Rechercher
Rechercher

Actualités

Vie politique - Le gouvernement fonctionne au ralenti, certains ministres craignant pour leur avenir Des commissions présidées par Hariri pour stimuler l’action de l’Exécutif

Les efforts de rapprochement entrepris ces derniers temps par Damas entre les présidents de la République et du Conseil, Émile Lahoud et Rafic Hariri, auraient abouti à l’élaboration d’un mécanisme qui consiste à confier à une commission ministérielle, présidée par le chef du gouvernement, le règlement des questions demeurées en suspens à cause des divergences de points de vue au sein de l’Exécutif. Toutes les fois que les membres de la commission s’accordent sur un projet, celui-ci est alors inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres pour étude et approbation. Plus précisément, avant de soumettre à l’instance ministérielle les projets en suspens, le secrétaire général du Conseil des ministres, Souheil Bouji, et le directeur général de la présidence de la République, le général Salem Abou Daher, établissent une liste des sujets qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas fait l’objet d’un accord au sein du gouvernement. Chacun de ces sujets est généralement accompagné des avis donnés par les présidents Lahoud et Hariri ainsi que par les différents ministres concernés lors de la réunion du Conseil. La commission susmentionnée se penche alors sur la question en tentant de concilier les différentes opinions exprimées. Une fois ce travail achevé, le projet est alors présenté au Conseil des ministres. C’est ainsi qu’à l’occasion de la dernière réunion, deux commissions ont été formées pour examiner des projets de décret relatifs au secteur de l’aviation civile et aux hôpitaux gouvernementaux. Jusqu’alors, c’était le vice-Premier ministre, Issam Farès, qui présidait ces commissions. Or tant que les relations étaient tendues entre les deux présidents Lahoud et Hariri, il était pratiquement impossible pour la commission de faire correctement son travail, à tel point que, selon certains observateurs, la meilleure façon d’éviter l’adoption de certains projets et de les renvoyer aux calendes grecques était justement de les confier à l’instance ministérielle. D’où la nécessité de nommer le chef du gouvernement, Rafic Hariri, à la tête des deux commissions constituées lors du dernier Conseil des ministres. M. Farès a refusé d’y participer tout en affirmant que les commissions que lui-même préside travaillent toujours en se basant sur des recherches approfondies et sur des études élaborées par nombre de conseillers et d’experts avant de soumettre le projet au Conseil des ministres. Preuve de l’efficacité desdites commissions, plusieurs projets ont déjà été présentés au gouvernement, en l’occurrence : l’élargissement du port de Beyrouth, le projet de loi sur les télécommunications, l’organisation du ministère de l’Environnement, l’élaboration de la TVA et d’une stratégie du développement de l’Administration publique au Liban, le projet de loi sur les loyers, la création du ministère du Développement administratif, l’organisation de l’exploitation des carrières, l’amendement et la modernisation de la loi sur la chasse, la création de centres culturels dans les différentes régions du pays, l’élaboration d’un nouveau règlement pour le ministère des Affaires étrangères. D’autres projets sont encore sous étude. Ils portent sur l’Université libanaise, la réactivation du secteur des transports publics, la loi de la taxe sur les biens immobiliers, la création d’emplois et la lutte contre le chômage, la Sécurité sociale… En fait, dans certains milieux politiques, on affirme que le problème ne se situe pas au niveau des commissions, mais au niveau du Conseil des ministres, surtout quand les questions débattues sont essentielles et qu’elles suscitent de profondes divergences entre les pôles de l’Exécutif. Qui plus est, la gestion du pays ne peut être efficiente quand certains ministres craignent de ne pas être nommés dans le prochain gouvernement. C’est ainsi que l’adoption d’un certain nombre de projets est ajournée, et il faudra sans doute attendre la constitution du nouveau gouvernement, ou même le prochain mandat présidentiel, pour relancer effectivement les activités de l’Exécutif. Émile KHOURY
Les efforts de rapprochement entrepris ces derniers temps par Damas entre les présidents de la République et du Conseil, Émile Lahoud et Rafic Hariri, auraient abouti à l’élaboration d’un mécanisme qui consiste à confier à une commission ministérielle, présidée par le chef du gouvernement, le règlement des questions demeurées en suspens à cause des divergences de...