont exprimer librement un style. Modernes, elles seront habillées d’alucobond, «un aluminium très mat, extrêmement beau», explique J-LM. Néoclassiques, elles seront traitées en fausse pierre dans l’esprit de l’art du trompe-l’œil, ou revêtues de pilastres rectangulaires, pour prendre des allures classiques.
En effet, les matériaux utilisés varient selon l’époque choisie. À titre d’exemple toujours, le style contemporain a une prédilection pour les portes en bois de palissandre et bois d’érable moucheté, pour les lignes pures des corniches, pour les lumières intégrées au plafond, pour les sols revêtus de marbre (Massé Brechia Onichianta ou Rouge de Verone), aux motifs linéaires et géométriques et pour les persiennes en bois plutôt que les rideaux. De même, la séparation entre les salons et la salle à manger est coulissante; elle peut disparaître totalement dans le mur. Dans le chapitre du néoclassique, on s’adonne à une débauche d’acajou et d’ébène mais aussi de marbre veiné comme le Rod’s Brown, le talamaron et le listel en gallo valencia.
Quant au classique, il décline du chêne français et de l’acajou; une moulure «adoucie» pour les faux plafonds; une arche traditionnelle pour séparer l’espace salons de la salle à manger et, pour revêtir le sol, le Statuario, marbre blanc utilisé dans la sculpture des statuettes, mais aussi le bardiglio gallo valencia.
De même, l’entrée privée, la cheminée, la bibliothèque, les chambres à coucher et les salles de bains sont traitées à la manière de l’appartement. Notons que chaque chambre à coucher a son dressing et sa salle d’eau, équipée d’un jacuzzi. L’espace est évidemment plus généreux dans les «masters bedroom» qui, en plus du dressing et d’une salle de bains de 4,5 x 4, ont leur salon privé.
Par ailleurs, l’entrée principale de la grande tour déroule 400 m2 et accuse une hauteur de huit mètres. Si les volumes sont chaleureusement marqués par l’omniprésence du bois et du marbre, la lumière est un matériau maîtrisé dans toutes ses subtilités. Elle façonne le lieu, elle le nimbe tel un édifice aquatique. Elle pénètre, discrète, par les ouvertures en baie, tout en se répandant, diffuse, dans le bâtiment. Juste intrégation entre forme, lumière et fonction.
Et ce n’est pas tout. L’ensemble des Marina Towers est entouré d’un jardin de 2000 m2 qui sera conçu par la paysagiste Renée el-Khazen. Cet espace vert sera ouvert sur l’hôtel Four Seasons, dont l’architecture prendra également les allures de la voilure d’un navire.

May MAKAREM
Les travaux d’excavation ont commencé. Sur quelque 8000 mètres carrés, dont 2000 dévolus à des jardins, des coulées de verre et d’acier planteront bientôt le décor sur le front de mer. Deux immeubles étirés à 40 mètres et un troisième lancé à 150 mètres du sol seront estampillés Marina Towers. Ils sont dessinés par l’architecte anglais Kohn Pedersen Fox et ses...