Rechercher
Rechercher

Actualités

Marée humaine à l’AIB pour accueillir Khatami(photos)

L’aéroport de Beyrouth noir de monde. Des dizaines de milliers de personnes, des hommes, des femmes et des enfants – beaucoup d’enfants – ont attendu sous un soleil de plomb Mohammed Khatami. Accompagné d’une délégation de 120 personnes, le président iranien est arrivé hier, à 10 heures, à l’AIB, où il a été accueilli par son homologue libanais, le général Émile Lahoud. Une dizaine de minutes avant l’arrivée du Boeing 707 du président iranien, les ministres, quelques députés, des diplomates, plusieurs officiels et une délégation du Hezbollah conduite par le secrétaire général adjoint du parti, cheikh Naïm Kassem, ont pris place sur le tarmac de l’AIB. Ils ont été suivis, quelques instants plus tard, par le président Lahoud, qui était entouré du Premier ministre Rafic Hariri et du chef du Parlement Nabih Berry. Grand sourire tranquille, visage limpide – presque rayonnant –, M. Khatami est salué à l’atterrissage de son avion par 21 coups de canon. Le président iranien embrasse le jeune garçon en tenue folklorique qui lui tend un bouquet de fleurs. Il affiche le même sourire et la même tranquillité en saluant les officiels et en passant en revue la garde républicaine. À l’instar de toutes les autres cérémonies du genre, l’accueil officiel réservé au président Khatami a duré une vingtaine de minutes. Mais il a fallu environ une heure au convoi officiel pour franchir les 7 kilomètres séparant l’aéroport de l’hôtel Phoenicia. Des dizaines de milliers de personnes avaient commencé à affluer dès 7 heures 30 à l’AIB, se massant tout au long de la route que devait emprunter le convoi du président iranien. Trois importants points de rassemblement, l’AIB bien entendu (au niveau de la bifurcation menant à l’aile des VIP, vers la route réservée à l’arrivée des voyageurs, remontant jusqu’au pont de l’aéroport), l’avenue Sélim Salam et l’hôtel Phoenicia. À deux reprises, les présidents Lahoud et Khatami n’ont pas hésité à prendre un bain de foule. En arrivant à l’hôtel Phoenicia, encadré par les services de sécurité de la présidence, M. Khatami – accompagné du président Lahoud – a tenu à saluer de près la foule venue l’accueillir. Le premier bain de foule a eu lieu à l’AIB, quand la voiture transportant le président iranien a été bloquée par une marée humaine formée de milliers d’hommes, de femmes voilées et d’enfants hurlant de joie, lançant du riz et des pétales de fleurs, agitant les uns des drapeaux jaunes à l’emblème du Hezbollah, les autres des fanions verts affichant le sigle du mouvement Amal, et d’autres aux couleurs du Liban et de l’Iran, et brandissant des portraits à l’effigie des présidents Khatami et Lahoud, du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de l’imam Moussa Sadr, de l’ayatollah Khomeyni et du guide de la République islamique, Khamenei... À l’AIB donc, la foule massée des deux côtés de la route devient de plus en plus dense. Le convoi présidentiel ne parvient plus à se frayer un chemin. Sous un tonnerre d’applaudissements et de cris de bienvenue lancés en arabe et en persan, et une pluie de riz et de pétales de fleurs, les deux chefs d’État franchissent à pied une vingtaine de mètres de la route de l’aéroport. La route qui longe la banlieue sud s’est préparée dès le week-end à accueillir le président iranien. Des portraits géants de M. Khatami, du général Lahoud et de sayyed Nasrallah ont été accrochés aux poteaux électriques. Hier matin, des ballons disposés en forme d’arcs de triomphe géants et portant les couleurs de l’Iran avaient été placés non loin de l’artère principale. La foule qui a accueilli le président Khatami était venue de tout le