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La résistance militaire, seule option en cas de retour au 17 mai Joumblatt : « Regret, honte, frustration et haine »

«Nous, nous n’avons que la résistance militaire au cas où les États-Unis se mettent en tête de ramener le Liban et la Syrie (au temps du) 17 mai. C’est la seule option qui nous restera, et nous l’avons déjà prise dans les circonstances les plus difficiles. » Ces mots sont ceux du député du Chouf, Walid Joumblatt, interrogé hier par la chaîne de télévision Télé Liban. « Regret, honte, frustration et haine » : voilà ce qu’il a dit ressentir à l’égard de ce qui se passe en Irak, de cette « destruction » et de cette « occupation » d’un pays « tout entier ». Et ces sentiments-là sont décuplés parce que, a-t-il assuré, « Israël, dans tout cela, est le seul gagnant ». Walid Joumblatt a également affirmé, après avoir rappelé que la coalition américano-occidentalo-sioniste a parlé de « remodelage » du Proche-Orient, que « tout obstacle arabe ou islamique qui entraverait les intérêts israéliens sera amené, (dans le cadre de ce remodelage), à disparaître, ni plus ni moins ». Pour le chef du PSP, nous voilà de nouveau de retour au temps de « la colonisation directe : les États-Unis et la Grande-Bretagne occupent l’Irak, et leurs bases sont dispersées un peu partout dans les pays arabes, à l’exception du Liban, de la Syrie, de la Libye et du Maghreb arabe. Le Maghreb est loin de nous, malheureusement, mais à l’Est, c’est de nouveau la main basse sur la souveraineté, la décision et les richesses. Et c’est Israël qui, encore une fois, profite de tout cela », a-t-il déploré. Walid Joumblatt a reconnu que le contact qu’il a eu avec le chargé d’affaires irakien « n’avancera ni ne reculera les choses, c’est juste pour l’histoire », a-t-il dit, avant d’évoquer l’interminable débat en Turquie, qui s’est entêtée, pour 6 milliards de dollars, contre la pression US, « laquelle a fini par être la plus forte ». Il estime ainsi, non sans ironie, qu’il aurait « mieux fallu que certains “sages” arabes offrent 50 milliards de dollars à la Turquie. Nous aurions mis l’opinion publique turque de notre côté, surtout lorsque l’on voit les milliers de Turcs qui manifestent, à l’instar de la majorité de la planète, à l’exception du monde arabe – le monde arabe est muet. Hier l’Égypte a bougé, mais le monde est d’un côté et nous de l’autre ». Et prié, justement, de s’adresser à ces leaders arabes « qui n’ont rien fait », le député du Chouf a refusé de leur dire quoi que ce soit, regrettant seulement que « certains d’entre eux ne se soient pas contentés de se taire. Nous n’en avons que trop de ce genre de surenchères. Nous n’accepterons jamais de bases (US), et chez eux (ces leaders arabes en question), les bases pullulent. Il vaut mieux qu’ils se taisent, par respect pour leurs peuples », a-t-il répété. Assurant que le monde arabe « aurait pu, si ses foules s’étaient mobilisées, si les opinions publiques étaient libres », retarder la crise. « Le peuple arabe aurait fusionné avec l’opinion publique européenne – et notamment française –, et même avec l’opinion publique américaine... La société civile du monde arabe a prouvé qu’elle est absente et inefficace », a accusé le seigneur de Moukhtara. Interrogé ensuite sur le point de savoir si le Liban-Sud échappera à la déferlante actuelle, il a indiqué que le Liban est « dans une position défensive ». « Personne n’a dit que nous allons ouvrir le front sud », a-t-il martelé, rappelant l’importance de « la libération des fermes de Chebaa et de la concomitance des volets libano-syriens ». Enfin, sur le point de savoir s’il comptait participer au large gouvernement dont parle le président de la Chambre, Nabih Berry, comme sur le devenir du dialogue national, Walid Joumblatt a demandé, qu’« en ces heures d’oppression », on lui permette « d’éviter d’évoquer le volet intérieur ». « La question d’un quelconque gouvernement comme celle du dialogue ne m’intéressent pas aujourd’hui », a-t-il conclu.
«Nous, nous n’avons que la résistance militaire au cas où les États-Unis se mettent en tête de ramener le Liban et la Syrie (au temps du) 17 mai. C’est la seule option qui nous restera, et nous l’avons déjà prise dans les circonstances les plus difficiles. » Ces mots sont ceux du député du Chouf, Walid Joumblatt, interrogé hier par la chaîne de télévision Télé...