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Plusieurs prélats et dignitaires religieux à Baabda

Hier, les réunions et rencontres du président de la République, le général Émile Lahoud, avaient un cachet religieux... Mis à part un entretien que le chef de l’État a tenu avec le nouveau ministre de l’Information, Michel Samaha. Les deux hommes se sont penchés sur la situation au Liban et dans la région. Parmi les dossiers locaux évoqués, citons l’état du ministère de l’Information et celui de Télé-Liban. Hier, plusieurs prélats et dignitaires religieux se sont rendus à Baabda. Parmi eux, l’évêque grec-catholique de Tripoli et du Liban-Nord, Mgr Georges Riachi, qui a évoqué avec le chef de l’État la situation et les besoins de l’évêché. Le président Lahoud a également rencontré l’évêque Guy Paul Noujeim, président de la Commission épiscopale pour l’éducation et la culture. Mgr Noujeim était accompagné du supérieur de l’Ordre des mariamites libanais, l’abbé François Eid. Les deux dignitaires religieux ont informé le président de la République de la décision prise lors de la dernière session du Conseil des prélats catholiques consistant à donner une qualité officielle au Conseil de coordination des institutions universitaires catholiques, un organisme qui compte six universités et instituts. Mgr Noujeim et l’abbé Eid ont également évoqué avec le président de la République la situation de l’éducation scolaire et universitaire, le dossier de l’enseignement technique et celui de l’Université libanaise. Le chef de l’État a aussi reçu hier l’évêque grec-catholique d’Argentine, Georges Haddad, qui vient d’être nommé évêque de Galilée. Mgr Haddad a discuté avec le président de la République de la situation de la communauté grecque-catholique de Galilée qui fait face aux brimades quotidiennes de l’armée israélienne. L’incohérence du pouvoir vivement dénoncée à l’Est L’art est difficile, et la critique est aisée. Surtout quand il n’y a pas d’art du tout ! Ainsi, un dignitaire religieux relève que le nouveau gouvernement n’est pas meilleur que le précédent. Et s’annonce même comme bien plus mauvais au plan de la cohésion. Puisque des disputes y ont éclaté dès la première séance, pour s’élargir du reste durant la seconde. Le prélat se demande pourquoi, comme l’affirme le président Berry, il devient possible d’appliquer les dispositions constitutionnelles pour trancher les litiges en Conseil des ministres par vote, alors que cette procédure était prohibée auparavant. La première réponse qui vient à l’esprit est que les quotas ont changé. La majorité n’est plus acquise au président Hariri. Les ministres peuvent désormais voter en fonction de ce que leur sens de la responsabilité leur dicte. Et, surtout, en pratique, le président Berry dispose dorénavant de portefeuilles suffisants pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre et jouer les arbitres. Pour le fond, cependant, rien n’a changé, relève la source citée. Le précédent gouvernement a implosé après avoir été miné de l’intérieur. Par les débordements médiatiques de nombre de ministres qui, contestataires ou pas, n’en faisaient qu’à leur tête, sans en référer. Or cela se répète d’ores et déjà, avec encore plus d’incandescence. Le président Hariri a beau soutenir qu’il est prêt à stimuler le travail de l’équipe en place, il y a fort à parier qu’à cause des conflits, récurrents ou nouveaux, les dossiers hérités des Trente resteront bloqués. Les responsables campent en effet sur leurs positions antérieures. Et la tessiture politique du cabinet n’ayant pas été modifiée, rien ne semble devoir changer. Sauf, évidemment, si le climat passe de l’orage au beau fixe, non seulement au niveau des ministres mais également, et surtout, à celui des présidents. Il faut qu’ils s’accordent pour que les différends soient effectivement réglés par voie de vote, sans que le perdant ne rue ensuite dans les brancards. Le dignitaire religieux souligne ensuite que l’opinion ne prête qu’une attention distraite à la déclaration ministérielle. Car les promesses, elle n’y croit plus et préfère vérifier les actes. Les Libanais souhaitent une