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Liban-USA - L’ambassadeur américain reçu par Berry, Samaha et Kabalan Battle : Un dialogue direct et franc est nécessaire et souhaitable entre Washington, Damas et Beyrouth

L’ambassadeur américain à Beyrouth, Vincent Battle, a été reçu hier, en point d’orgue d’une journée de travail particulièrement chargée, par le président de la Chambre, Nabih Berry. Pour le féliciter à l’occasion de la formation du second cabinet Hariri du mandat Lahoud, et pour faire part de son souhait de « travailler et de coopérer » avec les nouveaux Trente. Le diplomate US a évoqué avec le n° 2 de l’État les relations bilatérales, ainsi que la situation en Irak, en s’arrêtant sans doute, plus particulièrement, sur celle de la communauté chiite. Les deux hommes ont également abordé le dossier régional dans son ensemble, notamment la crise israélo-palestinienne. Vincent Battle a estimé, au sortir de son entretien, que ce genre de discussions était « très utile », et qu’il allait multiplier, dans les trois semaines à venir, les rencontres avec les nouveaux ministres du gouvernement, censé recevoir l’aval du Parlement mardi et mercredi prochains. Les développements sur les scènes locale et régionale, ainsi que la question irakienne ont été également au centre de l’entretien entre l’ambassadeur américain et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan. Ce dernier a tenu à rappeler, à l’issue de la rencontre, que la guerre contre l’Irak n’a pas bénéficié d’une quelconque légalité internationale, et que « rien ne la justifiait ». Pour le dignitaire religieux chiite, la question des armes de destruction massive (ADM) n’était qu’un prétexte, et si jamais ces armes existent, « elles sont d’origine américaine », puisque ce sont, selon lui, « les États-Unis qui ont approvisionné l’Irak en ADM, afin qu’il s’en serve contre l’Iran et contre les soulèvements du peuple irakien – lequel a souffert de l’oppression imposée par Saddam, soutenu financièrement et militairement par les USA », a-t-il souligné. Indiquant que les États-Unis avaient empêché les Arabes de trouver un règlement pacifique à la crise irakienne, et qu’ils avaient imposé « par la force » leurs principes et leur politique. Cheikh Kabalan a ensuite estimé que les manifestations populaires en Irak « ont réellement reflété un refus de l’occupation, comme de tout pouvoir ou gouvernement qui ne représenterait pas le peuple ». Il a insisté sur la nécessité de préserver l’unité de l’Irak, « avec ses multiples communautés, sectes et ethnies », en faisant assumer à Washington l’entière responsabilité d’une discorde intercommunautaire si elle survenait. Il en a profité pour rappeler « le rôle régional central » que jouent la Syrie et l’Iran, rejetant en bloc les menaces adressées contre ces deux pays, et appelant l’Administration Bush à la raison, à la modestie et « à ne pas défier la volonté des peuples arabes et musulmans ». Enfin, cheikh Abdel-Amir Kabalan a insisté pour que le Hezbollah soit considéré comme « un parti de résistance, qui a un rôle à jouer au niveau de la nation et de la société, un parti qui veut libérer les territoires libanais de l’occupation israélienne ». Il a tenu enfin à préciser que les chiites libanais ou irakiens « n’ont pas de projet particulier en tête, qu’ils sont totalement intégrés dans leurs sociétés respectives et qu’ils interagissent avec l’ensemble de leurs concitoyens ». Les attentes des chiites Quant à Vincent Battle, il a indiqué avoir notamment évoqué avec cheikh Kabalan l’avenir de l’Irak, et la nécessité de mettre sur pied, « rapidement », un gouvernement d’union nationale, « capable de fédérer tous les Irakiens », quelles que soient leur région d’origine, leur communauté, leur ethnie, et capable de normaliser la vie socio-économique du pays. Ajoutant qu’il avait effectué avec son interlocuteur un tour d’horizon visant à sérier les différentes attentes de la communauté chiite, en ce qui concerne notamment l’avenir de l’Irak, et la participation des membres de cette communauté dans un futur gouvernement. Troisième étape de la tournée de l’ambassadeur américain : le ministère de l’Information, où il a évoqué avec le nouveau locataire des lieux, Michel Samaha, les derniers développements sur les scènes locale et régionale. Arguant de son amitié avec le successeur de Ghazi Aridi, Vincent Battle a fait part de sa joie de s’être « longuement » entretenu avec le ministre Samaha, auquel il a rendu hommage, affirmant que sa nomination est non seulement « utile pour nous tous », mais garantit la bonne marche du ministère de l’Information. Les deux hommes se sont notamment penchés sur la situation de la presse au Liban, de la nécessité de sa redynamisation, « pour qu’elle puisse travailler dans un cadre professionnel libre, qui lui permettra de défendre la vérité », a indiqué Vincent Battle. « Au Liban, les contacts avec la presse écrite et les médias audiovisuels sont aisés, et nous souhaitons que cette relation continue à être aussi malléable et souple », a-t-il ajouté. Interrogé enfin sur les menaces US contre la Syrie, l’ambassadeur américain a révélé avoir abordé avec le ministre Samaha la situation dans la région, ainsi que toutes les décisions la concernant, et plus particulièrement, les relations libano-américaines et syro-américaines. « Nous sommes convenus que les discussions entre les États-Unis, la Syrie et le Liban doivent être solides et constructives, et qu’elles n’aient pas lieu uniquement à travers les médias. Il faut un dialogue direct et franc entre toutes les parties, pour que les choses soient claires et nettes auprès des dirigeants libanais, syriens et américains. Ce dialogue est nécessaire et souhaitable. Pour notre part, nous faisons tous les efforts possibles, et nous faisons montre d’une très grande volonté de coopération », a conclu Vincent Battle.
L’ambassadeur américain à Beyrouth, Vincent Battle, a été reçu hier, en point d’orgue d’une journée de travail particulièrement chargée, par le président de la Chambre, Nabih Berry. Pour le féliciter à l’occasion de la formation du second cabinet Hariri du mandat Lahoud, et pour faire part de son souhait de « travailler et de coopérer » avec les nouveaux Trente....