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Vie Politique - Discours improvisé du Premier ministre au cours d’une conférence sur le développement de Beyrouth Fervent plaidoyer pro domo de Hariri sur les expropriations(photo)

Rafic Hariri a avoué, d’entrée de jeu, qu’il s’est longtemps demandé, avant d’arriver à l’Escwa, où s’est tenue hier la conférence sur le développement de Beyrouth, s’il allait improviser en tant que Premier ministre ou bien en tant que député de la capitale. « En tant que Premier ministre, je jauge le Liban d’un même œil, j’utilise les mêmes poids, les mêmes mesures. Et en tant que député de cette ville fabuleuse, je m’occupe de ses affaires, des affaires de ses habitants, de ses routes, de ses rues, de ses universités et de ses écoles », a-t-il déclaré d’emblée. Ce qui lui a permis d’enchaîner avec beaucoup de naturel sur ses explications à propos de la dernière polémique en date au sein du Conseil des ministres : les expropriations. Et de se lancer dans un plaidoyer pro domo sur la très bonne santé de ses positions adoptées au cours de ce Conseil.
Il l’a fait sous l’angle, très à la mode à la Chambre par exemple, du « développement équilibré ». En faisant remarquer que ce dernier commence à vouloir dire, certes indirectement, que « le développement doit se faire hors la capitale, et s’il touche, ne serait-ce que de loin, Beyrouth, cela voudrait dire qu’il n’est pas équilibré ». Rafic Hariri a insisté sur le fait qu’il ne voulait absolument pas polémiquer, ni envenimer un climat politique « qui s’oriente vers une détente », mais il a souligné avec autant de détermination qu’il y a beaucoup de choses qu’« il faut clarifier ». Notamment en ce qui concerne ce fameux projet des expropriations, qui a été présenté en Conseil des ministres.

Un moyen, non une fin
Pour le n° 3 de l’État, qui répondait indirectement au ministre chargé de la Réforme administrative, Karim Pakradouni, il est vrai que les coûts des expropriations visant à la construction d’écoles à Beyrouth « sont élevés ». Simplement, a-t-il expliqué, parce que le prix du mètre carré est « élevé » à Beyrouth. Regrettant que personne n’ait évoqué ce qui revient à la capitale des 300 millions de dollars (la valeur du projet global des expropriations tel que présenté en Conseil des ministres), à savoir 60 millions de dollars. « Qui incluent les expropriations visant à la construction d’écoles ainsi que l’expropriation provisoire destinée à la construction du Palais des Congrès », a précisé le Premier ministre.
Personne, s’est-il empressé d’ajouter, n’a évoqué non plus les 240 millions de dollars censés revenir aux provinces, ni comment ils seront dépensés. « On dit : pourquoi des écoles à Beyrouth, et pas en régions ? La réponse est que nous voulons que des écoles soient construites sur l’ensemble du territoire, mais ce n’est pas de la faute des Beyrouthins si l’ensemble des terrains revenant à la municipalité et à l’État ont été tous utilisés à des fins uniquement d’ordre public. Ce n’est pas de leur faute si le prix du mètre carré ne dépasse pas, dans plusieurs régions du pays, les dix dollars, et qu’il s’élève, à Beyrouth, à plus de 2 000 dollars », a ajouté le chef du gouvernement.
Rafic Hariri a ensuite relevé le fait suivant, « dont personne n’a parlé » : les expropriations ne sont pas une fin en soi, a-t-il dit, « mais un moyen pour réaliser d’autres buts, faire aboutir différents projets ». Et il abonde dans les chiffres : les 300 millions de dollars que coûtera l’ensemble des expropriations généreront « 1 100 millions de dollars » en différents projets, dont « 50 millions » reviendront à Beyrouth, écoles incluses. Et il a donné un contre-exemple : les expropriations en province destinées à la construction de réseaux routiers. « Que fait-on ? Cesserons-nous de construire des routes en dehors de Beyrouth en attendant de trouver des routes expropriables dans la capitale ? Cela est inadmissible, sachant surtout que sur les 240 millions de dollars (impartis aux régions), il y a 100 millions de dollars consacrés aux routes », a-t-il indiqué. Prévenant que cette logique « du néant » mènera à un seul résultat : « Nous ne ferons rien nulle part. »
Rafic Hariri a ensuite souhaité « rectifier » des propos tenus avant lui par le député de Beyrouth et membre de son bloc parlementaire, Mohammed Kabbani, ainsi que par le président de la municipalité de Beyrouth, le tout aussi haririen Abdel-Meneem Ariss. Cela a notamment concerné les besoins de la capitale en autoroute(s) périphérique(s), ainsi que l’aéroport de la capitale, et les arguments du Premier ministre pour défendre cette cause ont été les suivants : « Cette autoroute n’est pas pour Beyrouth, elle est pour ceux qui souhaitent entrer dans Beyrouth ou en sortir. (...) L’Aéroport international de Beyrouth n’est pas pour Beyrouth, il est pour tous les Libanais vivant sur le territoire national », a-t-il indiqué. Rappelant qu’il essaye simplement de mettre les choses au clair, « pour que Beyrouth ne soit ni oppressive ni opprimée ». Surtout que tout ce que le Trésor public a dépensé pour la capitale durant la dernière décennie « est bien moindre que tout ce qui a été dépensé pour n’importe quel autre mohafazat, et cela est valable à tous les niveaux ». Sachant que c’est Beyrouth et ses habitants, a-t-il souligné, qui paient le plus de taxes, d’électricité, d’eau, de téléphone, d’impôts locaux, etc.
Et après avoir évoqué la situation au sein de la municipalité de Beyrouth, ainsi que celle de son budget, Rafic Hariri a tenu à rappeler que l’un des intérêts majeurs de cette conférence est qu’elle réunit les Beyrouthins, « toutes communautés et toutes confessions confondues », et qu’elle est consacrée aux problèmes de la capitale, ainsi qu’à la nécessité de trouver les solutions appropriées.
Il a enfin défendu tout aussi ardemment – sinon plus – le projet d’édification du Palais des Congrès en face du Bain militaire à Beyrouth, justifiant le choix de la capitale (qui rassure les investisseurs sur la rentabilité du projet) et assurant notamment que cela entraînera la création de « près de 2 500 emplois durant la construction et de 2 500 autres ensuite », et que cela drainera de nombreux visiteurs, locaux ou touristes. « C’est ainsi que le Liban deviendra effectivement un centre pour les congrès sans concurrent dans le monde arabe », a ajouté Rafic Hariri.
Rafic Hariri a avoué, d’entrée de jeu, qu’il s’est longtemps demandé, avant d’arriver à l’Escwa, où s’est tenue hier la conférence sur le développement de Beyrouth, s’il allait improviser en tant que Premier ministre ou bien en tant que député de la capitale. « En tant que Premier ministre, je jauge le Liban d’un même œil, j’utilise les mêmes poids, les...