décrispation pour sortir du marasme. Ce qui implique que les responsables travaillent la main dans la main, sans tensions relationnelles. Du succès ou de l’échec du gouvernement dépendent également, sur le plan politique, les données qui vont conditionner la prochaine élection présidentielle. Soit il y aurait eu des réalisations positives, soit le pays serait confronté à un surcroît de crises. Le temps qui reste, pour produire vraiment, est compté : à peine huit mois, après quoi la campagne électorale serait lancée. À moins qu’elle ne le soit bien plus tôt encore, ou même déjà, du fait qu’il se trouve parmi les ministres non moins de quatre présidentiables qui cherchent à se positionner dès maintenant. Ce qui constitue en soi un risque d’éclatement prématuré du gouvernement. Car certains de ces prétendants au trône pourraient décider de claquer la porte du cabinet s’ils devaient estimer qu’ils y brûlent leurs chances d’accéder à la première magistrature. Il est clair en tout cas, poursuit la même personnalité, que pour faire œuvre utile et servir le pays, le gouvernement doit se mettre immédiatement au travail. Pour actionner la roue de l’économie, réactiver l’Administration, faire exécuter les projets urgents. Sans se laisser dévier par des considérations politiciennes ou des susceptibilités personnelles. Il a devant lui les dossiers suivants : – le cellulaire. Là, le conflit perdure entre les haririens et Cardahi. Ainsi, peu de jours avant le départ des Trente, des études contradictoires ont été publiées par le ministre des Télécoms d’un côté, les ministres Tabbarah et Siniora de l’autre. Si le contentieux devait rester en l’état, la crédibilité du pouvoir en serait affectée car il n’aurait pas tenu ses engagements à l’égard de Paris II et des privatisations ; – le mouvement diplomatique. Le litige, qui dépasse la personne du ministre compétent, porte sur nombre de postes. La question est donc de savoir si le nouveau locataire du palais Bustros, Jean Obeid, va réussir à résoudre ce casse-tête. Et si les pôles d’influence vont l’y aider en faisant des concessions ; – le projet, amendé, relatif à la prorogation des effets de la loi sur la fusion des banques. Ce texte, toujours bloqué, est attendu avec impatience par nombre d’établissements qui comptent fusionner ; – la nomination de nombre de conseils d’administrations dont les mandats ont expiré. Dans ce domaine également, il y a paralysie à cause des luttes d’influence d’ordre politique ; – la restructuration du Conseil du développement et de la reconstruction. Les suspicions réciproques entre dirigeants ont empêché l’approbation du plan élaboré. Qui comporte un chapitre portant sur le paiement d’expropriations ou de restitutions, passage qui suscite des doutes quant à des traitements de faveur de la part des uns ou des autres à l’égard de particuliers intéressés ; – quant aux engagements pris à Paris II, le gouvernement a émis quelque 2,02 milliards de dollars de bons du Trésor pour les États souscripteurs. Le ministère des Finances traite l’exécution de quelque 800 millions de dollars d’obligations. Mais le financement de multiples projets attend toujours les programmes que le gouvernement doit détailler. Le gouverneur de la Banquc centrale, Riad Salamé, indique que les présidents Chirac et Hariri ont pu, lors de Paris II, exposer clairement aux participants la situation réelle du Liban. Il ajoute ne pas croire que les USA veuillent frapper ce pays de sanctions, car il a assumé une partie de ses engagements monétaires, budgétaires ou de taux d’intérêt. Mais Washington, précise le gouverneur, pourrait réclamer des actes concrets du côté des privatisations et du volet obligataire, du moment que le tempo suivi dans ces domaines laisse encore à désirer. Émile KHOURY
Hier, les réunions et rencontres du président de la République, le général Émile Lahoud, avaient un cachet religieux... Mis à part un entretien que le chef de l’État a tenu avec le nouveau ministre de l’Information, Michel Samaha. Les deux hommes se sont penchés sur la situation au Liban et dans la région. Parmi les dossiers locaux évoqués, citons l’état du...