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FESTIVAL AL-BUSTAN - Ce soir encore, la « Misa Flamenca », de Paco Pena, à Notre-Dame de Jamhour Tristesse et passion, sang et soleil(photo)

D’emblée, un silence quasi religieux. Puis, le son cristallin d’une guitare. Fluide ? Non, plus que cela. Plutôt aérien, comme le vent doux du printemps. Paco Pena est là, jouant de sa guitare, assis devant les membres du Nederlands Concert Choir. Il interprète trois morceaux en solo, histoire de se chauffer les doigts et de mettre en appétit l’assistance. Dans l’église Notre-Dame de Jamhour, le public retient son souffle. Un chant puissant et éraillé vient de retentir. Il trouve un écho du côté du chœur. La Misa Flamenca (messe flamenco) peut commencer. Un Kyrié, superbe, donne le frisson. Avec Gloria, les guitares entrent dans l’arène. Trois guitares, tempérées par trois chœurs flamencos. Pureté du son et fluidité des notes, tour à tour inquiétantes et apaisantes. Un récitant vient crier la foi de l’homme à l’adresse de Dieu. Le flamenco se nourrissant de chants liturgiques : la cohabitation peut surprendre le profane. En Andalousie pourtant, il est fréquent de faire chanter la messe par des « Cantaores » flamencos. Et le répertoire s’est de tout temps enrichi de chants liturgiques issus pour la plupart du Moyen Âge. Une voix de femme s’élève. Un flamenco dépouillé, simplement accompagné de quelques claquements de mains, puis d’une kyrielle de notes rageuses sur six cordes. Un danseur se lève et évolue d’une telle manière qu’il nous fait dire : le flamenco, c’est vraiment un art noble. La première troupe fondée par Paco Pena en 1970 s’intitulait Flamenco Puro. Mais Pena est loin d’être un puriste. Il a collaboré avec de nombreux artistes de différentes orientations musicales, dont Jimi Hendrix. Et puis, pouvons-nous considérer le flamenco comme pur alors qu’il est le fruit d’un mélange de cultures et de styles ? Le chant flamenco trouve ici toute la richesses de son inspiration. Tristesse et passion, sang et soleil. Les antagonismes de l’Andalousie transpirent à chaque note, à chaque gémissement. Cristallin comme l’eau, aérien comme le vent, le feu aux cordes et la terre martelée par les talons du danseur. Paco Pena et sa troupe ont invoqué les quatre éléments pour nous offrir des instants de bonheur sacré. Et une prière pour la paix. M.G.H.
D’emblée, un silence quasi religieux. Puis, le son cristallin d’une guitare. Fluide ? Non, plus que cela. Plutôt aérien, comme le vent doux du printemps. Paco Pena est là, jouant de sa guitare, assis devant les membres du Nederlands Concert Choir. Il interprète trois morceaux en solo, histoire de se chauffer les doigts et de mettre en appétit l’assistance. Dans l’église...