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Conseil des ministres - « Nous nous attendons toujours au pire de la part d’Israël », affirme Ghazi Aridi Le Liban accuse les États-Unis de vouloir imposer « la logique d’un monde unipolaire »(photo)

Réuni hier sous la présidence du général Émile Lahoud, le Conseil des ministres a reporté l’examen de son ordre du jour et consacré son attention à la guerre en Irak et à ses possibles retombées régionales et internationales. Les retombées locales ont également été passées en revue, mais il semble qu’il n’y ait rien à craindre sur ce plan, même au point de vue de l’approvisionnement en carburants. Un contrôle plus strict des prix sera exercé pour empêcher d’éventuels accapareurs d’augmenter leurs prix de façon injustifiée. Outre le président Lahoud, qui redoute les effets négatifs de la guerre sur d’autres pays que l’Irak et sur l’efficience de l’Onu, le Premier ministre a exposé son point de vue et celui du président Chirac, qu’il vient de rencontrer, sur la question. Le ministre de la Défense a fait part des mesures prises pour contrôler les frontières internationales et assurer la stabilité interne. À l’issue de sa réunion, et par la voix de son porte-parole, le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, le Conseil des ministres a officiellement pris position au sujet de la guerre en Irak dans une déclaration dont nous reproduisons l’essentiel : « Fort de son attachement à la légalité internationale, le Liban considère que la guerre déclenchée par les États-Unis est illégitime et injustifiée, car la résolution 1441 prise à l’unanimité par le Conseil de sécurité a accordé à ce dernier, et à lui seul, le droit de décider si l’Irak a respecté cette résolution ou pas. De ce fait, le Liban affirme à nouveau que l’agression contre l’Irak est une violation de la charte des Nations unies, de ses principes et de ses objectifs, et en particulier celui de la responsabilité exclusive du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité sur le plan international. Cette agression contredit également les résolutions des deux sommets arabes de Beyrouth et de Charm el-Cheikh. Le Liban considère donc que toute agression contre un pays arabe constitue une agression contre tous les pays arabes. « Le Conseil des ministres a également examiné les prises de position quasi unanimes hostiles à la guerre et au recours à la violence (...) pour constater que les États-Unis ont fait la sourde oreille à tous les appels, visant à éviter une guerre et à épargner au monde une aventure dont nul ne peut prévoir l’issue, et qu’ils s’obstinent dans leur décision unilatérale (...) de sorte à consacrer le principe d’un monde unipolaire (...). « Ceci étant, le Conseil des ministres appuie les positions adoptées par la France, l’Allemagne et la Russie ainsi que d’autres pays, qui ont tenté jusqu’à la dernière minute de faire prévaloir un règlement pacifique. À ces positions s’ajoutent spécialement celles du Vatican et des différentes églises mondiales, qui rejettent la logique de la violence et du choc des civilisations et des religions (...). « Le Liban se félicite de ces prises de position qui constitueront le noyau d’une nouvelle situation internationale (...) partant du principe qu’il constitue un modèle de dialogue des civilisations et des cultures, comme les dernières semaines l’ont illustré avec éclat à travers les diverses prises de position des instances politiques et religieuses (...). « Par ailleurs, le Conseil des ministres n’a pas manqué de relever que, parallèlement au déclenchement de la guerre contre l’Irak, les États-Unis ont décidé d’octroyer une aide de 10 milliards de dollars à Israël. On dirait que la libération des peuples et la sauvegarde de leurs droits que les États-Unis se fixent comme objectifs se font par le moyen de l’appui au terrorisme israélien, qui vise à pousser à l’exode un surcroît de Palestiniens et à perpétrer des massacres (...). « En renouvelant l’expression de ces constantes, le Conseil des ministres appelle à un arrêt immédiat de la guerre américaine contre l’Irak et demande au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités en ces circonstances comme instance de recours, dont la crédibilité lui tient à cœur. » Rien de nouveau côté Israël Au sujet de la possibilité de heurts entre le Liban et Israël, M. Aridi a précisé : « On peut se faire une idée exacte de ce que veulent les Israéliens en lisant leur presse. Leurs analystes et experts se concentrent sur le Liban et la Syrie, et disent franchement qu’au Liban, et en particulier au Sud, il existe des fusées et une résistance qu’ils considèrent comme une organisation terroriste. Ils assurent qu’il est nécessaire de frapper non seulement cette résistance, mais le gouvernement qui l’appuie et les États qui se tiennent derrière elle. Ce n’est pas nouveau, ni étonnant de la part d’Israël. Israël est le premier État à profiter de la guerre contre l’Irak et il tente de diriger l’attention des États-Unis vers le Liban. » Et M. Aridi d’enchaîner : « Les Israéliens ont installé des stations d’observation au Sud. Leurs positions politiques sont connues. Mais on ne dispose pas de nouvelles données sur leurs intentions. Mais avec Israël, nous nous attendons toujours au pire. » Selon M. Aridi, toutefois, l’ambassadeur américain Vincent Battle n’a transmis aucun message à ce sujet. Le Conseil des ministres tiendra la semaine prochaine plusieurs réunions pour expédier son ordre du jour et suivre l’évolution de la situation en Irak.
Réuni hier sous la présidence du général Émile Lahoud, le Conseil des ministres a reporté l’examen de son ordre du jour et consacré son attention à la guerre en Irak et à ses possibles retombées régionales et internationales. Les retombées locales ont également été passées en revue, mais il semble qu’il n’y ait rien à craindre sur ce plan, même au point de vue...