Rechercher
Rechercher

Actualités

On en parle...Les mille et un visages de Bassem Feghali(photos)

Il lui suffit de quelques minutes pour arborer, en toute aisance, le visage, l’allure et la voix de Sabah, Feyrouz, Abdel-Wahab, Dalida et ceux d’un grand nombre de célébrités locales et internationales. Plus qu’imiter, Bassem Feghali réussit à véritablement se transformer et devenir, le temps d’une chanson, chacune de ses vedettes. Tout le monde le connaît mais personne ne le reconnaît, et pour cause. Lorsqu’il met bas les masques, qu’il abandonne le maquillage et les costumes de scène dans les coulisses de ses spectacles, Bassem Feghali est un jeune homme presque ordinaire de 25 ans, réservé, voire timide. Ennuyé aussi, parce qu’il n’est pas sous les feux des projecteurs, son moteur. Un jeune homme presque ordinaire mais difficile d’accès, pour cause de célébrité. Numéro de téléphone masqué, un secrétaire et un bureau qui gèrent ses rendez-vous, peu ou pas de photos de lui « au naturel » et enfin des interviews triées sur le volet. Alors, lorsqu’il arrive au rendez-vous, petit homme en noir presque discret et si loin de ses exubérances théâtrales, il étonne. Mais ce n’est pas la première surprise. Celle-là eut lieu un soir de 1996 lorsque l’ado de 18 ans, impatient – il avait longtemps attendu sa majorité pour pouvoir accéder au programme – présente à l’émission de variétés Studio el-Fan une imitation de Feyrouz, de Sabah et un duo Wadih el-Safi et Sabah – il apparaît pour ce sketch divisé en deux. Le public est ravi par ses performances, voix et interprétation, le jury est séduit par son audace et convaincu par son talent. Bassem rafle en un soir le trophée du jury, le trophée Simon Asmar et la médaille d’or. Suivent alors un contrat d’exclusivité avec la LBC et un contrat avec la maison de production Studio el-Fan qui gère, depuis, sa carrière. « J’étais sûr que le succès arriverait, dit-il avec la voix et le visage de Bassem. À l’école, je m’amusais à imiter les professeurs. Pour ceux qui se moquaient, je disais, vous allez voir, plus tard, vous regretterez ce que vous avez dit ! » Au lendemain de sa victoire et durant deux années consécutives, il prend des cours de théâtre à l’Université libanaise et des cours de chant au Conservatoire pour pouvoir étendre ses possibilités et élargir son répertoire. « Aujourd’hui, j’ai une liste de trente personnalités, je les choisis en fonction de la soirée à animer, de l’endroit et du public. » Depuis sa consécration, le jeune artiste n’a cessé de se produire en solo ou avec d’autres vedettes au Liban mais aussi en Australie, en Europe, au Canada, aux USA et dans les pays arabes. La métamorphose De Marylin Monroe à Pamela Andersen, de Shakira et Nidal Achkar à Sonia Beyrouthi et aux nombreuses personnalités de la chanson arabe, vieilles figures et nouveaux talents sont tous passés sous le regard et la baguette magique de Bassem. « J’aime les personnages extrêmes et l’exagération». Dans ces transformations, rien, absolument rien n’est laissé au hasard. C’est lui qui choisit les accessoires – la bague devient une énorme pierre au doigt de Samira Toufic, les lunettes de soleil de Feyrouz un presque paravent, la coiffure de Sabah une couronne –, lui qui crée les costumes renouvelés à chaque spectacle, le maquillage, qui épouse l’expression de la vedette et enfin le décor, toujours de circonstance. Il en est de même pour le texte, écrit sur mesure et en fonction de l’événement ou des évènements. C’est lui enfin qui trouve le regard, la voix, la démarche et surtout l’attitude. Lorsqu’il apparaît sur scène, il est absolutely fabulous. Qu’il se mette dans la peau d’une vedette à ses débuts, puis des années plus tard, qu’il devienne une pseudo vieille tante choquée des extravagances de son neveu Bassem, et qui crie à qui veut l’entendre : « Un homme qui s’habille en femme, c’est choquant ! », qu’il enfourche une moto en… Pamela Andersen, il est étonnant. Dérisions et autodérision ne lui font pas peur et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Alors, après avoir vu les mille et un visages du petit homme en noir et le sien, marionnettiste brusquement silencieux, on comprend qu’il n’ait rien à ajouter. Car tout a été dit. No comment. Carla HENOUD
Il lui suffit de quelques minutes pour arborer, en toute aisance, le visage, l’allure et la voix de Sabah, Feyrouz, Abdel-Wahab, Dalida et ceux d’un grand nombre de célébrités locales et internationales. Plus qu’imiter, Bassem Feghali réussit à véritablement se transformer et devenir, le temps d’une chanson, chacune de ses vedettes. Tout le monde le connaît mais personne ne le...