Liban, spécialement de la banlieue sud mais aussi du Sud et de Baalbeck. Tôt le matin, des centaines de bus transportant des élèves de la quasi-totalité des écoles de la banlieue sud étaient arrivés à l’aéroport. Des dizaines d’organisateurs, traînant de gigantesques sacs en papier renfermant de petits fanions aux couleurs du Hezbollah, de l’Iran et du Liban, et de chapeaux jaunes à l’emblème du parti intégriste, les attendaient. D’autres organisateurs s’occupaient de l’acoustique, s’employant à installer des haut-parleurs géants qui diffuseront des chants partisans. Les mères des martyrs du Hezbollah, brandissant de grandes photos de leurs fils tombés au Liban-Sud, se sont placées non loin de là. Des hommes en rangers et en tenue noire, les commandos du Hezbollah, font leur apparition. Ils arrivent en petits groupes, tentent de monter un cordon de sécurité à l’aéroport, à un petit mètre des soldats de l’armée libanaise. Certains d’entre eux se reposent, prennent le soleil, s’installent en tailleur sur la grande pelouse verte, non loin de la sortie des voyageurs. De leur côté, les partisans du mouvement Amal arrivent et déploient leurs grands drapeaux. Un peu plus tard, une autre foule, moins organisée, commence à affluer à l’aéroport. Des familles, des hommes, des femmes et des enfants sont venus à pied de la banlieue sud, d’autres s’étaient entassés dans des bus et des voitures. Parmi eux, des partisans modérés des deux formations chiites et des Iraniens habitant le Liban. Quelques-uns brandissent deux fanions, l’un aux couleurs du Hezbollah, l’autre à celle du mouvement Amal. « Parce que c’est la même oumma », ou encore « parce que nous ne sommes pas confessionnels », tentent-ils d’expliquer. Hind est belle, elle est vêtue de noir de la tête aux pieds. Elle a trente-trois ans et elle est venue accueillir le président iranien avec sa famille. « Ma mère, ma sœur, mes quatre enfants et toute la oumma du Hezbollah », dit-elle avec un grand sourire. Mais Hind coupe court à la conversation. Les haut-parleurs ont commencé à diffuser des chants partisans appelant à la mort d’Israël, et la jeune femme chante à pleins poumons. 9h50. L’avion de M. Khatami ne tardera pas à atterrir. L’aéroport de Beyrouth est noir de monde et la foule est prête à accueillir le président iranien. M. Khatami, qui effectue une tournée dans la région, englobant la Syrie, le Yémen et le Bahreïn, séjournera jusqu’à demain mercredi au Liban. Patricia KHODER Les personnalités présentes Étaient notamment présents à l’AIB pour accueillir le président iranien : les ministres Jean Obeid, Assaad Hardane, Farès Boueiz, Talal Arslane, Assaad Diab, Michel Samaha, Fouad Siniora, Abdelrahim Mrad, Ayoub Hmayed, Michel Moussa, Karam Karam, Négib Mikati, Sebouh Hovnanian, Khalil Hraoui, Ghazi Aridi, Mahmoud Hammoud, Samir Jisr, Élias Murr, Élie Skaff, Jean-Louis Cardahi, Assem Kanso, Ali Hassan Khalil, Abdallah Farhat, Karim Pakradouni et Ali Hussein Abdallah, de nombreux députés, le commandant en chef de l’armée le général Michel Sleiman, le directeur général de la Sûreté générale Jamil es-Sayed, des magistrats et des membres du corps diplomatique. Une délégation du Hezbollah formée du secrétaire général adjoint du parti Naïm Kassem, de son président du conseil politique Ibrahim Amine Sayed et du bloc parlementaire de la formation chiite était également présente.
L’aéroport de Beyrouth noir de monde. Des dizaines de milliers de personnes, des hommes, des femmes et des enfants – beaucoup d’enfants – ont attendu sous un soleil de plomb Mohammed Khatami. Accompagné d’une délégation de 120 personnes, le président iranien est arrivé hier, à 10 heures, à l’AIB, où il a été accueilli par son homologue libanais, le général...